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Livre de Poche
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II avait lâché le journal, qui s'était d'abord déployé sur ses genoux puis qui avait glissé lentement avant d'atterrir sur le parquet ciré. On aurait cru qu'il venait de s'endormir si, de temps en temps, une mince fente ne s'était dessinée entre ses paupières. Est-ce que sa femme était dupe? Elle tricotait, dans son fauteuil bas, de l'autre côté du foyer. Elle n'avait jamais l'air de l'observer, mais il savait depuis longtemps que rien ne lui échappait, pas même le tressaillement à peine perceptible d'un de ses muscles. |
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Après la grande guerre contre les nations musulmanes, l'Europe est dominée par les mouvements évangéliques venus des Etats-Unis. Délocalisations, prolifération des milices et des bandes, misère et corruption généralisées: le vieux continent s'enfonce dans la crise. Divorcée, Jemma vit dans une résidence protégée au cœur de Paris. Un jour, sa fille disparaît, comme des milliers d'autres enfants avant elle. Désemparée, la jeune femme part à sa recherche aux côtés de l'énigmatique Luc, vers ce Moyen-Orient diabolisé, impénétrable... |
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L'œuvre de Christian Signol exprime une profonde réalité rurale. Il a connu d'emblée, avec Les Cailloux bleus, paru en 1984, un succès qui n'a cessé de croître de roman en roman. Sa trilogie, La Rivière Espérance, a encore élargi son public et a fait l'objet d'une grande série télévisée en 1995. Christian Signol est également l'auteur de la saga languedocienne des Vignes de Sainte-Colombe (Prix des Maisons de la presse 1997 et Prix des lecteurs du Livre de Poche 1998), de La Lumière des collines, de Bonheurs d'enfance, de La Promesse des sources et de Les Noëls blancs. |
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Neuf siècles avant notre ère, Dieu ordonne au prophète Elie de quitter Israël, tombé au pouvoir des rois impies. Son chemin le mène en Phénicie, dans la cité de Sarepta assiégée par les Assyriens. Là, il perdra tout, notamment celle qu'il aime. Et il se révoltera contre Dieu. Pourquoi le mal, la tragédie, la souffrance? A cette question éternelle de l'humanité, un ange donnera la réponse. Elie pourra alors regagner son pays et mener le combat contre Achab et Jézabel, adorateurs du dieu Baal. Se fondant sur des fragments de la Bible, Paulo Coelho développe ici les thèmes qui ont valu à L'Alchimiste, à Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assis et j'ai pleuré et au Pèlerin de Compostelle un succès mondial: le sens que chacun doit donner à sa vie, la persévérance avec laquelle il faut suivre sa Légende personnelle, la nécessité de comprendre que la tragédie n'est pas une punition, mais un défi à relever. |
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Amélie Nothomb Les Combustibles La ville est assiégée. Dans l'appartement du Professeur, où se sont réfugiés son assistant et Marina, l'étudiante, un seul combustible permet de lutter contre le froid: les livres...Tout le monde a répondu une fois dans sa vie à la question: quel livre emporteriez-vous sur une île déserte? Dans ce huis clos cerné par les bombes et les tirs des snipers, l'étincelante romancière du Sabotage amoureux pose à ses personnages une question autrement perverse: quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu'on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique oe Humour, ironie et désespoir s'entretissent subtilement dans cette parabole aux résonances singulièrement actuelles.Et Amélie Nothomb de jouer avec la littérature comme elle jouerait avec le feu, d'incendier avec un malin plaisir ce qu'elle aime le plus au monde, les livres. Un nouvel assassinat de sang-froid superbement maîtrisé. Marianne Payot, Lire. |
