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Gallimard-Folio
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Les dieux ont soif, roman de la Terreur, depuis sa naissance jusqu'à son effacement par la réaction thermidorienne, est peut-être le plus beau roman sur la Révolution française. Evariste Gamelin, jeune peintre membre du Tribunal révolutionnaire, résistera-t-il à l'exercice du pouvoir grâce à l'amour de la ravissante Elodie? Un grand écrivain fait revivre Paris à la fin du XVIIIe siècle, les promenades amoureuses au printemps place Dauphine, le désir, la violence et la peur. |
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En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Electrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que... A moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité. Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité: un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt. Mais qui les écoutera? Qui les croira? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain. Avec ce roman ambitieux et captivant qui marquait son retour à la science-fiction, Isaac Asimov a obtenu le prix Nebula 1972 et les prix Hugo et Locus 1973. |
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John Bonforte dirige le Parti Expansionniste et est en passe de devenir l'homme fort du Système solaire. Malheureusement, on le kidnappe à quelques jours d'une importante cérémonie sur Mars. Il faut impérativement trouver une solution pour qu'il y assiste ou les Martiens prendront son absence comme prétexte pour déclencher un conflit majeur avec les humains. La solution se nomme Lorenzo Smythe, un acteur au talent hors du commun. Il doublera Bonforte pendant quelques jours, le temps qu'on le retrouve. Mais, bien malgré lui, le Grand Lorenzo va devoir tenir le rôle plus longtemps que prévu et prendre des décisions dont dépendra le sort de l'humanité. Avec le talent qui le caractérise, Heinlein rend dans Double étoile, roman de science-fiction haletant, un vibrant hommage au travail des acteurs et y dévoile les coulisses de la scène politique. |
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«Aux nombreux fervents de Saint-Exupéry, cet ouvrage apporte, pour la période 1939-1944, un ensemble de documents et de témoignages, parfois connus mais dispersés ou inaccessibles, souvent inédits, qui éclairent vivement son attitude pendant la guerre et sa destinée. En 1939, alors que Saint-Exupéry remporte un succès éclatant avec Terre des hommes, il est mobilisé à Toulouse comme moniteur, mais il veut être combattant et se débat pour y parvenir. Après le mémorable vol de reconnaissance sur Arras, c'est la débâcle et l'armistice. Il quitte Bordeaux pour l'Afrique du Nord, où il songe aux moyens de continuer la lutte. Il espère toujours que les Etats-Unis prendront les armes et, à la fin de 1940, il part pour New York. Tout en continuant à travailler au manuscrit de Citadelle, il prépare à la demande de ses éditeurs un libre sur la bataille de France. Pilote de guerre (publié en février 1942), qui sera suivi, au début de 1943, de Lettre à un otage et du Petit Prince. A Paris, à la même époque, la presse collaborationniste déchaînée fera interdire l'édition française de Pilote de guerre... Durant son exil, Saint-Exupéry souffre de la division des Français et de l'hostilité des «super-patriotes» d'Outre-Mer. Aussi, dès le débarquement de 1942, s'efforcera-t-il de rejoindre son groupe de reconnaissance, reconstitué en Afrique du Nord. Ayant rejoint l'Algérie et son unité au printemps de 1943, il verra jouer contre lui la limite d'âge et s'arrêtera de voler. Plusieurs mois se passeront dans une solitude et une souffrance que de longues lettres nous révèlent ici. Lorsqu'il obtiendra enfin de regagner son escadrille, il multipliera les missions sur le continent occupé et accomplira, le 31 juillet 1944, celle dont il ne reviendra pas.» |
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Un bungalow colonial au mobilier banal, très usé, très pauvre. Autour, la plaine de Kam, dans le Haut-Cambodge. Cinq personnages. La mère s'assied sur un siège bas, les autres se groupent autour d'elle. Ils parlent de la mère. De son passé. De sa vie. De l'amour par elle provoqué. La mère restera immobile, lointaine, comme séparée de sa propre histoire. Tout ce qui pourrait être dit ici l'est directement par ses enfants Joseph et Suzanne, par le Caporal et Mr Jo qui l'ont aimée. La mère — objet du récit — n'aura jamais la parole sur elle-même, ni sur sa vie d'enseignante en Indochine, de pianiste à l'Eden Cinéma au temps du cinéma muet, ni sur son existence ingrate, ardue, d'après l'Eden Cinéma. «Elle était dure, la mère. Terrible. Invivable. Pleine d'amour. Mère de tous. Mère de tout. Criante. Hurlante. Dure»... |
