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Книги Guy De Maupassant
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«Maupassant a écrit plus de deux cent soixante contes et nouvelles et sept grands romans. Pierre et Jean, qui est un de ses chefs-d'œuvre, a toujours souffert de sa célèbre préface où l'auteur analyse l'art du roman avec une magistrale intelligence. Un texte majeur auquel on pourra revenir sans cesse. L'histoire qui suit lui aurait été inspirée par un fait réel. Dans une famille bourgeoise, l'héritage inattendu d'un vieil ami du couple échoit au seul Jean, le cadet des fils Roland. Les conséquences de ce legs seront catastrophiques. L'idée vient à Pierre, son frère frustré, que le père de Jean n'est pas son père légal. Il ne se trompe pas: sa mère est coupable. Une haine sourde envahit alors Pierre, le fils légitime, annonciatrice du drame. «La langue française est une eau pure que les écrivains maniérés n'ont jamais pu troubler». Telle est la langue de Maupassant, qui détestait le style artiste. Flaubert peut être fier de son élève.» |
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«Le monde est une mascarade où le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir: le monde n'a guère changé. On rencontre toujours — moins les moustaches — dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l'arrivisme et du sexe. Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l'odieux Duroy: «Bel-Ami, c'est moi.» Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l'athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l'amant et le négrier d'une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd'hui.» |
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«Jeune homme, Maupassant éclate de santé, de passion pour les femmes et la littérature. La guerre de 1870 avec ses images de honte et d'horreur interrompt cette vie de plaisirs. C'est «l'année terrible». Il voit tout, enregistre tout. Boule de Suif en témoignera plus tard. Pendant l'occupation, un groupe de commerçants, de bourgeois, deux religieuses et un républicain prennent une diligence pour Dieppe. La présence parmi eux d'une grosse prostituée les dégoûte. A la halte de l'auberge, un jeune officier allemand menace de stopper le convoi tant que la fille n'aura pas couché avec lui. La mort dans l'âme, craintive et patriote, elle se soumet... Ce récit rend Maupassant célèbre du jour au lendemain. Fou de joie, Flaubert écrit: «C'est un chef-d'œuvre de composition, de comique, d'observation». Les voyageurs de la diligence de Dieppe sont désormais des personnages inoubliables.» |
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Dans ces récits contés, l’âme angoissée de Maupassant peint les hommes, leurs mœurs et leurs bassesses. Douze contes brefs d’inspiration naturaliste ou fantastique, où les personnages prennent la parole pour raconter la réalité quotidienne, souvent insolite. Trois chroniques où l’esprit d’observation, le style concis et incisif de Maupassant conteur révèlent aussi ses dons de journaliste. |
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«Boule de Suif, le conte de mon disciple dont j'ai lu ce matin les épreuves, est un chef-d'œuvre, je maintiens le mot, un chef-d'œuvre de composition, de comique d'observation». Paul Morand n'est pas moins enthousiaste que Flaubert: «une grande nouveauté, une parfaite réussite», souligne-t-il, tout en comparant la nouvelle à l'Olympia de Manet. Issue, seule de son espèce, d'une sorte de concours littéraire lancé lors d'une des soirées de Médan, Boule de Suif fait figure non de manifeste, mais d'accomplissement. Le bonheur d'un titre, la virtuosité d'un conteur qui joue sur tous les registres — y compris le comique — servis par une plume souple et ferme à la fois, employée à peindre la cupidité aussi bien que l'amour, les préjugés ou le bonheur n'y sont pas étrangers. Mais quelle recette mystérieuse et efficace est ici à l'œuvre? Qui oubliera, héroïne déchue de La parure, cette Mathilde Loisel dont la sensualité brûle le papier? Maupassant à son meilleur saisit «dans leurs côtés cruels les réalités de la vie», non sans dégager de cet amalgame soigneux de bourgeois avides et d'humiliés perdus une poésie âcre et forte.» |
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Jeanne, fille unique très choyée du baron et de la baronne Le Penthuis des Vauds, avait tout pour être heureuse. Son mariage avec Julien de Lamare, rustre et avare, se révélera une catastrophe. Sa vie sera une suite d'épreuves et de désillusions. Ce roman, le premier de Guy de Maupassant, est une peinture remarquable des moeurs provinciales de la Normandie du XIXe siècle: hobereaux, domestiques et paysans y sont décrits avec beaucoup de réalisme. |
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Chaque automne, un vieux chasseur régalait ses amis de bécasses. Les têtes de ces délicieux oiseaux étaient donnés à un seul convive désigné par le sort. Et ce dernier, pour dédommager les autres, devait raconter une histoire. Les seize nouvelles de ce recueil se situent presque toutes en Normandie où Maupassant vécut une jeunesse heureuse. Ses paysans chasseurs, ses aristocrates, sa rempailleuse, ses pêcheurs sont saisis sur le vif dans leur vie quotidienne. La folie de la femme qui a perdu toute sa famille, l'avarice sordide de la maîtresse du petit chien, la triste vieillesse des danseurs de menuets, la revanche de l'épouse bafouée, Maupassant voit tout dans les détails les plus poignants. Le célèbre auteur de Bel Ami nous donne dans ce recueil ses meilleurs contes. |
