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Книги Stendhal
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Féder, devenu veuf après un court mariage d'amour, s'installe à Paris, prêt à tout pour conquérir le monde et faire fortune. Séduite par sa mélancolie et son ambition, la belle Rosalinde, célèbre danseuse, devient sa maîtresse et le lance comme peintre à la mode. Le succès ne tarde guère. Un jour, un riche provincial demande à Féder de faire le portrait de Valentine, sa jeune épouse... Grand peintre de l'âme humaine et des passions qui l'animent, Stendhal, dans ce court roman, n'est pas sans rappeler les plus belles pages de son chef-d'œuvre Le Rouge et le Noir. |
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In this vigorous and fast-moving novel of post-Napoleonic France, Julien Sorel's plans to reach the higher echelons of society through the priesthood are defelected by his realization that the attainment of happiness is of greater consequence than the pursuit of ambition. Subtitled 'A Chronicle of 1830', Stendhal's depiction of a nation of smug hypocrites scandalized contemporary readers, who recognized themselves or their peers and felt uncomfortable with the energy, imagination, and sincerity of a hero so patently inspired by their lately deposed Emperor. Julien's restless energy is fully captured in this specially commissioned translation of one of the world's great novels. |
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Julien Sorel est un jeune homme idéaliste dont les rêves ne trouvent leur place ni dans sa famille d’origine modeste qui l’a renié, lui et son goût de la lecture, ni dans la bourgeoisie de province, ni dans les salons aristocratiques parisiens. Si la dimension psychologique de ce roman n’a pas plu au XIXe siècle, aujourd'hui elle rend celui-ci encore plus prenant. |
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Je suis tombé avec Napoléon, disait Stendhal. Si, heureusement pour lui et pour nous, il s'est relevé, c'est en grande partie grâce à l'Italie, au pays bien-aimé dont le paysage politique en 1826 n'est pas plus séduisant que celui de la France de la Restauration mais où la peinture et la musique, Raphaël et les soirées passées près d'une «dilecta» à la Scala ou au San Carlo disent que, dans les pires défaillances de l'histoire, il y a toujours la solution de la chasse au bonheur.Rome, Naples et Florence: un guide de voyage toujours actuel, une promenade en compagnie du plus aimable des hommes à travers trois capitales délicieusement embaumées, dont la lenteur à épouser la modernité fait penser au mot de Stravinsky répondant à qui se plaignait des longueurs de Schubert: «Qu'est-ce que cela peut faire qu'on dorme puisqu'on est au Paradis»? |
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Après trente ans de travail acharné, Stendhal est digne d'improviser; il sait peindre d'un premier trait, d'un seul trait. Il a lentement créé cet instrument de prose rapide, qui est lui-même: son style le plus parfait est devenu sa voix naturelle. L'originalité n'est plus un but qu'il se propose: elle est en lui... La revanche imaginaire, ce rêve de compensation qui succède à la douleur de l'échec et en marque la convalescence, est un des excitants les plus forts de l'imagination créatrice. C'est sous cet aspect de revanche imaginaire qu'il faut voir la transposition de Stendhal en Julien, la beauté de Julien, sa minceur. Les souvenirs directs gardent leur accent secret et déchirant parce qu'ils sont placés parmi les enthousiasmes de la revanche imaginaire. |
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«Je me trouvais ce matin, 16 octobre 1832, à San Pietro in Montorio, sur le mont Janicule, à Rome, il faisait un soleil magnifique. Une chaleur délicieuse régnait dans l'air, j'étais heureux de vivre... Quelle vue magnifique! C'est donc ici que la Transfiguration de Raphaël a été admirée pendant deux siècles et demi. Ainsi pendant deux cent cinquante ans ce chef-d'œuvre a été ici, deux cent cinquante ans! Ah! Dans trois mois j'aurai cinquante ans, est-il bien possible! 1783, 93, 1803, je suis tout le compte sur mes doigts... et 1833 cinquante. Est-il possible! Cinquante!... Je me suis assis sur les marches de San Pietro et là j'ai rêvé une heure ou deux à cette idée: Je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps de me connaître». |
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«Mortimer revenait tremblant d'un long voyage; il adorait Jenny; elle n'avait pas répondu à ses lettres. En arrivant à Londres, il monte à cheval et va la chercher à sa maison de campagne. Il arrive, elle se promenait dans le parc; il y court, le cœur palpitant; il la rencontre, elle lui tend la main, le reçoit avec trouble: il voit qu'il est aimé. En parcourant avec elle les allées du parc, la robe de Jenny s'embarrassa dans un buisson d'acacia épineux. Dans la suite, Mortimer fut heureux, mais Jenny fut infidèle. Je lui soutiens que Jenny ne l'a jamais aimé; il me cite comme preuve de son amour la manière dont elle le reçut à son retour du continent, mais jamais il n'a pu me donner le moindre détail. Seulement il tressaille visiblement dès qu'il voit un buisson d'acacia; c'est réellement le seul souvenir distinct qu'il ait conservé du moment le plus heureux de sa vie». |
