«Jacques déplia son long corps et se frotta les yeux en bâillant, aveuglé par les néons de la synagogue séfarade de la bonne ville de S. Il desserra son noeud de cravate, comme chaque année, le bedeau avait mal réglé le chauffage et Jacques s'ennuyait ferme à Kippour». Ainsi commencent les péripéties tragicomiques de Jacques Koskas. Il rêve d'aventures mais savoure les petits plats de sa maman, oscille entre son pur esprit et la chair accueillante de ses maîtresses callipyges, cornaque un joueur de foot au soleil du Brésil et songe à ressusciter l'empire austro-hongrois. Jacques jouit mais avec entraves. Jacques pense la révolution, mais sexuelle. Jacques, c'est terrible, s'appelle Jacques, comme son père. Mi-don Quichotte mi-don Juan, notre héros tourne, vire, et, tant bien que mal, insupportable et attachant, looser magnifique et idéaliste improbable, mène son épopée vers la seule cohérence que son destin lui permet.»