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Livre de Poche
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Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges déserte, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l’asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumières. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l’une d’elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu’une petite personne sortit de l’ombre. C’est à vous que je viens de téléphoner? Il devait y avoir longtemps qu’elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n’avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets. |
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Les affaires les plus empoisonnantes sont celles qui ont l’air si banales au début qu’on ne leur attache pas d’importance. C’est un peu comme ces maladies qui commencent d’une façon sourde, par de vagues malaises. Quand on les prend enfin au sérieux, il est souvent trop tard. C’était Maigret qui avait dit ça, jadis, à l’inspecteur Janvier, un soir qu’ils s’en revenaient tous les deux par le Pont-Neuf au Quai des Orfèvres. Mais, cette nuit, Maigret ne commentait pas les événements qui se déroulaient, car il dormait profondément, dans son appartement du boulevard Richard-Lenoir à côté de Mme Maigret. S’il s’était attendu à des embêtements, ce n’est pas à l’hôtel George-V qu’il aurait pensé, un endroit dont on parle plus souvent à la rubrique mondaine des journaux que dans les faits divers, mais à la fille d’un député qu’il avait été obligé de convoquer à son bureau pour lui recommander de ne plus se livrer à certaines excentricités. |
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Ce livre réunit quinze nouvelles, écrites entre 1946 et 1950, par le merveilleux romancier de L’Ecume des jours. On y voit un Boris Vian tout jeune explorer les voies qui assureront sa célébrité: fantaisie, truculence, dérision et absurde, dans la tradition d’un Alphonse Allais. Quels sont les vrais mobiles du meurtre d’Abel par Caïn? Pourquoi est-il indispensable d’emmener son fiancé (ou sa fiancée) à la piscine? Comment séduire une jeune femme qui n’aime que les hommes impuissants? ces questions et à bien d’autres, on trouvera les réponses au fil de ces savoureux récits dont plusieurs prennent pour toile de fond un Saint-Germain-des-Prés plein de bonne humeur et d’échos de jazz. |
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Il était docteur, le papa de Jean-Louis Fournier. Un drôle de docteur qui s'habillait comme un clochard, faisait ses visites en pantoufles et bien souvent ne demandait pas d'argent. Ses patients lui offraient un verre. Il n'était pas méchant, seulement un peu fou quand il avait trop bu; il disait alors qu'il allait tuer sa femme. Un jour il est mort: il avait quarante-trois ans. Longtemps après, son fils se souvient. à petites touches, en instantanés, il trace le portrait de ce personnage étonnant, tragique et drôle à la fois. Il a appris, en devenant grand, l'indulgence. Et qu'il ne faut pas trop en vouloir à ceux qui, plus fragiles, choisissent de «mauvais» moyens pour supporter l'insupportable. Il en résulte un livre drôle et poignant qui a bouleversé des dizaines de milliers de lecteurs. |
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Elle est libre. Elle offre son corps sans façons. Et pourtant, à chaque histoire d’amour, elle s’affole et s’enfuit toujours la première. Il est ardent, entier, généreux. Mais les femmes qu’il célèbre s’étiolent les unes après les autres. Ces deux-là vont s’aimer. Il y a des jours, il y a des nuits. Le bonheur suffocant. Le plaisir. Le doute. L’attente.Mais en eux, invisibles et pesantes, des ombres se lèvent et murmurent: «J’étais là avant». Des mères qui les ont aimés ou trahis, qui ont rêvé, souffert, espéré. Des mères qui vivent encore en eux et les empêchent d’aimer. On n’est jamais tout seul dans une histoire d’amour. On est tous les autres et toutes les autres qui ont aimé avant nous. J’étais là avant est le roman d’une femme qui se libère de ses démons. Qui nous libère de nos démons… |
