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Книги издательства «Gallimard-Folio»
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Depuis dix ans, Ulysse, roi d'Ithaque, erre sur les mers. Il a affronté le Cyclope, résisté au chant des Sirènes, déjoué les pièges de Circé et de Calypso... Mais Ulysse «aux mille ruses» ne s'avoue jamais vaincu. Et c'est déguisé en mendiant qu'il revient en son royaume pour se débarrasser des prétendants qui cherchent à lui ravir son trône. |
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En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l'auteur de Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans son âcre et brutale réalité; un monde contrasté où s'affrontent le Moyen Âge et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage, et qui pour cette raison finira par le broyer. L'œuvre au Noir a obtenu en 1968 le prix Femina à l'unanimité. Ce livre a été traduit dans quinze langues. |
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«Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement: «Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux». Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer: «Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres».» |
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«Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité». Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons: la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr.» |
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C'est très bien d'aimer sa maman, mais de là à l'épouser? Et puis, il est interdit de tuer son papa... Mérite-t-on le pouvoir parce que l'on sait répondre à une devinette? Tout cela vous rappelle-t-il quelque chose? Bienvenue chez les Labdacides, illustre lignée. De Laïos à Antigone, en passant bien sûr par le célèbre Œdipe, on vous démontre par l'exemple tout ce qu'il ne faut pas faire en famille. A travers l'explication du mythe et de la tragédie, l'accompagnement critique permet de découvrir l'importance de cette pièce dans notre civilisation. Un groupement de textes sur les nombreuses réécritures de l'histoire d'Œdipe, au fil des siècles, offre un moyen de comprendre son universalité et aussi ce qui, à chaque fois, la rend si singulière. Tragédie grecque recommandée pour les classes de lycée. Texte intégral. Prolongements sur le mythe d'Œdipe. |
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«- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France — tous ces voyous ne savent pas qui tu es !Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports: — Alors, tu as honte de ta vieille mère?» |
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Écoutez bien Monsieur Pierre: il va raconter aux enfants de Papa Saïd des histoires très, très vraies et très, très sérieuses. Celle du petit diable qui faisait le désespoir de sa famille parce qu'il voulait être gentil. Celle de l'avare qui aimait tant son argent qu'il ne s'apercevait même pas qu'il était mort. Celle du prince qui épousa la sirène, celle du petit cochon qui avala l'étoile polaire, et celle enfin du jeune nigaud qui alla chercher «je ne sais quoi», le rapporta, le partagea et rendit tout le monde heureux. |
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Une façon ludique et interactive de découvrir la vie des animaux. Soulève la pièce de puzzle à chaque page pour connaître les réponses aux questions! |
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Cuba, 1933. Harry Morgan, contrebandier amateur, loue son bateau à des touristes et des pêcheurs. Entre deux lampées de rhum, il est abordé par Mr Sing, dit «le Chinois», homme d’affaires pour le moins trouble qui lui propose un marché: embarquer de Cuba douze clandestins chinois pour cent dollars par tête et les jeter par-dessus bord au large de Key West… Cette nouvelle inédite est à l’origine du célèbre roman d’Hemingway En avoir ou pas, adapté au cinéma par Howard Hawks (Le port de l’angoisse) avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Cette nouvelle est extraite des Nouvelles complètes (Quarto, 1999). |
