|
|
Книги издательства «Gallimard-Folio»
|
«Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision: à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai».» |
|
Dans la jeune Union soviétique des années 1920, Korotkov, modeste chef de bureau au Premier Dépôt central de matériel pour allumettes, est renvoyé du jour au lendemain. Révolté par cette injustice, il découvre peu à peu qu'il vit dans un monde peuplé de cauchemars dont seule la folie lui permettra de s'échapper. Une dénonciation satirique et fantastique d'une bureaucratie tentaculaire et diabolique par l'auteur du Maître et Marguerite. |
|
Ce classique de la littérature de l'enfance a été écrit par un très jeune homme pour qui le souvenir n'est pas lié à la nostalgie, à l'attendrissement poétique, mais qui voit dans l'écriture le seul moyen de se libérer de ses chaînes et d'aborder l'âge d'homme. D'où le ton si particulier de ce livre, sa tension, son étrange et presque aveuglante vérité, son parfum de fraises sauvages. Enfance, adolescence, jeunesse est aussi un des tableaux les plus évocateurs qu'un écrivain nous ait laissés de la Russie du XIXe siècle: la campagne et la vie urbaine, Iasnaïa Poliana et les tavernes de Moscou, les nourrices, les précepteurs, les étudiants, les princes, les bals, le jeu, les maîtres et les esclaves. |
|
Le célèbre professeur Marek a réussi a mise au point de la greffe intégrale. Une série de transplantations va permettre à sept accidentés de retrouver leur activité dans un corps nouveau, porteur chacun d'un organe du corps démantelé d'un condamné à mort, René Myrtil. Mais une fois les opérations réussies commence une singulière aventure: chaque greffé vit dans son nouveau corps des événements très étranges, jusqu'à ce que six d'entre eux trouvent la mort d'une manière bien suspecte. |
|
Auteur, compositeur, chanteur, photographe et metteur en scène, Serge Gainsbourg a écrit le roman d'un peintre, Evguénie Sokolov. Un peintre génial et solitaire. Mais quel est le secret de son génie, de ce vibrato du dessin, de cette manière «sismographique» qui fait sa gloire? C'est ce mystère que révèle le roman. Un style froid et précis ajoute à la provocation d'un récit qui expose le destin le plus insolite que l'on puisse imaginer. Sarcastique et drôle, pour raconter une tragique histoire, Serge Gainsbourg nous propose en fait une «allégorie». |
|
Persuadé que sa femme le trompe, Ivan Andréiévitch est prêt à tout pour confondre l'infidèle. Il la suit et la guette pendant des heures, il l'espionne et ouvre son courrier à la recherche d'une preuve, il se cache et se ridiculise... Une nouvelle légère et burlesque qui révèle l'humour grinçant de Dostoïevski. |
|
«Il semblait que le monde allait tressaillir et qu'une fête sans fin allait commencer ici et sur la terre entière». Olia est née, un jour de novembre, dans cette atmosphère de liesse de l'après-guerre où tout paraît possible. Mais les rêves que construit Ivan, le héros décoré de l'Étoile d'or de l'Union soviétique, à la naissance de sa fille ne sont qu'illusions. Dans ce premier roman, Andreï Makine brosse le portrait d'une génération perdue, dans une langue superbe de vérité. |
|
