L'édition complète des nouvelles de Maupassant se poursuit par ce volume, publié en 1899, six ans après la mort de l'écrivain. Presque tous ces récits avaient paru dans la presse. Certains d'entre eux ont été développés dans Une vie. Le recueil est riche en «contes cruels», qui abordent les gouffres noirs de l'être humain. On y rencontre aussi des histoires comiques. Les femmes y sont décrites comme menteuses, entièrement soumises à leur physiologie, et à leur intérêt amoureux. Les deux sexes sont incapables de se comprendre, affirme Maupassant, grand lecteur de Schopenhauer. Les hommes ne sont pas présentés de manière plus optimiste : brutaux, naïfs, odieux. Il y a aussi les exclus de la vie ou de la société : vieilles filles, enfants naturels, drogués, prêtres, femme défigurée, aveugle, paralytique : l'homme est cruel envers les faibles. La guerre est l'expression favorite de cette cruauté, que dénonce la nouvelle «Le Père Milon».