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Книги Proust Marcel
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Nouvelles mondaines, histoires tendres, vers melodiques, fragments ou la prcision du trait s'attnue dans la grace molle de la phrase, M. Proust a runi tous les genres et tous les charmes... |
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Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté... Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. |
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«Les parties blanches de barbes jusque-là entièrement noires rendaient mélancoliques le paysage humain de cette matinée, comme les premières feuilles jaunes des arbres alors qu'on croyait encore pouvoir compter sur un long été, et qu'avant d'avoir commencé d'en profiter on voit que c'est déjà l'automne. Alors moi qui depuis mon enfance, vivant au jour le jour et ayant reçu d'ailleurs de moi-même et des autres une impression définitive, je m'aperçus pour la première fois, d'après les métamorphoses qui s'étaient produites dans tous ces gens, du temps qui avait passé pour eux, ce qui me bouleversa par la révélation qu'il avait passé aussi pour moi. Et indifférente en elle-même, leur vieillesse me désolait en m'avertissant des approches de la mienne». |
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«The second volume of Proust's masterpiece, in the original French. According to Wikipedia: «Valentin Louis Georges Eugine Marcel Proust (10 July 1871 18 November 1922) was a French novelist, essayist, and critic, best known as the author of la recherche du temps perdu (in English, In Search of Lost Time; earlier translated as Remembrance of Things Past), a monumental work of twentieth-century fiction published in seven parts from 1913 to 1927... Begun in 1909, la recherche du temps perdu consists of seven volumes spanning some 3,200 pages and teeming with more than 2,000 literary characters. Graham Greene called Proust the «greatest novelist of the 20th century», and W. Somerset Maugham called the novel the «greatest fiction to date.» Proust died before he was able to complete his revision of the drafts and proofs of the final volumes, the last three of which were published posthumously and edited by his brother, Robert».» |
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Monsieur, je vous jure que je n'ai rien dit qui pût vous offenser. Et qui vous dit que je suis offensé, s'écria M. de Charlus avec fureur en se redressant violemment sur la chaise longue où il était resté jusque-là immobile, cependant que, tandis que se crispaient les blêmes serpents écumeux de sa face, sa voix devenait tour à tour aiguë et grave comme une tempête assourdissante et déchaînée... Pensez-vous qu'il soit à votre portée de m'offenser? Vous ne savez donc pas à qui vous parlez? Croyez-vous que la salive envenimée de cinq cents petits bonshommes de vos amis, juchés les uns sur les autres, arriverait à baver seulement jusqu'à mes augustes orteils? |
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Un amour de Swann est un fragment de la recherche du temps perdu, la deuxième partie de Du côté de chez Swann. Son sujet en est l'amour et la jalousie qu'éprouve Swann pour Odette de Crécy. C'est pourquoi il a depuis toujours fait l'objet d'éditions séparées, comme s'il constituait un petit roman autonome. |
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«Mademoiselle Albertine est partie»! Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie! Il y a un instant, en train de m'analyser, j'avais cru que cette séparation sans s'être revus était justement ce que je désirais, et comparant la médiocrité des plaisirs que me donnait Albertine à la richesse des désirs qu'elle me privait de réaliser, je m'étais trouvé subtil, j'avais conclu que je ne voulais plus la voir, que je ne l'aimais plus. Mais ces mots: «Mademoiselle Albertine est partie» venaient de produire dans mon cœur une souffrance telle que je sentais que je ne pourrais pas y résister plus longtemps. Ainsi ce que j'avais cru n'être rien pour moi, c'était tout simplement toute ma vie.» |
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Je pouvais, mettre ma main dans sa main, sur son ?paule, sur sa joue, Albertine continuait de dormir. Je pouvais prendre sa t?te, la renverser, la poser contre mes l?vres, entourer mon cou de ses bras, elle continuait ? dormir comme une montre qui ne s'arr?te pas, comme une b?te qui continue de vivre quelque position qu'on lui donne, comme une plante grimpante, un volubilis qui continue de pousser ses branches quelque appui qu'on lui donne. Seul son souffle ?tait modifi? par chacun de mes attouchements, comme si elle e?t ?t? un instrument dont j'eusse jou? et ? qui je faisais ex?cuter des modulations en tirant de l'une puis de l'autre de ses cordes, des notes diff?rentes. |
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«Deuxième partie de Du côté de chez Swann, Un amour de Swann permet à Marcel Proust d'explorer, avec la précision d'un entomologiste, le sentiment amoureux et la psychologie des «êtres de fuite» rebelles à toute possession.» |
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Quel que fût le point qui pût retenir M. de Charlus et le giletier, leur accord semblait conclu et ces inutiles regards n'être que des préludes rituels, pareils aux fêtes qu'on donne avant un mariage décidé. Plus près de la nature encore — et la multiplicité de ces comparaisons est elle-même d'autant plus naturelle qu'un même homme, si on l'examine pendant quelques minutes, semble successivement un homme, un homme-oiseau ou un homme-insecte, etc. — on eût dit deux oiseaux, le mâle et la femelle, le mâle cherchant à s'avancer, la femelle — Jupien — ne répondant plus par aucun signe à ce manège, mais regardant son nouvel ami sans étonnement, avec une fixité inattentive, jugée sans doute plus troublante et seule utile, du moment que le mâle avait fait les premiers pas, et se contentant de lisser ses plumes. |
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