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Gallimard-Folio
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«Le fait divers est le premier monument érigé à la mémoire des victimes, même si ce n'est qu'un pauvre monument de papier noirci. Et si les textes qui suivent méritent le terme «déloge», il faut, pour être honnête, y ajouter celui de «funèbre»...» |
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Deux enfants vivent une expérience qui bouleverse leur vie: Petite Croix, jeune aveugle en quête de la couleur bleue, découvre la beauté du monde au cours d'un étonnant voyage intérieur, tandis que Gaspar, élevé dans une ville, se voit révéler la liberté du nomadisme... Des histoires insolites où les enfants sont des magiciens qui nous entraînent de l'autre côté du miroir. Récits initiatiques, passages d'un monde à un autre, ces nouvelles poétiques semblent nées du rêve d'un écrivain. |
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«Mon nom est Michèle Isola. J'ai vingt ans. L'histoire que je raconte est l'histoire d'un meurtre. Je suis l'enquêteur. Je suis le témoin. Je suis la victime. Je suis l'assassin. Je suis les quatre ensemble, mais qui suis-je?». |
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Nous sommes fin mai, en pleine retraite, en plein désastre. On sacrifie les équipages comme on jetterait des verres d'eau dans un incendie de forêt. Comment pèserait-on les risques quand tout s'écroule?... En trois semaines, nous avons perdu dix-sept équipages sur vingt-trois. Nous avons fondu comme une cire... Nous savons bien que l'on ne peut faire autrement que de nous jeter dans le brasier, si même le geste est inutile. Nous sommes cinquante, pour toute la France. Sur nos épaules repose toute la stratégie de l'armée française. |
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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant. D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse? — Je l'ignore.Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues. Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. |
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Georges et Vièrotchka se sont aimés, puis se sont perdus de vue. Lorsqu'ils se retrouvent quelques années plus tard, à Saint-Pétersbourg, il est devenu un jeune officier de la Garde, cynique et un peu cruel; elle est mariée avec le vieux Prince Ligovskoï. Bien sûr, leurs sentiments ne tardent pas à renaître... Roman inachevé, La Princesse Ligovskoï nous offre une admirable peinture psychologique de deux jeunes mondains, ainsi qu'une brillante évocation du Saint-Pétersbourg de 1830. |
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Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna. Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient. |
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Il n'est pas toujours facile de trouver les bons mots pour avouer son amour. Comment ne pas paraître gauche ou ridicule, importun ou trop pressant? C'est un moment si important qu'il ne faut pas se fourvoyer. Avec le Cid et Chimène, Pâris et la belle Hélène, Juliette Drouet et Victor Hugo ou Cyrano et Roxane, apprenez à déclarer votre flamme... |
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Après une longue journée de réunions, décrets et audiences, le jeune tsar s'endort en attendant sa femme pour le réveillon. Lorsqu'il rouvre les yeux, il n'est plus dans son palais mais à la frontière avec la Prusse et voit un soldat tirer sur un contrebandier. Toute la nuit, il voyage ainsi à travers la Russie et prend peu à peu conscience du poids des responsabilités qui lui incombent... Des contes d'une vérité poignante, témoins d'une époque en train de disparaître, par l'auteur d'Anna Karénine. |
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«Une accoucheuse qui avait appris son art à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris sous la direction de la fameuse Louise Bourgeois délivra le 13 janvier 1622 la très aimable madame Poquelin, née Cressé, d'un premier enfant prématuré de sexe masculin. Je peux dire sans crainte de me tromper que si j'avais pu expliquer à l'honorable sage-femme qui était celui qu'elle mettait au monde, elle eût pu d'émotion causer quelque dommage au nourrisson, et du même coup à la France».» |
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La jeune Anna Akimovna a hérité d'une usine dont elle doit assurer la direction. Mais, à vingt-cinq ans, quelle riche et jolie femme voudrait passer ses soirées à travailler? D'autant que, parmi ses ouvriers, le beau Pimenov ne la laisse pas insensible. Et elle se prend à rêver. Deux nouvelles acides sur l'amour et ses malentendus par l'un des grands maîtres de la littérature russe. |
