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Gallimard-Folio
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69 rois se sont succédé sur le trône de France pendant quatorze siècles, au fil de l'histoire mouvementée des familles royales. À travers le récit des grands épisodes de leur vie — mariage, alliance, guerre, complot, édit — découvrez le destin des plus fameux monarques qui ont régné sur le royaume de France. L'ouvrage de référence pour tout savoir sur les rois et les reines de France. |
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«Le narrateur, Alexis, a huit ans, quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve: retrouver l'or du corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner Zeta et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune «manaf» Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.» |
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On ne marie pas aujourd'hui, sans dot, une fille aussi belle que l'est mademoiselle Hortense, reprit Crevel. C'est comme un cheval de luxe qui exige trop de soins coûteux pour avoir beaucoup d'acquéreurs. Vous ne pouvez, dans la situation où vous êtes, marier votre fille que de trois manières: par mon secours, vous n'en voulez pas et d'un; en trouvant un vieillard de soixante ans, très riche, sans enfants, et qui voudrait en avoir, c'est difficile, mais cela se rencontre. Et de deux! La dernière manière est la plus facile... |
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«Y a-t-il un signe dans le ciel qui indique que quelque part, dans une ville, au milieu de tant et tant de gens, deux êtres sont en train de vivre quelque chose qui ne tient à rien, quelque chose de frêle comme un feu de fortune»? Madame Lure est une vieille femme comme on en croise sans les remarquer. Dans l'appartement de son mari disparu, elle maintient chaque chose à sa place, tranquille et pour toujours. Elle évite tout souvenir, mais rêve grâce aux brochures de voyages qu'elle étale sur la table de la cuisine. Yvonne Lure entre dans les photographies, y sourit, y vit. Un jour, surprenant les doigts voleurs d'un jeune homme dans le grand magasin, elle se met à le suivre de façon irréfléchie jusqu'à son campement, sous l'arche d'un pont. Qu'ont-ils en commun, Yvonne, celle qui garde, et Vargas, l'errant? D'une écriture forte et lumineuse, Jeanne Benameur capte comme jamais les destins obscurs de deux parias innocents, tissant entre eux des liens intenses. Ressuscitant des pans de mémoire palpitante, elle aiguise le vide en chacun de nous.» |
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««La méprise, dans un esprit de parenté absolu avec le reste de mes livres, n'a aucun commentaire social à faire, ni aucun message à accrocher entre ses dents. Ce livre n'exalte pas l'organe spirituel de l'homme et n'indique pas à l'humanité quelle est la porte de sortie. Il contient bien moins «d'idées» que tous ces plantureux et vulgaires romans que l'on acclame si hystériquement dans la petite allée des rumeurs entre les balivernes et les huées. [...] Hermann et Humbert sont identiques comme deux dragons peints par le même artiste à différentes périodes de sa vie peuvent se ressembler. Tous deux sont des vauriens névrosés ; cependant il existe une verte allée du Paradis où Humbert a le droit de se promener à la nuit tombée une fois dans l'année ; mais l'Enfer ne mettra jamais Hermann en liberté surveillée.» Vladimir Nabokov.» |
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J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute: au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées: droites ou penchées, serrée comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allée de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait... |
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Il était là, grave, immobile, absorbé dans un regard et dans une pensée. Tout Paris était sous ses pieds, avec les mille flèches de ses édifices et son circulaire horizon de molles collines, avec son fleuve qui serpente sous ses ponts et son peuple qui ondule dans ses rues, avec le nuage de ses fumées, avec la chaîne montueuse de ses toits qui presse Notre-Dame de ses mailles redoublées. Mais dans toute cette ville, l'archidiacre ne regardait qu'un point du pavé: la place du Parvis; clans toute cette foule, qu'une figure: la bohémienne. Il eût été difficile de dire de quelle nature était ce regard, et d'où venait la flamme qui en jaillissait. C'était un regard fixe, et pourtant plein de trouble et de tumulte. Et à l'immobilité profonde de tout son corps, à peine agité par intervalles d'un frisson machinal, connue un arbre air vent, à la roideur de ses coudes plus marbre que la rampe où ils s'appuyaient, à voir le sourire pétrifié qui contractait son visage, on eût dit qu'il n'y avait plus dans Claude Frollo que les yeux de vivant. |
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J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence — ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi: tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie. |
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«Le désordre somptueux d'une passion exotique, éclat d'un météore, selon Mallarmé; un ange en exil aux yeux d'un bleu pâle inquiétant, pour Verlaine. Un «éveil génial», et c'est Le Bateau ivre, une «puberté perverse et superbe», puis un jeune homme brièvement «ravagé par la littérature», le maître d'une «expression intense» aux sujets inouïs — tout cela dans un mince volume, dû au poète touché, puis déserté, par le génie, «aventure unique dans l'histoire de l'art «.» |