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«Un enfant venu du bout du monde dont le passé mystérieux resurgit peu à peu. Des tueurs implacables lancés à sa poursuite. Une femme prête à tout pour le sauver. Même au prix le plus fort. Un voyage hallucinant jusqu'au cœur de la taïga mongole. Là où règne la loi du Concile de pierre: celle du combat originel, quand l'homme, l'animal et l'esprit ne font plus qu'un. Tous prêts à l'apocalypse. Avec ses deux premiers romans, Jean-Christophe Grange avait déjà stupéfié jusqu'aux plus grands maîtres américains (plus de 20 traductions dans le monde entier) et provoqué l'enthousiasme des cinéastes: productions internationales et budgets records pour les adaptations des Rivières pourpres et du Vol des cigognes. Egalement en cours d'adaptation pour le cinéma, Le Concile de pierre va encore plus loin. Il «explose» littéralement les limites du thriller traditionnel.» |
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«Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l'orée d'un bois, dans un château aux murs gris et au toit mauve...» C'est pour sa femme Michelle, convalescente, que Boris Vian rédigea en 1943 ce conte de fées où abondent les sorcières, les cavernes, les îles fantastiques, comme dans les romans de chevalerie médiévaux. Mais n'attendons pas, bien sûr, du futur romancier de L'Ecume des jours qu'il prenne au sérieux les mille et une péripéties qui jaillissent sous sa plume. Dès cette œuvre de jeunesse, son jeu consiste à piéger le récit à coups de calembours, de clins d'œil, de dérision et de burlesque. Il y excelle, et nous amuse autant qu'il s'amuse.» |
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A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier, renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d'argent. Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un crime: ce qu'il va faire bientôt — de manière crapuleuse. Publié en huit livraisons par Le Messager russe au cours de l'année 1866, le roman de Dostoïevski montre en Raskolnikov un témoin de la misère, de l'alcoolisme et de la prostitution que l'auteur décrit sans voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l'est devenu, tant les raisons qu'il s'invente pour agir sont contradictoires. Mais la tragédie n'exclut pas la vision d'une vie lumineuse, et le châtiment de son crime va lui permettre un long cheminement vers la vérité, et la renonciation à sa mélancolie brutale. Après quoi sera possible ce que l'épilogue annonce: l'initiation de Raskolnikov à une réalité nouvelle, le passage d'un monde à un autre monde. |
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Elle l'aimait, elle en était aimée mais la bienséance et la mort la séparèrent de lui. Ce roman, dont Alexandre Dumas fils tira aussi un drame, est inspiré de l'existence authentique de Marie Duplessis. Merveilleusement belle et intelligente, cette courtisane fut adorée du Tout-Paris et de l'auteur lui-même. Il dut renoncer à elle, car il n'était pas assez riche. Verdi fit de ce drame un opéra sublime, La Traviata, que Franco Zeffirelli filma avec grand art. Armand et Marguerite vivent un amour immense, qui survivra à tous les obstacles et à toutes les tromperies. Le père d'Armand interdit cet amour inconvenant. Mais rien n'aura empêché le bonheur d'aimer, la virginité retrouvée, l'argent et les conventions dédaignés. L'amour véritable, c'était pour Marguerite l'espoir, le rêve et le pardon de sa vie. Tout lui fut donné, mais à quel prix! Edition d'Antoine Livio. Cette édition du texte intégral comporte: une préface et des notes; un commentaire; Mademoiselle Marie Duplessis, de Jules Janin; une bibliographie. |
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Quand un satellite de la NASA détecte une météorite d'une exceptionnelle rareté enfouie sous les glaces du cercle polaire, cela tombe à pic pour l'agence spatiale, impatiente de faire oublier une série d'opérations ratées. À la veille de l'élection présidentielle, alors que son avenir politique est en jeu, le président des États-Unis envoie dans l'Arctique Rachel Sexton, analyste des services secrets, vérifier l'authenticité de cette découverte. Elle y rejoint une équipe d'experts, dont le charismatique océanologue Michael Tolland. Ce que Rachel va découvrir est presque inconcevable: une mystification audacieuse qui risque de déclencher un scandale mondial. |