De ce voyage vers la Saguia el Hamra, nous avions parlé depuis la première fois que nous nous étions rencontrés. Les circonstances, nos occupations, nos préoccupations familiales, ainsi que la situation troublée dans laquelle se trouvait une grande partie du territoire des nomades Aroussiyine avaient rendu ce retour improbable, voire impossible. Et voici que tout d'un coup, alors que nous n'y songions plus, le voyage devint possible. Il était venu à nous quand nous ne l'espérions plus. Nous pouvions en parler d'une façon très simple, comme s'il s'agissait de visiter une province lointaine. Entendre parler les Aroussiyine, les approcher, les toucher. De quoi vivaient-ils? Avaient-ils toujours des troupeaux de chameaux et de chèvres, élevaient-ils toujours des autruches? Combien étaient-ils? Avaient-ils changé au cours des siècles, depuis que Sidi Ahmed el Aroussi avait fondé la tribu? Nous voulions entendre résonner les noms que la mère de Jemia lui avait appris, comme une légende ancienne, et qui prenaient maintenant un sens différent, un sens vivant: les femmes bleues; l'assemblée du vendredi; les Chorfa, descendants du Prophète; les Aït Jmal, le Peuple du chameau; les Ahel Mouzna, les Gens des nuages, à la poursuite de la pluie. Nous sommes partis sans réfléchir, sans savoir où nous allions, sans être même sûrs que nous y arriverions. Jemia et J.M.G. Le Clézio. |
|
C'est le plus grand critique culinaire du monde, le Pape de la gastronomie, le Messie des agapes somptueuses. Demain, il va mourir. Il le sait et il n'en a cure: aux portes de la mort, il est en quête d'une saveur qui lui trotte dans le cœur, une saveur d'enfance ou d'adolescence, un mets original et merveilleux dont il pressent qu'il vaut bien plus que tous ses festins de gourmet accompli. Alors il se souvient. Silencieusement, parfois frénétiquement, il vogue au gré des méandres de sa mémoire gustative, il plonge dans les cocottes de son enfance, il en arpente les plages et les potagers, entre campagne et parfums, odeurs et saveurs, fragrances, fumets, gibiers, viandes, poissons et premiers alcools... Il se souvient et il ne trouve pas. Pas encore. |
|
Le Guetteur, écrit à Berlin en 1930, se déroule en un temps où, par suite des bouleversements de la révolution, les frontières sociales sont particulièrement incertaines et les masques encore mal assujettis dans la petite société de l'émigration russe. L'évocation de ce milieu pittoresque n'est toutefois pas le seul sujet du livre. Ce serait plutôt le vertige qui s'empare de Smourov lorsqu'il cherche à se définir. Smourov a une revanche à prendre sur la vie et voudrait désespérément imposer une image de lui, n'importe laquelle, pour se sentir exister. Mais il n'y a pas de réalité pour l'homme seul, et Smourov ne possédera jamais d'autre certitude que celle d'être un guetteur. |
|
«Hadji Mourat est un chef caucasien dont Tolstoï a fait le héros d'une ultime grande œuvre. Malgré ses dimensions modestes, elle nous présente un vaste et saisissant tableau de la «guerre de pacification» du Caucase, à laquelle le romancier avait lui-même pris part un demi-siècle plus tôt et dont il avait rapporté Les Cosaques. Le choix d'un tel personnage est profondément révélateur: sa mort héroïque en fait un symbole de la vie même dans ce qu'elle a de plus irréductible. Ce récit, que Tolstoï n'a cessé de récrire pour le rendre parfait, n'a rien perdu de son actualité: il permet de déchiffrer la cruelle histoire contemporaine.» |
|
Frédérique est professeur de collège. Elle vit avec son fils Quentin, séparée de son mari Jean-Pierre, qu'elle voit souvent, avec qui elle passe parfois des vacances. Ainsi les quelques jours de la Toussaint, à Trouville. Si on allait finir la soirée au casino? La roulette? Un jeu simple. Frédérique a trente-six ans. Elle joue pour la première fois le 36, perd, rejoue, gagne. Et rentre à Paris. Elle étudie, comme on prépare un concours, les différentes catégories de mises: plein, transversale, cheval, sizain...Et repart jouer. Par Passion? Allons donc. Ces vertiges lui vont mal. Son lot, c'est l'envie de les éprouver. Un jour pourtant, sans rien décider, elle abandonne à la roulette la conduite de sa vie et se met au pied du mur, en espérant, après l'avoir sauté, être enfin délivrée, hors d'atteinte... |
