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Gallimard-Folio
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Les quatre histoires de Beatrix Potter mettant en scène Pierre Lapin sont réunies en un seul et même livre, permettant ainsi de suivre ses péripéties de manière chronologique.Après ses équipées de jeunesse dans le jardin de Monsieur MacGregor, Pierre devient un respectable jardinier faisant parfois cadeau d'un chou ou deux à ses joyeux et insouciants parents, sa sœur Flopsaut et son mari, Jeannot Lapin. Ces derniers n'ont pas de chance avec leur progéniture... La première famille, «les petits Flosaut», est victime des effets soporifiques de la laitue et tombe entre les mains du redouté Monsieur MacGregor. Dans L'aventure de Monsieur Tod, une seconde portée est enlevée par Ernest Blaireau... Pierre est appelé à la rescousse! |
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Tu es content de toi, Kamo? Ton idée géniale, tu trouves vraiment que c'était l'idée du siècle? Alors, pourquoi a-t-elle rendu. Margerelle, notre Instit'Bien Aimé, fou comme une bille de mercure? Tu peux nous le dire? Ta fameuse idée, Kamo, tu ne crois pas que c'était la gaffe du siècle? La bêtise du siècle? Tu as vu dans quel état est notre Instit'Bien Aimé? Et maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire pour le guérir? |
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Pourquoi Crastaing, notre prof de français, nous fait-il si peur? Pourquoi terrorise-t-il Pope mon père lui-même? Qu'est-ce que c'est que cette épidémie après son dernier sujet de rédaction? Un sujet de rédaction peut-il être mortel? Un sujet de rédaction peut-il massacrer une classe tout entière? Qui nous sauvera de cette crastaingite aiguë? Kamo? Kamo! Si Kamo n'y arrive pas, nous sommes perdus! |
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«Et voilà Juliette Noël, dactylo, à nouveau dans un train. Un train bondé, comme tous les trains. Elle est assise sur sa petite valise, dans le couloir encombré de valises et de gens, et pourtant quatre compartiments de ce wagon sont vides et fermés à ciel. A chaque arrêt, les nouveaux venus secouent ces portes, sur lesquelles on peut lire: Nur für die Wehrmacht».» |
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«L'éducation sentimentale d'un jeune homme, Calyste du Guénic, «magnifique rejeton de la plus vieille race bretonne» (l'action commence à Guérande), et le douloureux vieillissement d'une femme de lettres, Félicité des Touches, qui, après avoir hésité devant un dernier amour, achèvera dans un couvent «l'ardente aridité» de sa vie. Georges Sand a inspiré le personnage de Félicité. Marie d'Agoult et Liszt ceux de la marquise de Rochefide, «Béatrix», et de son amant, le musicien Conti, qu'elle a autrefois volé à Félicité. Entre ces quatre êtres se joue un drame subtil et dangereux dans lequel Pierre Gascar voit «l'expression la plus achevée du romantisme balzacien» et qui résume les problèmes de la condition féminine au XIXe siècle.» |
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Eh bien! Voilà, commença Valentine après qu'Arnica se fut assise: Le pape... Non! Ne me dites pas! Ne me dites pas ! fit aussitôt Mme Fleurissoire, étendant la main devant elle; puis, poussant un faible cri, elle retomba en arrière, les yeux clos. Ma pauvre amie ma pauvre chère amie, disait la comtesse... Enfin Arnica ouvrit un œil et murmura tristement: Il est mort? Alors Valentine, se penchant vers elle, lui glissa dans l'oreille: Emprisonné. |
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«Le Chevalier de Maison-Rouge (1845) se consacre aux derniers mois de Marie-Antoinette. Dans l'ombre, un homme plein de passion tente de sauver celle qui fut la reine, en s'appuyant sur le dévouement d'une femme pure, Geneviève Dixmer; un amour impossible se tisse entre cette femme et Maurice Lindey, l'un des républicains héroïques qui ont pour charge de garder la prisonnière. Sur l'abîme creusé par la Révolution, il s'agit, pour Dumas romancier de toute l'Histoire de France, de jeter un pont vers ce temps disparu, la fin de la monarchie, ou des monarques. La Marie-Antoinette qu'il recrée dans ce roman, il la considère ainsi: «Reine, c'est une grande coupable; femme, c'est une âme digne et grande». Une grande et double figure, sur fond d'intrigues amoureuses et de réforme totalitaire. Personne n'a su, mieux que Dumas, peindre la passion dans l'Histoire.» |