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Jean Cocteau La DiYculté d'être Cocteau le fabuliste, l'esthète, le moraliste. Un ludion, toujours partout et nulle part, insaisissable, virevoltant joyeusement dans tous les styles et tous les genres. Avec La DiYculté d'être se découvre un homme qui, mieux que beaucoup de ses contemporains, a éprouvé le sens du tragique. Confessions, anecdotes, réflexions sur les choses de la vie ordinaire, confidences sur l'époque, témoignages: autant de tableaux superbes qui composent les variations, à la fois graves et légères, d'une âme vagabonde. «Je n'attache aucune importance à ce que les gens appellent le style et à quoi ils se flattent de reconnaître un auteur. Je veux qu'on me reconnaisse à mes idées ou, mieux, à ma démarche. Je ne cherche qu'à me faire entendre le plus brièvement possible. J'ai remarqué, lorsqu'une histoire n'accroche pas l'esprit, qu'il avait tendance à lire trop vite, à savonner sa pente. C'est pourquoi, dans ce livre, je contourne mon écriture, ce qui oblige à ne pas glisser en ligne droite, à s'y reprendre à deux fois, à relire les phrases pour ne pas perdre le fil.» Jean Cocteau. |
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«Certains revoient leur vie défiler à l'approche de la mort. D'autres dans un cabinet d'analyste. Brusquement, c'est dans une étude de notaire que j'ai cru tout comprendre.» Ce roman est l'histoire d'une donation entre vifs — entre écorchés vifs, même —, qui ne se termine pas du tout comme prévu. Car cette transmission ne concerne pas seulement des biens matériels. Elle met en jeu un patrimoine intérieur. Un secret de famille, enfoui, douloureux. Les maladies héréditaires de l'âme ne sont pas exonérées de droits de succession... |
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«L'amour, l'amitié, l'ambition: elles ont tout partagé. A elles deux, Sophie et Élisabeth auraient pu faire une femme parfaite. Mais le pouvoir et le désir de tout posséder, jusqu'à se déposséder de soi, ont eu raison des beaux sentiments. Aujourd'hui, ce sont deux «amies» dont les destins sont si entremêlés qu'ils finissent par se confondre. Seule la mort pourra les dénouer, distinguer le vrai du faux, la victime du bourreau. Sur fond de scandales politico-financiers, ressentiments et passions inassouvies, un duo fatal à la Hitchcock dans lequel Sylvie Granotier brouille les pistes avec une inquiétante maestria.» |
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Après sept ans de vie conjugale auprès d'un mari fort commun, ambitieux et volage, uniquement préoccupé de sa carrière et de ses danseuses, Julie de Chaverny retrouve Darcy, un de ses soupirants d'autrefois. Entre la jeune femme déçue et l'amoureux éconduit, mûri par de lointains voyages, l'attirance renaît aussitôt. Mais Darcy aime-t-il encore? Et Julie aime-t-elle vraiment? Ils en savent si peu l'un de l'autre, au bout de sept années... |
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C'est à peine si Joseph, le garçon de bureau, fit, en grattant la porte, le bruit léger d'une souris qui trottine. Il entrouvrit l'huis sans un craquement, surgit si silencieusement dans le bureau de Maigret qu'avec son crâne chauve auréolé de cheveux blancs presque immatériels, il aurait pu jouer les fantômes. Le commissaire, penché sur des dossiers, la mâchoire serrée sur le tuyau de sa pipe, ne leva pas la tête et Joseph resta immobile. |
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«Il était amoureux du jazz, ne vivait que pour le jazz, n'entendait, ne s'exprimait qu'en jazz...» Ainsi Henri Salvador évoque-t-il son ami Boris Vian. Dans ce recueil de plus de trois cents chroniques, parues dans Jazz Hot, Combat, Art, Jazz News, l'auteur de L'Ecume des jours témoigne de cette passion née dès l'adolescence, alors qu'il allait applaudir Benny Carter ou Duke Ellington, et qui le conduisit à devenir lui-même trompettiste dans l'orchestre de Claude Abadie, puis au «Tabou». Il explore au fil de ces écrits tous les univers du jazz, inconditionnel des grands classiques en même temps qu'attentif à l'innovation, pourfendant plagiaires ou suiveurs avec une verve inégalable. Aucune dimension ne lui est étrangère: technique musicale, coulisses du spectacle et de la production, signification d'une musique qui, après avoir été l'expression majeure des Noirs américains, porte les aspirations et la révolte de la jeunesse française. En même temps qu'une clef essentielle de sa personnalité et de son oeuvre, ce livre demeure une somme irremplaçable pour tous les amateurs de jazz.» |
