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Книги Gary Romain
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Jacques Rainier, cinquante-neuf ans, industriel, est aux prises avec des difficultés en affaires au moment où sa liaison avec une jeune Brésilienne le rend très heureux. A la suite des confidences angoissées d'un ami obsédé par le mythe de la virilité, la peur du déclin sexuel s'insinue en lui, l'envahit, le détruit, ne le quitte plus. En osant s'attaquer à un sujet tabou, Gary a soulevé un débat passionné, qui a connu un grand retentissement. Mais son livre cru et dur, dominé par un humour amer, reste aussi un roman d'amour plein de tendresse. |
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«De décembre 1964 à juin 1965, du Pérou aux Cyclades en passant par Tahiti et la Californie, j'ai vécu une aventure dont je rapporte ici les péripéties intérieures. Valet du roman, je suis un Sganarelle aux gages du chef-d'œuvre, gages que je ne toucherai probablement jamais. Mon souci dominant ayant été la poursuite d'un personnage et d'un roman, je ne pouvais me dispenser de m'empoigner avec quelques «théories» littéraires et philosophiques que les hommes de ma génération ont vu pousser en bordure du chemin. En relisant l'ouvrage, je suis surpris et peiné par le caractère modéré et courtois du ton. Je regrette de ne pas avoir su parler de quelques outrecuidantes escroqueries, fumisteries et fourberies intellectuelles de notre époque avec un peu moins de retenue. Pour Sganarelle peut donc être considéré comme une préface à un roman en cours d'élaboration: Frère Océan.» |
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«- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France — tous ces voyous ne savent pas qui tu es !Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports: — Alors, tu as honte de ta vieille mère?» |
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«Le «carburant avancé» Tel est le nom donné pudiquement à la nouvelle énergie qui fait marcher les lampes, les moteurs, les voitures, et sert aussi pour des super bombes nucléaires. Ce «carburant avancé» n'est rien d'autre que les âmes, saisies par des capteurs et mises dans des piles. Comment réagissez-vous quand vous apprenez que la femme que vous aimez va survivre sous la forme d'une ampoule de 100 watts et que votre vieux voisin, un ancien résistant, est maintenant dans le moteur de votre Citroën? Cette fable endiablée ne laisse aucun répit au lecteur. Ce n'est qu'après le mot de la fin qu'il pourra prendre le temps de réfléchir aux problèmes que, sans en avoir l'air, pose l'auteur, et notamment celui de notre «captation» à l'intérieur d'un «techno et socio système» où se rejoignent la technique et l'idéologie, dans une course effrénée au rendement, à la croissance illimitée et à l 'asservissement de l'esprit.» |
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Le narrateur, Fosco Zaga, est un vieillard. Hors d'âge. Deux cents ans peut-être. Chargé d'amour, il ne peut pas mourir avant qu'un autre homme aime comme il a aimé, et prenne la relève. Tout a commencé en Russie, sous le règne de la Grande Catherine, où Giuseppe Zaga, le père, exerçait ses talents de magnétiseur, alchimiste, astrologue, et surtout guérisseur de la Grande Catherine. Sa jeune femme, Teresina, moqueuse, espiègle, dont le talent naturel tranche dans cette tribu d'enchanteurs, est à peine plus âgée que Fosco. Et Fosco l'aime d'un amour infini qui l'oblige, deux siècles plus tard, deux siècles plus tard, à ressasser ses souvenirs, encore et toujours, pour empêcher Teresina de mourir réellement. Et elle ne meurt pas, comme si la plume de Fosco l'écrivain était parée de tout l'attirail d'illusionniste qu'il avait découvert, avec Teresina, dans un grenier magique de l'ancienne Russie. |
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«L'affaire home» reunit pour la premiere fois en un volume de nombreux textes de Romain Gary publies entre 1957 — epoque des «Ratines du del» — et 1980, I'annee de sa mort. Certains de ces textes, inconnus du public francais, sont traduits de l'anglais. Il ne s'agit pas de textes de fiction, mais de prises de position, de commentaires, de reflexions et d'analyses ayant pour objet la so-ciete, l'homme, la femme, le monde comme il va — et bien souvent comme il ne va pas du tout. Gary, de fait, ne se contentait pas de s'exprimer publiquement par le biais de l'ecriture romanesque ou du cinema. Present dans la presse frangaise et americaine, cons-tamment interviews, sollicite, prefacier de lui-meme parfois, des autres occasionnellement, Gary n'a pas cesse de reagir aux evene-ments de son siecle en manifestant a chaque fois son attachement a ce principe expose par lui au debut des annees cinquante: «Je ne puis defendre que mes contradictions, mes approximations, le doute qui me garde, mes verites incertaines et mes erreurs frater-nelles et il у a autour de nous, entre la verite et l'erreur, une marge de relativite qui nous permettra toujours d'echapper a 1'absurde, une marge suffisante pour у inserer notre desir triomphant».» |
