|
|
Livre de Poche
|
Il y a deux heures à peine, après le déjeuner, dans le salon où nous venions de passer pour prendre le café, je me tenais debout devant la fenêtre, assez près de la vitre pour en sentir l'humidité froide, quand j'ai entendu derrière moi ma femme prononcer: — Tu comptes sortir cet après-midi? Et ces mots si simples, si ordinaires, m'ont paru lourds de sens, comme s'ils cachaient entre leurs syllabes des pensées que ni Viviane ni moi n'osions exprimer. Je n'ai pas répondu tout de suite, non parce que j'hésitais sur mes intentions, mais parce que je suis resté un moment en suspens dans cet univers un peu angoissant, plus réel, au fond, que le monde de tous les jours, qui donne l'impression de découvrir l'envers de la vie. J'ai dû finir par balbutier: — Non. Pas aujourd'hui. |
|
«Ils forment une bande d'amis: Clara, Joséphine, Lucille, Agnès, Philippe et Rapha. Ils ont grandi ensemble à Montrouge, banlieue parisienne. Ils ont habité le même immeuble, sont allés dans les mêmes écoles et ne se sont jamais quittés. Lorsqu'ils sont devenus adultes, leurs vies ont pris des tournants différents mais leur amitié a résisté au temps, à la réussite des uns, aux échecs des autres. Leurs espoirs, leurs illusions se sont réalisés ou envolés. Ils se retrouvent comme avant, pratiquent toujours leurs rites d'amitié même si leur «musique», parfois, émet des fausses notes qu'ils s'empressent d'oublier de peur de troubler cette belle harmonie qui leur est nécessaire pour affronter la vie, la peur de vivre. Mais une nouvelle épreuve, plus sournoise, plus terrible, s'annonce. Face à elle, ils ne peuvent pas tricher. Les masques vont tomber. Le groupe menace de voler en éclats, de révéler des trahisons, grandes ou petites, et mille ressentiments longtemps cachés. Arriveront-ils à franchir cette étape inattendue qui les met chacun face à eux-mêmes, qui les oblige à faire le point sur ce qu'ils sont devenus sans complaisance ni lâcheté? C'est le sujet de ce roman où les enfants ont grandi, ont vieilli et doivent abandonner le trouble paradis de l'enfance, des apparences, pour affronter la vie, et conjurer la peur qui nous saisit tous quand il s'agit de devenir grands...» |
|
«» — Nous allons conclure un marché, veux-tu? Toi, Joseph, tu feras semblant d'être chrétien, et moi je ferai semblant d'être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré? — Juré.» 1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies. Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence? Un court et bouleversant roman dans la lignée de Monsieur Ibrahim...et d'Oscar et la dame rose qui ont fait d'Eric-Emmanuel Schmitt l'un des romanciers français les plus lus dans le monde.» |
|
«Parce que La Fontaine a fait de la diversité sa devise, les fables retenues pour ce volume ne sont pas seulement les plus célèbres, mais préservent également toute la variété des deux recueils parus en 1668 et en 1678. Le petit monde que le fabuliste fait vivre sous nos yeux est ainsi une «comédie à cent actes divers, et dont la scène est l'univers». S'il fait tenir tant de rôles à tant d'animaux, il ne les peint pas cependant pour eux-mêmes, mais pour l'image qu'ils peuvent nous donner de nous comme tous ses contemporains, la nature ne le retient que si elle renvoie d'abord à ce que nous sommes. Ce sont nos vices qu'il nous montre, notre bêtise et notre cruauté qu'il fustige, et sa vision de l'humanité reste pessimiste et amère. Ses fictions continuent néanmoins de nous attacher de manière unique, car La Fontaine les a voulues plaisantes, et tous ces songes où son esprit s'amuse sont une œuvre de poésie virtuose autant que de sagesse. Dans cette recréation du monde, André Gide voyait «un miracle de culture»: c'est aussi, aujourd'hui encore, un miracle de fantaisie, une transmutation charmante de la réalité.» |