|
Les paillettes, les plumes et les strass, les bouquets de fleurs, les hommes fous d'amour, l'ivresse des applaudissements...tel est le quotidien de la belle Ida Sconin, célèbre meneuse de revue parisienne. Mais le temps passe impitoyablement et il devient de plus en plus difficile de faire illusion. L'auteur de l'inoubliable Suite française nous offre deux nouvelles d'une douloureuse lucidité, deux destins de femmes cruels et intimistes. |
|
N'ayant trouvé d'autre consolation que le vin depuis que sa femme l'a quitté, l'avocat Hector Loursat a cessé de plaider. Il vit à Moulins, dans une grande maison aux trois quarts inhabitée, avec sa fille Nicole qu'il n'aime pas. Un soir, tout son univers bascule: il découvre un inconnu qui vient d'être assassiné. C'est la révélation de toute la vie secrète de Nicole... |
|
«Cincinnatus C, condamné à mort, est détenu dans une prison extraordinaire, nantie d'un personnel non moins bizarre. Importuné par d'étranges visiteurs qui viennent le tourmenter dans son cachot, chacun à sa manière, rongé par la peur du supplice dont il ignore la date, le détenu ne cesse de ruminer son cas: «Il n'est pas comme les autres: il reste imperméable à la lumière». A la suite d'un ultime cauchemar, sonne l'heure du supplice. Mais, avant que le bourreau n'ait achevé son geste fatal, Cincinnatus se relève du billot, descend les marches de l'échafaud et se dirige du côté «où se tiennent les êtres semblables à lui».» |
|
Qu’est-ce qui a poussé l’élégant et raffiné docteur Iachvine à assassiner délibérément l’un de ses patients? Qui est cet homme qui s’est joint à un groupe pour visiter une vieille demeure russe? Pourquoi est-il presque nu? Tantôt graves et profonds, tantôt loufoques et légers, ces quelques textes révèlent toute l’étendue du génie de l’auteur du Roman de monsieur de Molière. |
|
«J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre».» |
|
Sombre histoire d'extorsion de fonds, L'affaire Lemoine met en scène un célèbre diamantaire trop crédule aux prises avec un ingénieur électricien aussi malin que malhonnête. Par jeu, Marcel Proust en retrace les méandres en imitant le style de Balzac, Flaubert, les frères Goncourt ou le duc de Saint-Simon. Quand l'auteur d'À la recherche du temps perdu s'amuse à pasticher d'autres écrivains pour le plus grand bonheur du lecteur… |
|
Elle courut vers le coffre-fort, tourna la clef dans la serrure et tira la lourde porte bordée de cuivre... Elle regarda à l'intérieur, poussa un soupir de soulagement: il y avait juste assez de place, juste assez... Cache-toi là, vite! Je vais les éloigner... Mais dépêche-toi donc, voyons! Il obéit sans se presser, sans doute par souci du style, tenant toujours la rose dans une main et le pistolet dans l'autre. Elle saisit la sacoche avec les bijoux et la jeta à ses pieds... Elle lui fit un petit signe de la main, referma doucement la porte et tourna trois fois la clef dans la serrure. |
|
Le Sous-Préfet aux champs, Le Curé de Cucugnan, La Chèvre de M. Seguin: comme La Fontaine, Grimm ou Perrault, Daudet possédait le don suprême du conteur qui est de plaire à tous et de ne vieillir jamais. Les Lettres de mon moulin sont partie intégrante de notre folklore national au même titre que la Trilogie de Pagnol ou les Contes de ma mère l'Oye avec, en prime et en ligne d'horizon, la Provence des pins, des cigales, des lavandes, des moutons qui reviennent à l'automne «brouter bourgeoisement les petites collines grises que parfume le romarin» en gardant dans leur laine, «avec un parfum d'Alpe sauvage, un peu de cet air vif des montagnes qui grise et fait danser». |
|