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Gallimard-Folio
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«A travers les destinées des Gradov, grands médecins, grands militaires, et celles des petites gens qui les entourent, c'est toute la Russie qui respire... comme elle peut.., en l'une des périodes les plus dramatiques qu'elle ait connues: 1924-1953, dates du «règne» de Staline. Les Gradov sont des personnages bien romanesques, pris dans une vie quotidienne faite d'ambition, de dévouement, de contradictions, de passions, de rires. Les véritables sagas modernes sont, dans la littérature universelle, rarissimes. Celle-ci mérite bien son nom tant l'horizon qu'elle embrasse est vaste, tant sa phrase est exubérante et précise, tant ses personnages et leur fortune sont attachants. Telle est la magie d'un grand écrivain.» |
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Camisoles et barreaux aux fenêtres, la salle 6 est réservée aux fous sous la surveillance négligente du docteur Raguine. Indifférent au sort de ses malades qu'il considère comme irrémédiablement condamnés, Raguine se lie pourtant avec l'un d'entre eux, Gromov, atteint d'un délire de la persécution. Influencé par le désespoir de Gromov, le médecin sombre peu à peu jusqu'à rejoindre la salle 6... Avec une sobriété et une concision glaciales, Tchékhov retrace le naufrage d'un homme. |
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«Chez lui, la pitié et le désir physique étaient logés au même endroit». C'est ainsi que Ludmila Oulitskaïa décrit le ressort secret qui fait de son héros Chourik une sorte de saint laïque entièrement dévoué aux femmes. Après avoir grandi entre une grand-mère énergique, qui lui a inculqué les bonnes manières autant que le goût des langues étrangères, et une mère fragile au tempérament artistique incertain, ce jeune homme d'une grande beauté apprend vite à sécher les larmes de toutes les femmes autour de lui. Leur solitude lui inspire de la compassion, et ce sentiment, invariablement et malgré lui, réveille ses mâles instincts... Avec un bonheur narratif éclatant, Ludmila Oulitskaïa nous emmène sur les traces du parcours amoureux, ou plutôt sexuel, de cet antihéros profondément original, tragi-comique, âme tendre et sensible qui rate sa vie par pitié pour les autres. Mais elle parvient aussi une nouvelle fois à entraîner son lecteur dans une vaste fresque de la société soviétique, dont les très nombreux personnages secondaires illustrent toute la complexité.» |
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Les livres sont toute la vie de Sonietchka, jeune fille au physique ingrat. C'est d'ailleurs dans une bibliothèque qu'elle rencontre celui qui deviendra son mari. Les années passent, la guerre bouleverse le monde, un enfant naît, son mari la trompe, puis la quitte... Pourtant, malgré les difficultés et les malheurs, Sonietchka puise dans la lecture la force d'être heureuse tout simplement. Un émouvant portrait de femme couronné par le prix Médicis étranger 1996. |
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«Les trois nouvelles qui composent ce recueil jalonnent trois étapes décisives de la vie et de l'œuvre d'Anton Tchékhov. La Steppe marque son entrée dans la littérature, Salle 6 sa rupture avec la doctrine tolstoïenne de la non-résistance au mal, L'Evêque l'imminence de la mort. Dans la première nouvelle, l'immensité de la steppe russe est vue à travers le regard d'un enfant qui entreprend un long voyage, sur des chars à bœufs, vers le lointain lycée qui l'attend, vers une vie inconnue. La deuxième a pour triste héros le docteur Raguine qui, après avoir accepté dans l'indifférence la souffrance de ses malades, les mauvais traitements qui leur sont infligés, meurt en disant: «Tout m'est égal». Quant à l'évêque, dont Tchékhov nous conte les derniers jours, comment ne pas songer à l'auteur lui-même, à bout de forces, encombré de sa gloire, assailli par les importuns, qui voit venir la mort et qui bientôt sera remplacé, oublié...» |
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- Il ne faut pas chercher à m'en faire accroire, voyez-vous. D'abord parce que ça serait très lâche de chercher à tromper une aveugle... Et puis parce que ça ne prendrait pas, ajouta-t-elle en riant. Dites-moi, pasteur, vous n'êtes pas malheureux, n'est-ce pas? Je portai sa main à mes lèvres, comme pour lui faire sentir sans le lui avouer que partie de mon bonheur venait d'elle, tout en répondant: — Non, Gertrude, non, je ne suis pas malheureux. Comment serais-je malheureux? |
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Tel est pris qui croyait prendre. Gagner le gros lot dans un pari truqué, abuser le pauvre paysan en se disant curé ou se nourrir de la volaille du voisin... Pour certains, maîtres dans l'art de jouer des mauvais tours, toutes les ruses sont bonnes, même les plus sournoises. Mais gare! Il est parfois dangereux de se croire plus malin que les autres. Et le dindon de la farce n'est pas toujours celui qu'on imaginait... Tricheries, trahisons, stratagèmes perfides... une sélection de quatre nouvelles pleines de suspense et d'humour noir pour apprécier le talent unique de Roald Dahl. |