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«Le château d'Ardis — les Ardeurs et les arbres d'Ardis — voilà le leitmotiv qui revient en vagues perlées dans Ada, vaste et délicieuse chronique, dont la plus grande partie a pour décor une Amérique à la clarté de rêve — car nos souvenirs d'enfance ne sont-ils pas comparables aux caravelles voguant vers la Vinelande, qu'encerclent indolemment les blancs oiseaux des rêves? Le protagoniste, héritier de l'une de nos plus illustres et plus opulentes familles, est le Dr Van Veen, fils du baron «Démon» Veen, mémorable personnalité de Reno et de Manhattan. La fin d'une époque extraordinaire coïncide avec la non moins extraordinaire enfance de Van. Il n'est rien dans la littérature mondiale, sauf peut-être les réminiscences du comte Tolstoï, qui puisse le disputer en allégresse pure, innocence arcadienne, avec les chapitres de ce livre qui traitent d' «Ardis». «Ada est probablement l'œuvre pour laquelle j'aimerais qu'on se souvienne de moi».» |
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Voici l'autobiographie de Vladimir Nabokov, dans l'édition révisée et augmentée parue aux États-Unis sous le titre Speak, Memory, an Autobiography revisited et comprenant la préface inédite de sa traduction russe. De toutes ses œuvres écrites en anglais, l'auteur n'a choisi de retraduire lui-même en russe que celles qui lui tenaient particulièrement à cœur: Lolita et Autres rivages. Livre nostalgique sur une Russie disparue, Autres rivages restitue avec une magie éblouissante l'enfance de l'auteur et son exil européen: «Comme le cosmos est petit (une poche de kangourou le contiendrait), comme il est dérisoire et piteux comparé à la conscience humaine, à un seul souvenir d'un individu et à son expression par des mots! Peut-être suis-je attaché à l'excès à mes toutes premières impressions, mais après tout je leur dois de la reconnaissance. Elles m'ont montré le chemin d'un véritable Eden de sensations visuelles et tactiles». |
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«SONIA: Qu'y faire! Nous devons vivre (un temps). Nous allons vivre, oncle Vania. Passer une longue suite de jours, de soirées interminables, supporter patiemment les épreuves que le sort nous réserve. Nous travaillerons pour les autres, maintenant et jusqu'à la mort, sans connaître de repos, et quand notre heure viendra, nous partirons sans murmure, et nous dirons dans l'autre monde que nous avons souffert, que nous avons été malheureux et Dieu aura pitié de nous. Et nous nous reposerons. Ce modeste médecin à pince-nez, qui ne croyait ni à Dieu, ni à Diable, a cru tous les jours de sa vie que «l'homme est l'avenir de l'homme» Claude Roy.» |
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«Citadelle, œuvre posthume publiée en 1948, constitue la «somme» de Saint-Exupéry et rassemble les méditations de toute une vie. Michel Quesnel, avec Pierre Chevrier, avait établi le texte de la première publication. Dans cette nouvelle édition abrégée, il a réussi à distinguer et mettre en lumière les thèmes essentiels qui illustrent cet ouvrage et il nous livre les secrets, les modulations d'une pensée originale et poétique. Saint-Exupéry envisageait la traversée de Citadelle à la façon de ces promenades «dans une campagne étrangère» qu'il évoque au cours même du livre. «Et peu à peu au cours du long pèlerinage, tandis que mon cheval boitait dans les ornières, ou tirait les rênes pour brouter l'herbe rase le long des murs, me vint le sentiment que mon chemin dans ses inflexions subtiles et ses respects et ses loisirs, et son temps perdu comme par l'effet de quelques rites ou d'une antichambre de roi, dessinait le visage d'un prince, et que tous ceux qui l'empruntaient, secoués par leurs carrioles ou balancés par leurs ânes lents, étaient, sans le savoir, exercés à l'amour».» |
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««Mon nom est Cohn, Gengis Cohn. Naturellement, Gengis est un pseudonyme: mon vrai prénom était Moïché, mais Gengis allait mieux avec mon genre de drôlerie. Je suis un comique juif et j'étais très connu jadis, dans les cabarets yiddish: d'abord au Schwarze Schickse de Berlin, ensuite au Motke Ganeff de Varsovie, et enfin à Auschwitz. Personnellement, je ne suis pas resté dans ce camp illustre. Je m'en suis miraculeusement évadé, en décembre 1943, Dieu soit loué. Mais je fus repris quelques mois plus tard, par un détachement de SS sous les ordres du Hauptjudenfresser Schatz, que j'appelle Schatzchen dans l'intimité: un terme câlin qui veut dire «petit trésor», en allemand. Mon ami est maintenant commissaire de police de première classe, ici, à Licht. Nous ne nous sommes plus quittés, Schatzchen et moi, depuis cette belle journée d'avril 1944. Schatz m'a hébergé: voilà bientôt vingt-deux ans qu'il cache un Juif chez lui».» |