|
Les archives de l'ex-URSS étant désormais accessibles, il est maintenant possible de dresser un portrait plus précis de Staline, le tyran rouge. A la lumière d'une longue enquête, Vladimir Fédorovski apporte également un nouvel éclairage sur la personnalité ambiguë de Vladimir Poutine, l'homme fort de la Russie d'aujourd'hui, plus de quatre-vingt-dix ans après la révolution bolchévique. Un regard neuf sur la Russie. |
|
Quand elle a épousé le monstre, elle n'avait que vingt-deux ans. Elle admirait sa force, son charme, n'en revenait pas qu'il ait pu la choisir, elle qui n'était pas belle, que personne n'avait jamais remarquée. Quand la police est venue arrêter le monstre, le pays tout entier s'est soudain intéressé à elle, une femme de trente-huit ans, ordinaire. Mais, entre les deux, il y a seize années de vie de couple, seize années durant lesquelles elle a été une mère dévouée, une épouse loyale, une bonne voisine, une femme sans histoire qui ne pouvait pas se douter. A moins que... |
|
Il tenait son verre à la main et regardait vaguement le fond de whisky pâle qu'il contenait encore. On aurait dit — et c'était sans doute vrai — qu'il reculait le plaisir de boire la dernière gorgée. Quand il l'eut enfin avalée, il continua un bon moment à fixer le verre. Il hésitait à le poser sur le comptoir, à le pousser un tout petit peu, de deux ou trois centimètres. Bill, le barman, qui paraissait pourtant plongé dans une partie de dés avec des cow-boys, comprendrait le signal, car il était aux aguets: il était toujours aux aguets, surtout avec un client comme P.M. |
|
A la National Security Agency, l'incroyable se produit. TRANSLTR, le puissant ordinateur de décryptage, ne parvient pas à déchiffrer un nouveau code. Appelée à la rescousse, Susan Fletcher, la belle et brillante cryptanalyste, comprend qu'une terrible menace pèse sur tous les échelons du pouvoir. La NSA est prise en otage par l'inventeur d'un cryptage inviolable qui, s'il était mis sur le marché, pulvériserait tout le système de renseignement américain! Emportée dans un tourbillon de secrets et de faux-semblants, Susan se bat pour protéger son pays et sortir l'agence de ce piège.Bientôt trahie par tous, c'est sa propre vie qu'elle devra défendre ainsi que celle de l'homme qu'elle aime. |
|
«Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d'État d'où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d'amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais au-delà d'eux, c'est aussi la naissance d'une famille qui se trouve évoquée: les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte rapidement va s'ouvrir. Premier roman de la longue série des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon que Zola fait paraître en 1871 est bien le roman des origines. Au moment où s'installe le régime impérial que l'écrivain pourfend, c'est ici que commence la patiente conquête du pouvoir et de l'argent, une lente ascension familiale qui doit faire oublier les commencements sordides, dans la misère et dans le crime. «Votre comédie est tragique», écrit Hugo juste après avoir lu le livre: «Vous avez le dessin ferme, la couleur franche, le relief, la vérité, la vie.Continuez ces études profondes.» |
|
«Le temps que vous lisiez ces lignes, sept cents millions de fourmis seront nées sur la planète. Sept cents millions d'individus dans une communauté estimée à un milliard de milliards, et qui a ses villes, sa hiérarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires...Ses armes aussi. Terriblement destructrices. Lorsqu'il entre dans la cave de la maison léguée par un vieil oncle entomologiste, Jonathan Wells est loin de se douter qu'il va à leur rencontre. A sa suite, nous allons découvrir le monde fabuleusement riche, monstrueux et fascinant de ces «infra terrestres», au fil d'un thriller unique en son genre, où le suspense et l'horreur reposent à chaque page sur les données scientifiques les plus rigoureuses. Voici pour la première fois un roman dont les héros sont des...fourmis!» |
