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Книги La Fontaine Jean de
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Fables La Fontaine le dit et le répète à l'envi: les Fables ne sont pas ce qu'elles semblent être. Curieux pédagogue sans doute que ce poète qui dédie son oeuvre au Dauphin, et qui prétend user, pour former ce jeune homme, de l'arme du «mensonge». Car les Fables cachent, travestissent, simulent et dissimulent à la fois. On doit apprendre à les lire. Pour cela, il faut démonter leurs mécanismes et leurs codes subtils, retrouver l'architecture secrète qui les ordonne. Les Fables sont un piège, un leurre, l'envers des apparences; il convient, pour les goûter, de retourner les évidences. Jean-Jacques Rousseau l'avait bien compris, qui écrivait dans l'Émile: «On fait apprendre les fables de La Fontaine à tous les enfants, et il n'y en a pas un seul qui les entende. Quand ils les entendraient, ce serait encore pis; car la morale en est tellement mêlée et si disproportionnée à leur âge, qu'elle les porterait plus au vice qu'à la vertu»... |
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La Fontaine attachait autant d'importance à ses Contes et Nouvelles qu'à ses Fables. Inspirés du Décaméron, de l'Arioste, de Machiavel autant que de Rabelais et du fonds gaulois, ils sont tous un hommage à l'amour physique, au jeune désir, au fruit défendu, le seul qui compte, au plaisir dérobé mais toujours pardonné. Bacheliers et nonnains, galantes commères et maris trompés y composent une humanité de gaillardise et de ruse évoquée avec un cynisme souriant qui fait des Contes un des chefs-d'œuvre de la littérature licencieuse. |
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Compère le Renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la Cigogne. Le régal fut petit, et sans beaucoup d'apprêts: Le Galant pour toute besogne Avait un brouet clair (il vivait chichement). Ce brouet fut par lui servi sur une assiette. La cigogne au long bec n'en put attraper; Et le Drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, A quelque temps de là, la Cigogne le prie... |
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