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«Mortimer revenait tremblant d'un long voyage; il adorait Jenny; elle n'avait pas répondu à ses lettres. En arrivant à Londres, il monte à cheval et va la chercher à sa maison de campagne. Il arrive, elle se promenait dans le parc; il y court, le cœur palpitant; il la rencontre, elle lui tend la main, le reçoit avec trouble: il voit qu'il est aimé. En parcourant avec elle les allées du parc, la robe de Jenny s'embarrassa dans un buisson d'acacia épineux. Dans la suite, Mortimer fut heureux, mais Jenny fut infidèle. Je lui soutiens que Jenny ne l'a jamais aimé; il me cite comme preuve de son amour la manière dont elle le reçut à son retour du continent, mais jamais il n'a pu me donner le moindre détail. Seulement il tressaille visiblement dès qu'il voit un buisson d'acacia; c'est réellement le seul souvenir distinct qu'il ait conservé du moment le plus heureux de sa vie». |
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«Cette œuvre — faut-il dire centaure ou sirène, œuvre mi-prose, mi-poème, est une création d'une beauté, d'une originalité parfaites: offrant tout à la fois la symétrie, la singularité et la vérité morale. On y peut voir un objet de curiosité. Ce n'en est pas moins une des plus grandes œuvres d'art de ce temps: le roman moderne que nous croyions mort et qui n'était qu'endormi». |
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«Guillaume Adelin a une épouse «absente» pour ne pas dire folle; une maison à rembourser et sept filles à marier. L'une est courtisée par un ancien marchand de fromages, une autre par un fils de général. Le premier épouserait bien Rolande mais elle a disparu. Le second, sans le savoir, serait le fiancé d'Huguette, mais tombe amoureux de Coco qui reste insaisissable. Il va falloir trancher: cela pourrait être un vaudeville, cela reste du Simenon: les huissiers rôdent, la faillite guette... Comment tenir une maison, seul, même solide, au milieu de huit femmes à ce point surprenantes?» |
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« Le fantassin se leva de dessus sa botte de foin, promena sur l'assemblée ce regard noir, tout chargé de misère, d'événements et de souffrances qui distingue les vieux soldats... Après avoir repoussé ses cheveux gris d'un seul côté de son front pour le découvrir, il porta la tête vers le ciel afin de se mettre à la hauteur de la gigantesque histoire qu'il allait dire. Voyez-vous, mes amis, Napoléon est né en Corse, qu'est une île française, chauffée par le soleil d'Italie, où tout bout comme dans une fournaise, et où l'on se tue les uns les autres, de père en fils, à propos de rien: une idée qu'ils ont. Pour vous commencer l'extraordinaire de la chose». |
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«Il faut deux jambes pour marcher, et pour bien saisir on se sert des deux mains. Cette évidence a été le point de départ de ce petit traité où les idées s'éclairent en s'opposant deux à deux. La femme sert de révélateur à l'homme, la lune nous dit ce qu'elle est en plein soleil, la cuiller manifeste sa douceur maternelle grâce à la fourchette, l'encolure du taureau est mise en évidence par la croupe du cheval, etc. L'autre principe de ce livre, c'est que la pensée fonctionne à l'aide de concepts clés qui sont en nombre fini. C'est ce que les philosophes appellent des catégories. Aristote en comptait dix, Leibniz six, Kant douze. Les définir et les analyser, c'est mettre à plat les pièces de la machine cérébrale. En élargissant sa «table de catégories», à cent concepts, l'auteur a manifesté sa modestie spéculative et son souci d'embrasser la plus grande richesse concrète possible.» |
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«Je suis certain qu'on ne peut être heureux sans argent. Voilà tout. Je n'aime ni la facilité ni le romantisme. J'aime à me rendre compte. Eh bien, j'ai remarqué que chez certains êtres d'élite il y a une sorte de snobisme spirituel à croire que l'argent n'est pas nécessaire au bonheur. C'est bête, c'est faux, et dans une certaine mesure, c'est lâche».» |
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