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Que pensent les anges de nous? Que peuvent-ils faire pour nous aider? Qu'attendent-ils de l'humanité en général? Lorsque Michael Pinson (stupidement tué dans un accident d'avion) a passé avec succès l'épreuve de la «pesée des âmes», il a accédé au royaume des anges. Mais, passé le premier émerveillement, il découvre l'ampleur de la tâche. Le voilà chargé de trois mortels, qu'il devra désormais guider et aider tout au long de leur vie. Ses moyens d'action: les rêves, les signes, les médiums, les intuitions, les chats. Que faire pour leur montrer la voie du bonheur? Et puis comment s'occuper intelligemment au Paradis, un endroit bien sympathique mais sans cinéma, sans musique, sans restaurant? Après Les Thanatonautes, Bernard Werber nous donne une fois de plus à réfléchir sur notre statut d'être humain, en mélangeant sagesse ancienne, philosophie moderne et humour. |
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«La philosophie prétend expliquer le monde, le théâtre le représenter. Mêlant les deux, j'essaie de réfléchir dramatiquement la condition humaine, d'y déposer l'intimité de mes interrogations, d'y exprimer mon désarroi comme mon espérance, avec l'humour et la légèreté qui tiennent aux paradoxes de notre destinée. Le succès rend humble: ce que je croyais être mon théâtre intime s'est révélé correspondre aux questions de beaucoup de mes contemporains et à leur profond désir de réenchanter la vie». Eric-Emmanuel Schmitt. |
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«Sans le vouloir, j’avais commis le crime parfait: personne ne m’avait vu venir, à part la victime. La preuve, c’est que je suis toujours en liberté». C’est dans le hall d’un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d’avance. Il lui a suffi de parler. Et d’attendre que le piège se referme. C’est dans le hall d’un aéroport que tout s’est terminé. De toute façon, le hasard n’existe pas. |
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On doit beaucoup à Schmitt: il a réussi à faire revivre une forme de théâtre que beaucoup pensaient mort et enterré, la pièce intellectuelle brillante. C'est un genre qui n'a jamais connu d'éclipse dans le théâtre anglais, comme le montre la continuité de travail de George Bernard Shaw à Tom Stoppard ou Christopher Hampton, mais en France ce genre avait disparu entre Sartre et Schmitt. Chaque fois, Schmitt réussit à créer des situations qui provoquent la réflexion dans le monde d'aujourd'hui |
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A l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg, Vladimir Fédorovski met en scène les grands moments de l’histoire sentimentale de cette ville insolite créée par la seule volonté de Pierre le Grand au bord de la Néva. Pierre ier et son impératrice paysanne, Catherine ii et son vigoureux, compagnon le prince Potemkine, Alexandre ier et son égérie occulte, mais aussi les grands artistes et hommes de lettres russes et occidentaux (Pouchkine, Dostoïevski, les poètes du siècle d’Argent, le chevalier d’Eon, le marquis de Custine, Balzac) sont les personnages de ce roman vrai qui nous convie à une promenade romantique dans la Venise du Nord. Une traversée étonnante dans le temps et l’espace, dans les palais étincelants de Saint-Pétersbourg d’hier et les rues sinueuses de Leningrad, sur les traces des hommes et des femmes qui y ont connu le coup de foudre. Cet ouvrage s’appuie sur des archives tirées des fonds confidentiels récemment rendus accessibles en Russie et sur des témoignages inédits. Des pages marquées par le mystère, l’évasion, l’aventure et le défi. |
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Sur la foi d’un message trouvé dans une bouteille et à demi rongé par l’eau de mer, le Duncan, magnifique yacht anglais, part à la recherche du capitaine Grant naufragé. A son bord se trouvent les deux enfants du disparu, Mary et Robert. L’un des meilleurs géographes français, Jacques Paganel, personnage singulier et sympathique, fait aussi partie du voyage. Les lacunes du message et, plus encore, les hasards de la navigation et la traîtrise de certains faux amis, vont entraîner les membres de l’expédition dans des aventures tragiques ou comiques, sur terre et sur mer, de l’Amérique à l’Australie, comme seul Jules Verne sait les imaginer, dans leur captivante variété. Les merveilles de la nature jouent un grand rôle dans ce passionnant roman où les personnages sont particulièrement bien campés. Les Enfants du capitaine Grant est un des fleurons des «Voyages extraordinaires» de Jules Verne. |