|
«L'odieux Féodor Karamazov est assassiné. De ses trois fils — Dimitri le débauché, Ivan le savant et l'ange Aliocha — tous ont pu le tuer, tous ont au moins désiré sa mort. Drame familial, drame de la conscience humaine, interrogations sur la raison d'être, de l'homme, tableau de la misère, de l'orgueil, de l'innocence, de la Russie au lendemain des réformes de 1860, orgies, miracles, la richesse de ce roman de Dostoïevski, son dernier et considéré comme son chef-d'œuvre, ne sera jamais épuisée. Le génie de Dostoïevski est à ce point divers que Nabokov a même osé écrire: «N'oublions jamais que Dostoïevski est avant tout un auteur de romans policiers ...un maître du suspens.» |
|
Comme tous les autres jours, c'étaient les merles, les premiers, qui l'avaient réveillé. Il ne leur en voulait pas. Au début, cela le mettait en rage, surtout qu'il n'était pas encore habitué au climat et que la chaleur l'empêchait de s'endormir avant deux ou trois heures du matin. Ils commençaient juste au lever du soleil. Or, ici, en Floride, le soleil se levait presque d'un seul coup. Il n'y avait pas d'aube. Le ciel était tout de suite doré, l'air moite, vibrant du caquetage des oiseaux. |
|
«Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue: Je t'aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu'elle nous parlait: — Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j'ai trop travaillé. Il faut que je me repose. — Allons, allons, je t'aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied. Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi. Tout le monde dit et répète «Je t'aime». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver.» |
|
«Le docteur Iachvine se tourna brusquement vers moi, et je remarquai que son regard se faisait soudain pesant: — J'ai tué, précisa-t-il. — Quand cela? repris-je de façon saugrenue. Iachvine indiqua le chiffre «2» et répondit: — Pensez un peu, quelle coïncidence. Dès que vous avez commencé à parler de la mort, j'ai regardé le calendrier, et j'ai vu que nous étions le 2. Du reste chaque année cette nuit-là me revient en mémoire. Voyez-vous, il y a de cela sept ans nuit pour nuit, et même...Iachvine sortit une montre noire, la regarda...oui, presque heure pour heure, dans la nuit du 1 er au 2 février, je l'ai tué. — Qui cela? Un patientoe demanda Guins. — Oui, un patient. — Mais non sciemment? fis-je. — Si, de façon délibérée, répondit Iachvine».» |
|
Faire connaître aux Américains le jazz de Paris: c'est le défi que releva Boris Vian en 1948, à la demande d'une radio new-yorkaise. En deux ans et quarante-cinq émissions, dont malheureusement aucun enregistrement n'a été conservé, il allait populariser outre-Atlantique Alix Combelle, Claude Luter, Claude Bolling, Aimé Barelli, Django Reinhardt et bien d'autres....Ainsi que des morceaux enregistrés avec des musiciens français par des stars comme Bill Coleman ou Sidney Bechet...Dans un anglais personnel et souvent fantaisiste (la traduction juxtaposée ne doit pas détourner de se plonger dans l'original), il s'amuse et nous amuse, avec les connaissances et l'esprit critique d'un véritable militant du jazz. Témoignage d'une des rares expériences de Vian dans le domaine radiophonique, ces causeries forment le complément indispensable de ses Chroniques de jazz. |
|
Mon cher garçon, d'autres évènements ont dû se passer le 13 février 1903. Grèves? Arrestations d'anarchistes? Visite de souverains à Paris? Tirage de tombola? Il suffirait de feuilleter une collection de journaux de l'époque. Toujours est-il que l'événement le plus important pour moi comme pour toi a eu pour théâtre la rue Léopold, qui relie le pont des Arches à la place Saint-Lambert, à Liège. Exactement, cela s'est passé au deuxième étage de chez Cession, le chapelier. |