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«On peut nous imiter, murmure-t-il. Je ne suis pas seul à travailler sur ce ski. Je suis bien obligé d'avoir des collaborateurs, au laboratoire, à l'atelier d'assemblage, bref, tout le long de la chaîne de fabrication. C'est pourquoi je vous le répète: le temps joue contre nous. Qu'on commence à murmurer «Il y a du nouveau chez Combaz», et vous verrez les concurrents pointer leur nez. Ce genre d'espionnage, ça existe. Et alors, ce sera, en moins de deux, non pas la contrefaçon mais une formule toute voisine... Enfin, quoi, je ne vais pas vous faire un dessin. Silence et consternation... Le plus célèbre tandem de la littérature policière n'était jamais allé à la montagne. Cette lacune est comblée grâce à un ski révolutionnaire qui aiguise dangereusement les appétits des requins de la neige.» |
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Marc est un gars qui a une histoire, de ces histoires qu'on ne raconte pas volontiers. Pour le dire autrement, Marc est un gars plus fermé qu'une serrure inviolable. Pour se relever — parce qu'il faut bien se remettre sur pied quand on survit à une catastrophe — il choisit de devenir serrurier. Ce nouveau métier lui donne l'occasion d'ouvrir pas mal de portes et de découvrir, par ce biais, les petites misères de ses congénères. Un jour, un client lui fait une drôle de demande qui va le faire renouer avec ce passé qu'il ne parvient pas à oublier... Aux commandes de ce roman noir, illustré, deux maîtres: Benacquista pour le scénario et Tardi pour le dessin. |
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«Demain, à cinq heures de relevée, je tuerai la voyante. Signé: Picpus». Qui est ce Picpus? Quelle voyante? Pourquoi ce crime invraisemblable et sans mobile annoncé? Maigret, qui a fait établir une surveillance très large au risque d'être ridicule, en arrive, pour la première fois de sa carrière, à souhaiter que le meurtre ait bien lieu. Ce qui arrive en effet. Une Mlle Jeanne est poignardée chez elle dans son boudoir. Dans la cuisine mitoyenne est enfermé à clef un vieil homme en pardessus, calmement assis sur une chaise. Il attend. Il semble n'avoir rien vu et pleure doucement à la nouvelle du drame.»Jamais devant un homme [Maigret] n'a eu une telle impression de mystère», écrit Simenon.» |
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Fasciné par la machine judiciaire comme par les aperçus des replis de l'âme humaine que lui apporte son expérience de juré, l'écrivain André Gide assiste pendant plusieurs semaines à divers procès: affaires de mœurs, infanticide, vols. Dans son texte dense et grave, Gide s'interroge sur la justice et son fonctionnement, mais surtout insiste sur la fragile barrière qui sépare les criminels des honnêtes gens. |
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«» — Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville». Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s'approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche. « — Ah! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d'excréments, vous l'auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l'exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies».» |
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«Il essuya ses yeux, parce qu'il voulait regarder, à tout prix. Il y avait du sang, sur les cailloux, un sac à main noir, éventré. Le briquet d'or étincelait parmi les débris. Flavières pleurait. Il ne lui venait même pas à l'idée de descendre jusqu'à elle pour lui porter secours. Elle était morte. Et il était mort avec elle».» |
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Ecrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard... Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent... Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire. Prix Renaudot 2004. |
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Un épisode imaginaire de la lutte des cosaques contre les Polonais dans l'Ukraine du XVIIe siècle. Le vieux Taras Boulba, cosaque des temps héroïques, après avoir initié à la guerre ses deux fils, perd l'aîné sous les coups de l'ennemi et tue de ses propres mains le cadet qui, amoureux d'une Polonaise catholique, a trahi sa famille et la foi orthodoxe. À la suite de deux grandes batailles, Taras Boulba est fait prisonnier et meurt brûlé vif sur le bûcher. La réussite du récit, écrit par Gogol quand il a à peine vingt-six ans, tient à ce que le souffle épique y côtoie sans cesse la truculence quasi rabelaisienne de la fête, des beuveries cosaques, mais aussi l'évocation poétique d'une Ukraine primitive. |
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Terminus, pour le chef de brigade du wagon-restaurant du Mistral, c'est alternativement Nice et Paris... Mais Terminus, ce peut être aussi la prison 418 ou la mort après un long voyage à travers le mystère et l'angoisse. Et impossible de descendre en marche! |
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