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Il a mis la Sainte Vierge dans les w.-c. de l'institution Saint-Joseph. Il regarde les dames toutes nues dans les livres. Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il va certainement ne pas tenir. Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix... Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel. |
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Lorsqu'il commence à publier ses petits poèmes en prose dans des revues et des journaux, Baudelaire a beau les qualifier modestement de «bagatelles», il a pleinement conscience de ce qu'ils ont de singulier. Et nous le savons mieux désormais, ce qui s'inaugure de manière capitale dans ces textes qui visent à capter l'étrangeté du quotidien de son temps, ce n'est rien moins qu'une forme littéraire nouvelle. Rimbaud et Mallarmé vont s'en souvenir très vite — et bien d'autres après eux. Bien que le poète y songeât depuis 1857, l'-année des Fleurs du Mal, Le Spleen de Paris ne parut que deux ans après sa mort, en 1869. Ses poèmes en prose constituaient pourtant à ses yeux le «pendant» de ses pièces en vers, et les deux livres, en effet, se font écho à maints égards. Mais, à la différence des Fleurs du Mal, ce n'est pas ici un recueil composé qui nous est offert: un espace de liberté, bien plutôt, où le ßâneur témoigne d'un nouveau regard venu à l'homme moderne pour lequel la réalité multiplie ses images.. |
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«Martin m'a téléphoné... L'Ecrevisse Le Rappel Les Chiens, le désir et la mort « — C'est tout? demanda la putain déçue. — Vous auriez voulu qu'il m'assommât, hein? ricana le chat sarcastique. Ben, vous avez une chouette mentalité, vous, alors! Au fait, vous n'allez jamais au Pax-Vobiscum? C'était un hôtel du quartier. Pour tout dire, une maison de pax. — Si, répondit sans détours la putain. — Je suis copain avec la bonne, dit le chat. Qu'est-ce qu'elle me file comme muffées!...» Ainsi s'exprime le chat noir de la première nouvelle, hâbleur, dragueur, ergoteur et maître d'argot... Boris Vian a composé ces cinq histoires au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une humeur baignée de jazz et de liberté. Récits tendres et cocasses, parfois d'une folle cruauté, ils sont tous traversés par le rêve d'une Amérique tutélaire, grâce auquel Vian, qui pourtant ne franchit jamais l'Océan, donne libre cours à sa géniale inventivité. Ces histoires illustrent comment cet écrivain précoce se mit rapidement à jouer sur le langage, en se forgeant un style qui sert aujourd'hui encore de référence. Présentation et notes par Marc Lapprand.» |
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«Ne posez pas vos pieds sur les banquettes des trains, elles ne sont pas toujours propres, vous allez salir vos Nike. Peut-on dire «à vos souhaits» à quelqu'un qui a pété? Apprenez à respecter les autres, et pourquoi pas les aimer. Que faire quand on trouve un ver dans sa salade? Et un crocodile? Vous n'avez rien à donner, donnez votre place assise. Ne mettez pas votre baladeur trop fort pour en faire profiter les autres. Ils n'ont qu'à s'en acheter un. Et n'oubliez jamais qu'en tout lieu, en toutes circonstances, le fort doit la priorité au faible. Après Grammaire française et impertinente et Arithmétique appliquée et impertinente, voici un manuel de savoir-vivre pour les jeunes.» |