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Un soir d'orage, un homme blessé par une voiture est ramassé sur la route et porté dans la ferme la lus proche. Là habitent Etienne Roy, un paysan un peu sauvage, un peu demeuré, sa femme Joséphine et leur fille. Au cours de l'enquête, Joséphine dissimule un petit papier échappé de la poche du blessé. Sur ce papier on déchiffre mal une adresse: celle justement de la ferme Roy. Le geste de Joséphine a suffi pour créer le doute. La police rôde sans repos. Un enchaînement subtil permettra au gendarme d'établir un rapport inflexible. La colère d'Étienne éclate dans le meurtre... |
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Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire. |
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Il était une fois la ville de Paris. Il était une fois un café kabyle. Il était une fois un monsieur Pierre. Il était une fois un petit garçon nommé Bachir. Il était une fois une petite fille, une sorcière du placard aux balais, un géant aux chaussettes rouges, une paire de chaussures amoureuses, une poupée voyageuse, une fée du robinet... La rue Broca n'est assurément pas une rue comme les autres. Avec insolence et humour, Pierre Gripari revisite l'univers des contes de fées et enchante les rues de Paris. Un régal pour tous ceux qui aiment qu'on leur raconte des histoires! |
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«Се celebre roman de la litterature russe, qui a produit un chef-d'oeuvre de l'opera, etait d'abord un poeme, en strophes rimees. L'auteur у a mis sa vie — et sa mort. L'heroine, Tatiana, tombe amoureuse d'un heros byronien, qui tue en duel le fiance de la sceur de celle-ci. Les annees passent. Oneguine revient, decouvre qu'il aime passionnement Tatiana, maintenant mariee; elle 1'aime aussi; que choisira-t-elle? «Et le bonheur etait si proche, si possible», chante Pouchkine. Un jeune homme qui s'ennuie, la plus touchante des jeunes filles, un poete de dix-sept ans, un vieux mari, des creatures de reve. C'est le roman des rencontres manquees, des amours perdues, des remords sanglants. C'est aussi, comme dit Nabokov, «une des ceuvres les plus brillantes jamais composees, un classique international aussi grand que Hamlet ou Moby Dick». Cette traduction, entierement nouvelle et remarquable d'aisance, reste fidele au rythme de l'original, a sa «langue de diamant», a sa miraculeuse limpidite.» |
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Fils d'un forestier géorgien, Vladimir Maïakovski avait une allure de bûcheron, et c'est avec une énergie de cette nature qu'il va s'attaquer à la poésie de son temps. Né en 1894, il publie ses premiers textes en 1912. Il adhère alors au futurisme qui lui paraît seul capable de remplacer le symbolisme et l'acméisme dont les raffinements aristocratiques l'ennuient, et peut-être même, l'écœurent. Après la révolution d'Octobre, il s'engage à corps littéralement perdu, avec la volonté de créer un nouvel art révolutionnaire et, plus précisméent pour ce qui le concerne, de forger un langage accessible aux masses. Désormais, ses écrits vont suivre le cours politique des choses, avec petits et grands événements, difficultés et triomphes. Le poète et le citoyen militant deviennent en lui inséparables. La poésie de Maïakovski rompt avec les règles rigides de la prosodie, son vers prend les intonations du langage courant, mais en inventant une scansion qui porte les mots de la rue jusqu'à une sorte d'incandescence ou de frénésie. «Un poète, affirme-t-il, doit développer son propre rythme, abandonnant iambes et mesures canonisées, qui ne lui appartiennent pas en propre. Le rythme magnétise et électrise la poésie; chaque poète doit trouver le sien ou les siens». Cette nouvelle poétique, Maïakovski la voit comme un grand travail, et même une «industrie». Cet effort prométhéen, il va le tenir des années durant, les poèmes-fleuves succédant aux poèmes-fleuves, les récitals enfiévrés succédant aux voyages à travers l'URSS et le monde. Jusqu'au suicide soudain du 14 avril 1930, jour où l'élan révolutionnaire n'est plus assez fort pour sauver du naufrage un impossible amour. |
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Que de gens assemblés! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh! de quoi est-ce qu'on parle là? De celui qui m'a dérobé? Quel bruit fait-on là-haut? Est-ce mon voleur qui y est? De grâce, si l'on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l'on m'en dise. N'est-il point caché là parmi vous? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu'ils ont part sans doute au vol que l'on m'a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde, et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après. |
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«Quand j'ai connu Blanche, elle portait un petit chapeau de feutre, cloche, très enfoncé, d'un feutre extraordinairement tendre, léger, mou, comme si ça lui avait fait quelque chose de coiffer Blanche. Elle aimait s'habiller en noir, elle s'asseyait d'une façon que n'avait personne, se penchait pour m'écouter, la joue sur sa main, le coude sur le genou. Je lui avais dit: «Vous fumez?», et elle avait éteint sa cigarette, non, c'était pure nervosité. C'est très drôle, cette petite fille, dès la première fois, dans un lieu avec de hautes lumières, un café tout en longueur, j'avais une idée tracassante, je ne pensais qu'à une chose, et Dieu sait ce que je pouvais dire! Les mains m'en tremblaient, j'avais envie d'enlever son manteau, d'ouvrir sa robe... Pourquoi?» |
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«Maître de philosophie... tout ce qui n'est point prose est vers; et tout ce qui n'est point vers est prose. Monsieur Jourdain : Et comme l'on parle qu'est-ce que c'est donc que cela? Maître de philosophie: De la prose. Monsieur Jourdain: Quoi? quand je dis: «Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit», c'est de la prose? Maître de philosophie: Oui, Monsieur. Monsieur Jourdain: Par ma foi! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela». |
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