|
«Alexis Ivanovitch joue d'abord pour gagner, puis pour étonner, enfin pour espérer. Il n'a pas misé seulement de l'argent mais sa vie elle-même. Ce récit suit comme une ombre la vie de Dostoïevski, durant quinze ans, à Moscou et à Baden-Baden où il se ruina au jeu. Jouer, c'est tenter le diable, c'est aussi tenter Dieu. Alexis a voulu tout risquer, toucher le fond pour connaître la compassion et la grâce divine. Il y a une autre malédiction dans la vie du joueur, une femme-bourreau, Pauline, la belle-sœur du général qu'il sert comme précepteur. C'est, dans la vie de l'auteur, Apollinaria, que Dostoïevski aima d'un amour douloureux. Autour d'eux, des êtres malfaisants ou étonnants, dévorés par la passion du gain. Ce court roman, plein de brio, annonce toute l'œuvre de Dostoïevski. «Demain, demain tout cela finira», dit le joueur qui recommence à jouer éternellement.» |
|
Sommes-nous des dieux? Sommes-nous des monstres? Pour le savoir, une fourmi va partir à la découverte de notre monde et connaître mille aventures dans notre civilisation de géants. Parallèlement, un groupe de scientifiques humains va, au fil d'un thriller hallucinant, comprendre la richesse et la magie de la civilisation des fourmis, si proche et pourtant si peu connue. On est comme aspiré par ce roman qui se lit d'une traite. Sans s'en apercevoir, pris par le suspense et la poésie, on apprend toute sorte d'informations étonnantes et pourtant vraies. Après le succès international de son premier livre, Les Fourmis, Bernard Werber, jeune écrivain français, s'est imposé comme l'inventeur d'un nouveau style de littérature, à cheval entre la saga d'aventure, le roman fantastique et le conte philosophique. Le Jour des fourmis, traduit en 22 langues, couronné du Grand Prix des lectrices de Elle, a été mis au programme de certaines classes de français, de philosophie et même de...mathématiques. Bien au-delà du thème des fourmis, il s'agit là d'un vrai livre initiatique qui nous oblige à réfléchir sur notre place dans l'univers. |
|
«C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou.» A la suite d'un chagrin amoureux, le narrateur, 30 ans, coursier, devient insensible. Il perd son boulot pour en retrouver un autre, plus conforme à son nouvel état: tueur à gages. Pas d'états d'âme à viser la cible, s'acquitter d'un crime parfait. Sinon une excitation nouvelle, une soif d'accomplir un geste quasi divin. Un jour, on lui demande d'exécuter un ministre et toute sa famille et de rapporter sa serviette. Dans celle-ci, le journal intime de sa fille. La curiosité aura raison de tueur: il lit le cahier. Son comportement devient alors erratique et si l'usage de ses cinq sens lui revient, c'est pour une métamorphose qu'il n'aurait auparavant jamais pu envisager.» |
|
Le Journal d'un homme de trop appartient aux premières œuvres de Tourgueniev. Publiée en Russie en 1850 dans la revue Les Annales de la patrie, cette nouvelle ne paraîtra en volume que dix ans plus tard, fortement censurée. Un homme, encore jeune et malade, s'éteint peu à peu. Il emploie ses dernières forces à noter l'imminence de sa disparition tout en se remémorant les moments importants de sa vie. Ainsi se dessine le tableau d'une société russe provinciale, médiocre et mortifère, parsemée d'événements romanesques, tels qu'un amour contrarié, un bal ou un duel. La vanité de toute entreprise, la fragilité humaine et le sentiment de la mort envahissent ces pages merveilleusement écrites. Seul le sentiment de la nature apporte un apaisement fugitif à cette lutte contre l'inéluctabilité du destin. Paru en France dès 1863, salué par les plus grands écrivains de l'époque, le journal d'un homme de trop connut un vif succès. |
|