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«Le minable Jean-Mi, vendeur de bibles illustrées, débarque chez Madame Raymond, trésorière de la paroisse Saint-Jérôme, chaudement recommandé par l'abbé Robert, un curé de choc qui fait dans la réinsertion sociale. Mais Jean-Mi, qui n'a pas les yeux dans sa poche, s'aperçoit que derrière le fatras de vraies fausses antiquités du salon, se dissimulent des choses bien étranges. Comme par exemple, une armoire blindée de première grandeur. Et quelles sont ces «recherches» que Monsieur Raymond est censé mener dans son «laboratoire»? Tandis que le père Robert soigne les drogués et autres misères de ce monde, ses paroissiens les plus respectables se livrent à de drôles de trafics. Publié pour la première fois en 1983, ce premier roman de Jean-Paul Demure est, selon le Dictionnaire des littératures policières, «une rocambolesque expédition digne des meilleurs burlesques américains ». C'est aussi une satire virulente de l'hypocrisie et du cynisme des sociétés libérales qui abritent leurs turpitudes derrière la vitrine d'œuvres de bienfaisance.» |
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Texte: 38 nouvelles. Thèmes: l'amour, la mort, la femme. Auteur: Ivan Bounine, né à Voronej en 1870, mort à Paris en 1953. Premier écrivain russe à recevoir le prix Nobel de littérature (décembre 1933). Autres oeuvres: Le Village, Le Sacrement de l'amour, Le Monsieur de San Francisco, L'Amour de Mitia... Jugement sur Les Allées sombres: « N'allez pas croire que Bounine soit un rêveur impénitent, un romantique! Ses héros sont des hommes qui aiment les femmes charnellement, violemment, animalement, parfois jusqu'au viol. Cet érotisme, si rare dans la grande littérature russe, est délibéré.» Ce livre est le meilleur que j'aie jamais écrit. |
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Quelle mystérieuse entreprise amène à Paris Rudolf Kesselbach, le richissime et ambitieux roi du diamant sud-africain? Que signifie ce nombre, 813, inscrit sur un coffret en sa possession? De quel secret le nommé Pierre Leduc, qu'il recherche dans les bas-fonds de la capitale, est-il le détenteur? Telles sont quelques-unes des questions autour desquelles s'affrontent la police — en l'occurrence un certain Lenormand, chef de la Sûreté, l'impitoyable baron Altenheim et le gentleman-cambrioleur Arsène Lupin. Lequel devra également démasquer l'invisible assassin qui cherche à lui faire porter la responsabilité de ses crimes... Et nous voilà entraînés sur les pas de l'orpheline Geneviève, de l'élégant prince Sernine et de bien d'autres protagonistes, dans une avalanche de coups de théâtre et de révélations plus incroyables les unes que les autres. |
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Maurice Leblanc 813 / Les trois crimes d'Arsène Lupin Depuis la cellule 14, deuxième division, de la prison de la Santé, Arsène Lupin doit mener un des plus difficiles combats qu'il ait eu à soutenir. Privé de tout moyen d'action, presque sans contact avec l'extérieur, il lui faut à la fois s'innocenter des meurtres dont on l'accuse et démêler l'écheveau d'une affaire on ne peut plus embrouillée. Des lettres confidentielles de Bismarck, un témoin capital caché sous l'identité de Pierre Leduc, une inscription, APOON, et un nombre, 813. Au total, de quoi provoquer l'étincelle dans cette poudrière qu'est l'Europe, en proie aux rivalités coloniales, à la merci d'un incident diplomatique. Pis encore: Herlock Sholmès, le vieux rival de Lupin, est entré en lice! Tout est prêt pour que s'engage une impitoyable course contre la montre, riche en rebondissements et péripéties à couper le soufße. |
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imaginez votre stupéfaction en découvrant un beau jour que vos enfants sont la réincarnation de votre grand-père et de votre grand-tante qui sont aux cieux depuis bien longtemps! Et tout ça par la faute d'un ange stagiaire qui a interverti la mémoire des enfants et celle de leurs aïeux... les bavures divines existent et cette étrange aventure survenue dans une paisible petite ville des bords de la gironde en est la preuve... avec ce récit original, drôle et tendre, le scénariste et romancier jean-pierre richard, auteur du président du marigot, brosse un portrait décapant de notre société à travers le regard de deux enfants centenaires. |
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