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Le narrateur, Fosco Zaga, est un vieillard. Hors d'âge. Deux cents ans peut-être. Chargé d'amour, il ne peut pas mourir avant qu'un autre homme aime comme il a aimé, et prenne la relève. Tout a commencé en Russie, sous le règne de la Grande Catherine, où Giuseppe Zaga, le père, exerçait ses talents de magnétiseur, alchimiste, astrologue, et surtout guérisseur de la Grande Catherine. Sa jeune femme, Teresina, moqueuse, espiègle, dont le talent naturel tranche dans cette tribu d'enchanteurs, est à peine plus âgée que Fosco. Et Fosco l'aime d'un amour infini qui l'oblige, deux siècles plus tard, deux siècles plus tard, à ressasser ses souvenirs, encore et toujours, pour empêcher Teresina de mourir réellement. Et elle ne meurt pas, comme si la plume de Fosco l'écrivain était parée de tout l'attirail d'illusionniste qu'il avait découvert, avec Teresina, dans un grenier magique de l'ancienne Russie. |
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Compère le Renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la Cigogne. Le régal fut petit, et sans beaucoup d'apprêts: Le Galant pour toute besogne Avait un brouet clair (il vivait chichement). Ce brouet fut par lui servi sur une assiette. La cigogne au long bec n'en put attraper; Et le Drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, A quelque temps de là, la Cigogne le prie... |
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Depuis quelque temps, des pièces de fausse monnaie circulent. J'en suis averti. Je n'ai pas encore réussi à découvrir leur provenance. Mais je sais que le jeune Georges — tout naïvement je veux le croire — est un de ceux qui s'en servent et les mettent en circulation. Ils sont quelques-uns, de l'âge de votre neveu, qui se prêtent à ce honteux trafic. Je ne mets pas en doute qu'on n'abuse de leur innocence et que ces enfants sans discernement ne jouent le rôle de dupes entre les mains de quelques coupables aînés. |
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Enfant déjà il savait qu'il ne serait ni ouvrier, ni artisan, ni commerçant, qu'il vivrait comme le premier clerc vu chaque dimanche à la messe, toujours correct, avec un rien de lenteur majestueuse. Le fils Cardinaud a tenu ses promesses. M. Mandine, l'assureur des Sables-d'Olonne, parle de lui comme son successeur. On le salue en ville. Jusqu'à ce que sa femme le quitte avec l'argent du ménage. Lui qui croyait être devenu quelqu'un est rappelé à sa condition de roturier. Le voile se déchire. Cardinaud découvre un monde de laideur où seule son intuition, comme son amour, pourra désormais le soutenir. Une seule certitude: il retrouvera sa femme. |
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- Et quelle est cette réponse, Monsieur? demanda Georges. — Cette réponse est que votre seconde demande est pour le moins aussi exagérée que la première. Je ne me bats pas avec un mulâtre... — C'est votre dernier mot? dit-il. — Oui, Monsieur, répondit Henri. — Et, saluant MM. de Malmédie, il se retira suivi du gouverneur. — Je vous l'avais bien prédit, Monsieur, dit lord Williams lorsqu'ils furent à la porte. — Et vous ne m'aviez rien prédit que je ne susse d'avance, milord, répondit Georges; mais je suis revenu ici pour accomplir une destinée. Il faut que j'aille jusqu'au bout. J'ai un préjugé à combattre. Il faut qu'il m'écrase ou que je le tue. |
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Comment Jeanne d'Arc, si lucide, au bon sens si fort, a-t-elle put accepter pour compagnon ce Gilles de Rais dont la monstruosité continue à révolter et à fasciner, un demi-millénaire après son supplice? A cette question — toujours esquivée ou laissée pendante par les historiens, Michel Tournier tente de répondre: et si Gilles de Rais n'était devenu un monstre que sous l'influence de Jeanne? Et s'il avait remis son âme entre ses mains pour le meilleur et pour le pire? Pour le meilleur: libération d'Orléans, victoire de Patay, sacre de Charles VII. Pour le pire: blessure, capture, procès, condamnation par l'Eglise, bûcher. Gilles de Rais a suivi Jeanne jusqu'au bout, jusqu'à la sorcellerie, jusqu'au bûcher sur lequel il est monté neuf ans après elle. |
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«Permettez que je me présente: Kees Popinga, le satyre d'Amsterdam». Ruiné! Kees Popinga est ruiné, et il l'apprend de la bouche même de son patron, avant qu'il disparaisse... L'occasion pour lui de prendre la fuite, de devenir un autre homme («corpulence moyenne, signes particuliers néant»), de venger sa petite vie médiocre. Et de basculer dans le plaisir du crime.» |
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Le hussard sur le toit: avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit? Qu'a-t-il fallu pour l'amener là? Rien moins qu'une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais. Le Hussard est d'abord un roman d'aventures: Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit: les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l'amour et le renoncement. |