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«Fermé pour cause de première communion»: un tel avis, sur la porte d'une maison close, n'est pas chose courante, et les habitués de la maison Tellier, de Fécamp, n'en reviennent pas. Pendant ce temps, Madame et ses cinq pensionnaires vont retrouver à la campagne, le temps d'une fête, leurs émois et leur innocence de petites filles... A côté de ce chef-d'oeuvre, huit autres nouvelles déploient ici l'éventail du génie de Maupassant. Petits employés parisiens, paysans timides, noceurs désabusés, filles rouées ou naïves: toute une humanité, où de surprenantes candeurs se mêlent à la violence des appétits et des intérêts, est dépeinte avec la couleur éclatante et le réalisme vigoureux des toiles de Renoir, de Manet ou de Toulouse-Lautrec. |
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«... un matin, comme je me promenais près de mon parterre de rosiers, je vis, je vis distinctement tout près de moi, la tige d'une des plus belles roses se casser comme si une main invisible l'eût cueillie, la fleur resta suspendue dans l'air transparent, toute seule, immobile, effrayante, à trois pas de mes yeux. Saisi d'une épouvante folle, je me jetai sur elle pour la saisir. Je ne trouvai rien. Elle avait disparu... à partir de ce moment-là, je sus qu'il existait près de moi un être invisible qui m'avait hanté et qui revenait. Un peu plus tard, j'en eus la preuve». Confession lucide et maîtrisée d'un homme qui assiste au naufrage de sa propre raison, Le Horla nous révèle la trajectoire secrète et fulgurante qui relie la plénitude de la santé au martyre de la démence. Nul autre récit fantastique — en raison, peut-être, de certains accents autobiographiques — n'a développé avec plus de rigueur et de vérité clinique l'implacable logique de l'imaginaire. |
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Les ouvrages de Maupassant ont tenté maints cinéastes. Ils y ont trouvé l'occasion d'illustrer des tranches de vie ou de raconter des destins pittoresques ou pathétiques, susceptibles, par leur valeur humaine, d'intéresser un vaste public. Une partie de campagne est une oeuvre particulièrement intéressante à cet égard: cette nouvelle, d'une sobriété toute classique, figure parmi les meilleures de l'écrivain. Et il se trouve qu'elle a été adaptée par l'un de nos plus grands cinéastes, Jean Renoir. Cette heureuse rencontre a donné naissance à un film remarquable. La présente édition propose une mise en parallèle des deux oeuvres qui permet de mieux comprendre la spécificité de ces arts majeurs que sont la littérature et le cinéma. En outre, elle éclaire le lecteur sur les problèmes complexes de l'adaptation filmique des oeuvres écrites. Le scénario du film est ici présenté avec le découpage en plans. Présentation et notes de Henry Gidel. |
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Un être invisible hante un personnage qui ne peut lui échapper; une jeune morte réapparaît dans un château gardé par un étrange jardinier; une main s'anime et tue l'homme qui la gardait chez lui comme un trophée... Voici le sujet de trois des sept nouvelles de ce recueil, sept nouvelles fascinantes où le lecteur, confronté à des faits insolites et captivé par l'art du conteur, sent parfois vaciller sa raison. |
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Dans cette famille de petits rentiers du Havre, la nouvelle de l'héritage de Jean, le second fils, déclenche une véritable tempête et agit comme un révélateur. Dans l'esprit de Pierre, le fils aîné, les questions affluent: qui est cet ami de la famille, ce Maréchal qui a fait de Jean son héritier? Entre la quête de vérité de Pierre et la recherche du bonheur de Jean, la lutte s'engage, acharnée... Maupassant noue dans ce court roman un drame que le lecteur vit intensément aux côtés de Pierre, observateur privilégié à la recherche d'une vérité impossible et victime d'une société bourgeoise dont la façade de respectabilité se lézarde sous nos yeux. La discrète ironie de l'auteur donne à ce constat amer une force qui saisit le lecteur, attentif et complice. |
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Un paralytique qui couve des œufs; des soldats prussiens mystérieusement assassinés; une paysanne qui venge la mort de son fils; un infirme rejeté par tous; un jeune homme qui doit renoncer à sa fiancée; l'étrange découverte d'une chevelure dans un tiroir; un couple qui s'use au travail pour rembourser une parure de diamants; un oncle parti faire fortune en Amérique; un vieux professeur de latin qui tombe amoureux... Voici des contes étonnants, émouvants, souvent cruels, pont — sourire ou pour frémir. |
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Jeanne, jeune aristocrate chérie de ses parents, a tout pour être heureuse et rêve du prince charmant... Mais Julien, dont elle tombe amoureuse et qu'elle épouse rapidement, saura-t-il lui donner la vie dont elle rêve? Usant de tous les ressorts du romanesque, Maupassant nous fait partager l'acuité de son regard pessimiste sur la condition humaine, mais aussi son amour passionné pour sa Normandie natale. Ce roman sensuel et désespéré, le premier du grand prosateur qu'est Maupassant, nous propose une réflexion sur la nature féminine, le désir de bonheur et la complexité des rapports humains. |
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Maupassant Mademoiselle Fifi Maupassant fut le meilleur élève de Flaubert. Ils étaient, tous deux, normands et réalistes. Les nouvelles de Maupassant: des instantanés ou des petits morceaux de vie inoubliables. Mademoiselle Fifi est, en réalité, un jeune officier prussien, occupant la France en 1870, blond, à la taille fine, fier et brutal, surnommé ainsi parce qu'il méprise tout et tout le monde et répète sans cesse: «Fi, fi donc». Il trouvera plus fort que lui. Provinciales inassouvies, amants surpris, prostituées, femmes de notaires, nobles ruinés, amis pêcheurs, chacun a son portrait juste et émouvant. Ces nouvelles sont brèves, ainsi l'exigeait la presse quotidienne qui les publiait avec succès. Brèves mais exprimant l'essentiel. Chaque personnage, à un moment décisif, touche le fond et reste marqué à jamais. Maupassant affirmait appartenir à la famille des écorchés. «J'ai froid de la solitude de la vie», disait-il. |
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