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Lucien, c'est Stendhal tel qu'il aurait aimé être (pourvu d'un père riche et brillant, protecteur puissant, tendre, infatigable: polytechnicien, puis important fonctionnaire du ministère de l'Intérieur) et tel qu'il a été, républicain d'abord, puis rallié sans illusions à la monarchie de juillet, amoureux d'une femme jolie, intelligente et qui l'aime aussi. Lucien Leuwen, c'est un roman d'amour aux pages fines, charmantes, poétiques, parmi les plus belles de l'auteur. C'est aussi un roman politique et social, où bien des traits semblent, hélas, actuels. L'ambition sans principes et sans talent, la corruption, la servilité du personnel politique et des fonctionnaires, la mort de l'idéal, tout cela que nos manuels d'histoire nous faisaient croire d'un autre âge, nous l'avons revécu sans comprendre. Grâce à Stendhal, le plus intelligent et le plus ironique de nos romanciers, nous comprenons. |
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«Un livre unique, une somme romanesque, un livre dicté en moins de deux mois et qui est le sommet de l'improvisation, un récit sur Bonaparte, Waterloo, l'Italie, un grand ouvrage politique, que dire encore en faveur de ce qu'Italo Calvino appelait «le plus beau roman du monde». Une comédie humaine, un itinéraire spirituel, plusieurs histoires d'amour enfermées dans une petite ville d'Italie, avec le passage du temps, le charme de la mémoire, les «paysages sublimes», le paradoxe d'un héros qui trouve son paradis en prison, toutes les vertus et toutes les lâchetés, il faudrait tout citer. Manqueraient encore la merveilleuse brièveté de la phrase, et le sens de l'humour. Toute la littérature française en un volume.» |
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Aller à Rome avec Stendhal en 1829, c'est rencontrer trois villes superposées: la Rome romaine, ce champ de fouilles permanentes dont on espère encore des trésors de beauté, ce peuple qui a conservé l'orgueil et la dureté antiques; la ville des papes, cité de l'art, ville-musée, ville-oeuvre d'art dans l'harmonie de son climat, de ses édifices, de ses habitants, création des grands papes de la Renaissance; enfin, Rome est alors la capitale d'un Etat, où règne l'archaïsme politique et social d'une théocratie moribonde. Au service de ces trois villes, Stendhal a écrit un guide nonchalant, une série de contes, le journal intime d'une âme sensible au milieu des chefs-d'œuvre. Il rêve ce qu'il a vu, il voit ce qu'il a rêvé: nous pouvons toujours suivre, dans la cité sublime, ce génie de la flânerie. |
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Jeune noble italien, Fabrice del Dongo rêve d’aventure et de gloire militaire. Voilà pourquoi il rejoint l’armée de Napoléon et assiste à la bataille de Waterloo. Après avoir passé trois années à Naples, il tue malencontreusement un acteur. Emprisonné dans la tour Farnèse, il finit par tomber sous le charme de la belle Clélia, la fille de son geôlier… |
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Cadet de grande famille fasciné par Napoléon qu'il rêve d'aller rejoindre, Fabrice del Dongo arrive à Waterloo quand commence la bataille. Mais il ne suivra pas la carrière des armes à quoi il aspirait, et consentira à devenir prélat. Avec assez de détachement, cependant, pour que l'essentiel reste bien pour lui la chasse au bonheur — c'est-à-dire l'amour. |
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«Autrefois, lui disait Julien, quand j'aurais pu être si heureux pendant nos promenades dans les bois de Vergy, une ambition fougueuse entraînait mon âme dans les pays imaginaires. Au lieu de serrer contre mon cœur ce bras charmant qui était si près de mes lèvres, l'avenir m'enlevait à toi (?) non, je serais mort sans connaître le bonheur, si vous n'étiez venue me voir dans cette prison». |
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En 1827, dans une église, un jeune homme tire à bout portant sur la femme qu'il aime, dont il a élevé les enfants. Stendhal veut passionner ses lecteurs, il s'inspire d'un fait divers. Son héros, Julien Sorel, est aussi un fils d'artisan renié par sa famille parce qu'il lit. Toute sa vie, il se sentira exclu. Séminariste vêtu de noir, il rêve de pourpre et de gloire napoléonienne. Précepteur fier de son savoir, il n'est que domestique, un pauvre dans un monde de riches. Aimé à la folie par Mme de Rénal et par Mathilde de La Mole, il oublie de laisser parler son cœur; tenir leur main ne lui sera pas une joie mais un devoir à accomplir. Ce roman psychologique, le plus grand du XIXe siècle, fut mal accueilli. Quelle satire, en effet, par petites phrases cruelles, du mariage de convenance, de la bourgeoisie provinciale, de l'aristocratie parisienne! Quelle révolte contre une église de caste, quel mépris pour la politique sans idéal de la Restauration! |
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