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Pendant plus de vingt ans, de 1824 à 1846, Balzac n'a pas cessé d'accompagner sa création de textes théoriques et critiques: au plus près de l'œuvre, des préfaces; au plus intime, le chuchoté de la correspondance et ce journal de la création que constituent les Lettres à madame Hanska; au grand jour, les comptes rendus d'œuvres contemporaines tels que l'étude célèbre sur La Chartreuse de Parme; au sein des œuvres mêmes, enfin, le commentaire sur le roman et la littérature. Contre ceux qui pensent que le roman n'a pas de poétique, c'est en poéticien qu'il définit l'art du roman et ses lois esthétiques, avec une conscience aiguë de son entrée par effraction dans l'ordre des genres dominants. Ainsi se développe une réflexion profonde — contribution majeure à une théorie romantique du roman — que cette anthologie présente dans la diversité des circonstances qui la virent naître, dans la force de ses certitudes et dans la permanence de ses refus. |
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Passionné, engagé, jubilatoire, le nouveau roman de Denise Bombardier a la vitalité et la truculence de ses héroïnes: Edna, Irma et Gloria, trois sœurs aussi inséparables que bagarreuses. Sous la férule d'une mère intransigeante, ce trio infernal va défier, à sa manière, les institutions et la morale dans un pays prisonnier des traditions. Tyrannisant les hommes et noyant le vide de leur existence dans l'alcool, ces femmes révoltées et attachantes sont pourtant impuissantes à s'inventer une vie à la hauteur de leurs désirs et de leurs aspirations...Saga familiale, roman des origines, fresque pittoresque et émouvante, Edna, Irma et Gloria porte un regard lucide et décalé sur le combat des femmes d'hier et d'aujourd'hui. |
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C'est à New York aujourd'hui. C'est à Rochester dans les années 1980. C'est à Hollywood...C'est à Paris...C'est en Tchéquie avant et après la chute du Mur...Angela est française. Elle est souvent passée à côté de l'amour sans le voir, mais, cette fois, elle est face à sa peur viscérale d'aimer...Louise est américaine, ancienne star de cinéma. Elle dialogue avec Angela, lui raconte sa vie, ses amours, ses échecs. C'est auprès de Louise qu'Angela cherche des réponses... Virgile est français. Il aime, mais il se méfie, on ne sait presque rien de lui...Mathias est tchèque. Rien ne peut le détourner de sa route. Il refuse de s'abandonner. Angela le cherche, il la fuit, ils se retrouvent...Il y a tous les autres, les fantômes du passé qui entrent et sortent, qui forment une grande ronde de secrets, de blessures, de rires et d'amour... Ces femmes, ces hommes traversent le chemin d'Angela, la narratrice, qui cherche désespérément un fil. Le fil de la mémoire, de l'amour, du désir, de la liberté d'aimer ou de répéter sans arrêt les mêmes peurs, les mêmes douleurs, les mêmes échecs... |
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«Longtemps la chanson n'a retenti qu'aux carrefours des rues ou dans les cabarets. En moins d'un siècle, le micro, la radio, le disque en ont fait une industrie internationale. Auteur de chansons devenues classiques — Le déserteur, J'suis snob, On n'est pas là pour se faire engueuler...-, Boris Vian a été le témoin de cette mutation, dans une époque qui vit briller les noms de Montand? Brassens, Gréco, cependant qu'après le jazz, le rock se préparait à franchir l'Atlantique...Il conte ici avec passion, avec aussi la verve irrésistible et la fantaisie qui sont sa marque, ce monde de la chanson dont il connaît toutes les coulisses et tous les refrains, s'interrogeant à chaque page sur ce miracle imprévisible: la naissance d'une «grande» chanson. Féroce contre le conformisme marchand, réfractaire à toute forme de censure comme d'élitisme ou de parti pris, cette radioscopie de ce qu'on n'appelait pas encore le showbiz n'a rien perdu de son actualité.» |
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