Je pouvais, mettre ma main dans sa main, sur son ?paule, sur sa joue, Albertine continuait de dormir. Je pouvais prendre sa t?te, la renverser, la poser contre mes l?vres, entourer mon cou de ses bras, elle continuait ? dormir comme une montre qui ne s'arr?te pas, comme une b?te qui continue de vivre quelque position qu'on lui donne, comme une plante grimpante, un volubilis qui continue de pousser ses branches quelque appui qu'on lui donne. Seul son souffle ?tait modifi? par chacun de mes attouchements, comme si elle e?t ?t? un instrument dont j'eusse jou? et ? qui je faisais ex?cuter des modulations en tirant de l'une puis de l'autre de ses cordes, des notes diff?rentes.