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«Maud ouvrit la fenêtre et la rumeur de la vallée emplit la chambre. Le soleil se couchait. Il laissait à sa suite de gros nuages qui s'aggloméraient et se précipitaient comme aveuglés vers un gouffre de clarté. Le «septième» où ils logeaient semblait être à une hauteur vertigineuse. On y découvrait un paysage sonore et profond qui se prolongeait jusqu'à la traînée sombre des collines de Sèvres. Entre cet horizon lointain, bourré d'usines, de faubourgs et l'appartement ouvert en plein ciel, l'air chargé d'une fine brume ressemblait, glauque et dense, à de l'eau. Maud resta un moment à la fenêtre, les bras étendus sur la rampe du balcon, la tête penchée dans une attitude semblable à celle d'un enfant oisif. Mais son visage était pâle et meurtri par l'ennui. Lorsqu'elle se retourna vers la chambre et qu'elle ferma la fenêtre le bruissement de la vallée cessa brusquement comme si elle avait fermé les vannes d'une rivière».» |
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«Quand le docteur Kupérus apprend par une lettre anonyme que sa femme le trompe, il n'hésite pas: il saisit un revolver, surprend les amants et les tue. Quelques jours plus tard, il feint l'inquiétude: sa femme a disparu! Bientôt les soupçons se portent sur lui et la rumeur se répand dans la ville: «Attention! V'là l'assassin»...» |
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Qui ne connaît pas Merlin? Il se joue du temps qui passe, reste jeune et beau, vif et moqueur, tendre, pour tout dire Enchanteur. Et Viviane, la seule femme qui ne l'ait pas jugé inaccessible, et l'aime? Galaad, dit Lancelot du Lac? Guenièvre, son amour mais sa reine, la femme du roi Arthur? Elween, sa mère, qui le conduit au Graal voilé? Perceval et Bénie? Les chevaliers de la Table Ronde? Personne comme Barjavel, qui fait le récit de leurs amours, des exploits chevaleresques et des quêtes impossibles, à la frontière du rêve, de la légende et de l'Histoire. Dans une Bretagne mythique, il y a plus de mille ans, vivait un Enchanteur. Quand il quitta le royaume des hommes, il laissa un regret qui n'a jamais guéri. Le voici revenu. |
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Jean-Paul Guillaume, irréprochable professeur d'allemand depuis plus de dix-huit ans à La Rochelle, marié, sans histoires et père de deux enfants, change un matin radicalement de comportement. Il frappe un élève. Rêve en classe. Ne rentre plus chez lui et ne fait même plus semblant de supporter sa femme. Rien ne laissait prévoir un tel revirement chez cet homme qui s'était évertué depuis des années à ne montrer de lui que le profil vide d'un homme craintif. Que s'est-il passé? Qui se cache réellement derrière cette identité? Une sorte de Docteur Jekyll. Comment ne pas perdre pied? Comment, après avoir contenu depuis tant d'années sa nature profonde, ne pas ressentir enfin l'indicible joie de redevenir soi-même, assassin peut-être, mais si parfaitement heureux! |
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«La bataille fut totale, le clan Detson annihilé par la magie du vieux Mor et ses armées de centaures. Tous ont péri à l'exception du dernier-né, Pol, que personne n'a pu se résoudre à égorger. Le voilà banni dans un univers parallèle le nôtre. En contrepartie, Mark, un bébé de la Terre, lui est substitué afin de conserver l'équilibre. Bien des années s'écoulent avant que Mor ne comprenne son erreur: Mark, rejeté par le monde médiéval, menace de devenir un danger avec ses inventions toujours plus sophistiquées. Mais le vieux magicien se meurt, aussi rappelle-t-il à lui Pol, l'enfant magique élevé sur Terre. Lui seul est en mesure de contrer son «jumeau». S'engage alors un combat sans merci entre les deux hommes, celui de la magie contre la technologie, des dragons contre les avions de chasse. Pour la première fois réuni en un seul volume, le cycle de L'enfant de nulle part est une réussite majeure de l'auteur des Princes d'Ambre.» |
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«Le XVIIe siècle n'est pas ce que l'on croit et la jeunesse de Louis XIV non plus. Il n'est pas une page de ce livre où l'on ne soit amené à se poser des questions qui se ramèneront toujours à cette unique interrogation: quel est, chez un homme du XVIIe siècle, le rapport entre sa personne et sa fonction? Qu'est-ce qu'un roi? Comment est-on roi? Qui êtes-vous quand votre père vous demande: «Comment vous nommez-vous?», et que vous répondez à l'âge de quatre ans: «Je m'appelle Louis Quatorze»? Et qu'en outre le père répond: «Pas encore mon fils, pas encore»? Essayons de suivre instant après instant ce que pouvait être une journée du Roi-Soleil. Nous le prenons à son réveil, et nous l'accompagnons jusqu'à son entrée dans les songes de sa nuit, puisqu'il rêve comme tout homme et que nous savons même par le journal de ses médecins qu'il a des cauchemars.» |
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