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Dans ce roman étrange et fascinant, chaque personnage est peut-être le fruit du délire des autres. Mais qui rêve qui? Il y a Jean Danthès, ambassadeur de France à Rome, inconsolable de la disparition et de l'avilissement de l'Europe, la vraie, celle du XVIIIe siècle, que l'on appelait l'Europe des Lumières. Il y a Malwina von Leyden, aventurière de classe et magicienne, qui promène à travers les siècles sa distinction de maquerelle viennoise. Malwina prétend avoir connu les Médicis, Louis II de Bavière, Nostradamus, Leibniz et Choderlos de Laclos. Il y a le comte d'Alvilla, vieux bandit, le baron von Putz zu Sterne, un peu fantôme, image dérisoire du Destin. Quelles machinations ces personnages surgis de quelque palais baroque où l'Histoire les tenait en réserve vont-ils perpétrer contre le trop idéaliste et romantique ambassadeur Jean Danthès? jusqu'à la dernière ligne, ce roman envoûtant comme un sortilège nous pose ses énigmes et nous invite — à travers sa fable brillante — à méditer sur le passé, le présent et l'avenir de l'Europe, c'est-à-dire les nôtres. |
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Dans toute l'Amérique centrale, et aussi dans les Andes, les hommes se maintiennent en vie en se nourrissant de substances hallucinogènes. On les appelle les «mangeurs d'étoiles». Il y a plusieurs siècles, deux moines franciscains, Motolinia et Sahagun, décrivaient déjà cette pratique dans leur histoire des Aztèques. Au milieu des volcans d'essence infernale, dans une Amérique latine en pleine mutation, ce roman picaresque et poétique peint une humanité qui semble faite de saltimbanques. Ils gravitent autour d'une héroïne déchue, qui se détruit à force d'idéalisme. À chacun son étoile selon sa faim. |
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Je vous préviens que ça ne se passera pas comme ça. Il est exact que je viens d'avoir quatre-vingt-cinq ans. Mais de là à me croire nul et non avenu, il y a un pas que je ne vous permets pas de franchir. Il y a une chose que je tiens à vous dire. Je tiens à vous dire, mes jeunes amis, que je n'ai pas échappé aux nazis pendant quatre ans, à la Gestapo, à la déportation, aux rafles pour le Vél'd'Hiv', aux chambres à gaz et à l'extermination pour me laisser faire par une quelconque mort dite naturelle de troisième ordre, sous de miteux prétextes physiologiques. Les meilleurs ne sont pas parvenus à m'avoir, alors vous pensez qu'on ne m'aura pas par la routine. Je n'ai pas échappé à l'holocauste pour rien, mes petits amis. J'ai l'intention de vivre vieux, qu'on se le tienne pour dit! |
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«Apres avoir signé plusieurs centaines de fois, si bien que la moquette de ma piaule était recouverte de feuilles blanches avec mon pseudo qui rampait partout, je fus pris d'une peur atroce: la signature devenait de plus en plus ferme, de plus en plus elle-même pareille, identique, telle quelle, de plus en plus fixe. Il était là. Quelqu'un, une identité, un piège à vie, une présence d'absence, une infirmité, une difformité, une mutilation, qui prenait possession, qui devenait moi. Émile Ajar. Je m'étais incarné».» |
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«Qui est l'homme qui se cache à Tahiti sous l'apparence d'un Picaro, une réincarnation moderne de ces aventuriers sans loi ni scrupules du Siècles d'Or espagnol? Cohn joue à s'encanailler pour jeter bas le poids écrasant du monde et faire taire son «bêle âme» idéaliste. Dansant d'une identité à l'autre, il échappe aux périls mortels qui le guettent. Il continue jusqu'au bout sa danse comique libératrice, même lorsque la véritable identité de ce «dissident» est découverte et qu'il est invité à reprendre la place élevée qui fut la sienne parmi les illustres responsables de ce temps.» |
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