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Il est des talents si impétueux que les événements les plus dévastateurs de l'histoire ne peuvent les étouffer. Admirée et aimée par Pasternak, Rilke et Mandelstam, Tsvétaïéva fait l'objet aujourd'hui d'un véritable culte en Russie. Entre révolte et impossible espoir, la singularité tragique de son itinéraire, d'une indestructible intégrité, garde en effet toute sa charge libératrice. «Jamais, comme l'affirma Joseph Brodsky, une voix plus passionnée n'a retenti dans la poésie russe du XXe siècle». L'ensemble présenté ici comporte Le ciel brûle (soit les poèmes de jeunesse datant des années 1910-1923) et Tentative de jalousie, qui réunit tous les grands chants de la maturité (1924-1939). Ce large choix de textes, où se mêlent à l'infini tendresse et paroxysme, donne au lecteur l'image la plus juste possible du lyrisme expressionniste de Tsvétaïéva, dont l'œuvre tout entière apparaît comme une extraordinaire leçon de vie. |
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Moi aussi, je sais une chose étrange, tellement étrange, qu'elle a été l'obsession de ma vie. Voici maintenant cinquante-six ans que cette aventure m'est arrivée, et il ne se passe pas un mois sans que je la revoie en rêve. Il m'est demeuré de ce jour-là une marque, une empreinte de peur, me comprenez-vous? Oui, j'ai subi l'horrible épouvante, pendant dix minutes, d'une telle façon que depuis cette heure une sorte de terreur constante m'est restée dans l'âme. Les bruits inattendus me font tressaillir jusqu'au cœur; les objets que je distingue mal dans l'ombre du soir me donnent une envie folle de me sauver. J'ai peur la nuit, enfin. |
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«Orso monta dans sa chambre. Un instant après, Colomba l'y suivit, portant une petite cassette qu'elle posa sur fla table. Elle l'ouvrit et en tira une chemise couverte de larges taches de sang. «Voici la chemise de votre père, Orso». Et elle la jeta sur ses genoux. ''Voici le plomb qui l'a frappé». Et elle posa sur la chemise deux balles oxydées. «Orso, mon frère! cria-t-elle en se précipitant dans ses bras et l'étreignant avec force. Orso! Tu le vengeras»!» |
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On n'oublie pas le surgissement de ce fantôme, le colonel Chabert, cru mort à Eylau. Ni le drame de ce héros, réduit à la misère et à l'hospice par l'égoïsme de ceux qu'il aime. Ni la vision d'un cerveau qui ne retrouve la mémoire que pour mieux la reperdre. Histoire invraisemblable? Non pas. Ces clochards, ces vagabonds que nous côtoyons, le génie de Balzac nous pousse à voir en eux des Chabert. |
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Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme ce sera moi. Moi, seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu. |
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Y a-t-il un rapport entre l'eau de Javel et le quai du même nom? Combien y a-t-il d'arcs de triomphe à Paris? Quel agréable souvenir dentaire est attaché à la place des Etats-Unis? Entre novembre 1936 et octobre 1938, Raymond Queneau pose chaque jour aux lecteurs du quotidien L'Intransigeant trois questions sur Paris. L'Histoire s'y mêle à l'anecdote, la pratique documentaire aux dérives dans la ville, le sourire au savoir. Sur une idée d'Emmanuel Souchier, la présente édition vous propose plus de quatre cents de ces questions assorties de leurs réponses. Pour parcourir la Ville Lumière en compagnie de l'un de ses plus éminents piétons et découvrir une oeuvre méconnue de Raymond Queneau, jamais encore publiée en volume. |