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Dans Les Trois Mousquetaires revit toute l'Histoire: le Moyen Age parce que c'est une épopée chevaleresque; le XVIIème siècle dominé par Richelieu fondateur de la France moderne; le romantisme parce que des héros exceptionnels, qui ont disparu d'une société contemporaine dépoétisée, se réfugient dans le roman. L'auteur y a mis tout son art: la surprise, la vitesse, l'humour, la couleur, le sens du mystère et de la grandeur. Le lecteur se sent un instant aventureux comme d'Artagnan, séducteur comme Aramis, hercule comme Porthos, profond comme Athos, poète comme Dumas. |
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«Zadig éprouva que le premier mois du mariage, comme il est écrit dan le livre du Zend, est la lune de miel, et que le second est la lune de l'absinthe. Il fut quelque temps après obligé de répudier Azora qui était devenue trop difficile à vivre, et il chercha son bonheur dans l'étude de la nature. «Rien n'est plus heureux, disait-il, qu'un philosophe qui lit dans ce grand livre que Dieu a mis sous nos yeux. Les vérités qu'il découvre sont à lui; il nourrit et il élève son âme; il vit tranquille; il ne craint rien des hommes, et sa tendre épouse ne vient point lui couper le nez».» |
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Un prêtre trompé par une vache… Une épouse trop gourmande… Un serviteur malhonnête trahi par son bonnet… Un bourgeois si sot qu’il entend parler son chien… Une jeune fille mariée à un vilain avare… Dans les fabliaux du Moyen Âge, on s’empresse de rire de tout et de tout le monde avec une joyeuse liberté. Riches et puissants, méchants et nigauds, nul n’est épargné dans ce savoureux jeu de massacre. Une sélection des meilleurs contes à rire, adaptés et racontés par Pierre-Marie Beaude. |
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Dieudonné Ferchaux, vieil homme tyrannique, engage comme secrétaire Michel Maudet, un garçon famélique et avide de vivre. Entre les deux hommes se tissent des liens étroits et ambigus où se mêlent haine et admiration. Traqués par la police, ils fuient à travers l'Amérique du Sud... |
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Indochine, années 1920. Ruinée après l'acquisition d'un terrain incultivable, la mère de Suzanne et Joseph érige en vain des barrages contre l'océan, qui noie ses récoltes. Alors qu'elle sombre dans la folie, les adolescents, livrés à eux-mêmes, font l'apprentissage de la vie. A travers ce roman d'inspiration autobiographique, Marguerite Duras dénonce, dans une écriture âpre et sans détour, l'injustice du système colonial. Le texte intégral de l'oeuvre accompagné de notes de bas de page. Huit fiches pour faire le tour de l'oeuvre: Marguerite Duras en 17 dates, l'oeuvre dans son contexte, la structure de l'oeuvre, les grands thèmes de l'oeuvre, les personnages du roman, un roman autobiographique, Un barrage: une écriture singulière, citations. Pour préparer l'oral du Bac: des lectures analytiques au fil de l'oeuvre. Pour préparer l'écrit du Bac: un sujet complet. Deux groupements de textes: la rencontre amoureuse; la figure de la mère. |
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Le Cabinet des Antiques (1838) désigne le milieu de cette vieille noblesse de province, ruinée par la Révolution et oubliée par les Bourbons restaurés. Le marquis d'Esgrignon, sa sœur et ses amis incarnent ce groupe social. Hélas le fils du marquis, parti pour Paris, y mène joyeuse vie, s'y ruine, commet un faux, risque le bagne. Balzac excelle à peindre ces classes sociales pathétiques et dépassées, ces parents détruits par leurs enfants, le caractère impitoyable des temps nouveaux où le nom, la tradition ne sont plus rien, mais où l'argent est tout. Au tableau s'ajoute l'intrigue romanesque. Les frasques d'un jeune homme, sa perte, son salut, c'est un roman d'aventures, c'est aussi le thème des Illusions perdues. |
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Pour exorciser le souvenir de ses amours passionnées avec Rimbaud, Verlaine se lance à corps perdu dans l'ivresse poétique et physique. Du bordel aux amours lesbiennes, des fêtes sensuelles aux plaisirs vécus comme des vices, le poète alterne chansons gauloises et élans de désespoir, vers d'érotisme précis et rêveries amoureuses... Parallèlement, Chansons pour elle, Chair, trois courts recueils de poèmes à l'érotisme tendre et ambigu. |
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C'était un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l'enseigne du Chien-qui-fume, au bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance. Il m'observait, la tête légèrement penchée de côté, d'un regard intense et fixe, ce regard des chiens de fourrière qui vous guettent au passage avec un espoir angoissé et insupportable. Il entra dans mon existence le 17 février 1968 à Beverly Hills, où je venais de rejoindre ma femme Jean Seberg, pendant le tournage d'un film. |
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Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation... J'avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j'entendis le bruit, qui malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d'un corps qui d'abat sur l'eau. Je m'arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j'entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s'éteignit brusquement. |
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Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que ni m'attends. J'irai par la foret, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe, Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. |
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