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«En 1884, lorsqu'il publie les Contes, Maupassant est devenu un homme riche et un auteur comblé. Mais il n'a rien perdu de l'agressivité qui lui faisait naguère écrire à Flaubert: «Je trouve que 93 a été doux... Il faut supprimer les classes dirigeantes aujourd'hui comme alors, et noyer les beaux messieurs crétins avec les belles dames catins». Il n'y a pas que des crétins et des catins dans les Contes. Il y a aussi un «ivrogne», un «lâche», un «parricide» (qui a d'ailleurs toutes les raisons de l'être), quelques cocus, quelques farces de haute graisse, une superbe histoire corse (La Vendetta). Et même des honnêtes gens et un couple heureux. Le tout décrit avec cette concision aiguë et décapante où se reconnaît le caractère unique d'un écrivain qui disait de lui-même: «je ne pense comme personne, je ne sens comme personne, je ne raisonne comme personne».» |
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«Aimable jeune homme et auteur à demi-succès patronné par Sarah Bernhardt, Rostand devient du jour au lendemain avec Cyrano de Bergerac un héros national, sur-le-champ décoré de la Légion d'honneur. Somptueux divertissement poético-mili taire, pièce historique qui rappelait à la fois Les Trois Mousquetaires et le monde des précieux, drame en vers d'une ahurissante virtuosité où parut revivre le meilleur de Ruy Blas, Cyrano conquit sans peine un public lassé du théâtre d'idées, qu'enflamma le patriotisme culturel de l'auteur. «Ainsi, il y a un chef-d'oeuvre de plus au monde», écrivait Jules Renard le soir de la générale. Il faut sans doute en rabattre un peu, mais un peu seulement: bien que né dans le sérail de la plus bourgeoise des bourgeoisies, Cyrano demeure la plus grande réussite de théâtre populaire à ce jour connue et le dernier acte, avec son couvent et ses feuilles mortes, est aussi émouvant qu'un finale de Verdi.» |
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«TOBY-CHIEN: Elle me saisit par la peau du dos, comme une petite valise carrée, et de froides injures tombèrent sur ma tête innocente: «Mal élevé. Chien hystérique. Saucisson larmoyeur. Crapaud à cœur de veau. Phoque obtus». Tu sais le reste. Tu as entendu la porte, le tisonnier qu'elle a jeté dans la corbeille à papier, et le seau à charbon qui a roulé béant, et tout... KIKI-LA-DOUCETTE: J'ai entendu. J'ai même entendu, ô Chien, ce qui n'est pas parvenu à ton entendement de bull simplet. Ne cherche pas. Elle et moi, nous dédaignons le plus souvent de nous expliquer. «Une dame qui chante avec la voix d'un pour ruisseau français la triste tendresse qui fait battre si vite le cœur des bêtes».» |
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On aura peut-être été un peu surpris de voir dans ces discours l'accent porté par Camus sur la défense de l'art et la liberté de l'artiste en même temps que sur la solidarité qui s'impose à lui. Cela faisait certes partie de ce qui lui dictaient les circonstances et le milieu où il devait les prononcer, mais il est certain que Camus se sentait accablé par une situation où, selon ses propres paroles, le silence même prend un sens redoutable. A partir du moment où l'abstention elle-même est considérée comme un choix, puni ou loué comme tel, l'artiste, qu'il le veuille ou non, est embarqué. Embarqué me paraît ici plus juste qu'engagé. Et malgré une certaine éloquence -qu'on lui reprochait également- il se sentait profondément concerné et douloureusement atteint par un conflit qui le touchait jusque dans sa chair et dans ses affections les plus enracinées. |
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C'est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d'été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur. Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut-être, changer le cours de ces vacances-là. Mais au fond qu'est-ce qui peut faire changer le cours des vacances? |
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- Adieu, mon ami, mon cher ami! Je ne vous reverrai jamais! C'était ma dernière démarche de femme... Et elle le baisa au front comme une mère... Elle défit son peigne; tous ses cheveux blancs tombèrent. Elle s'en coupa, brutalement, à la racine, une longue mèche. — Gardez-les! adieu! Quand elle fut sortie, Frédéric ouvrit sa fenêtre. Mme Arnoux, sur le trottoir, fit signe d'avancer à un fiacre qui passait. Elle monta dedans. La voiture disparut. Et ce fut tout. |
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