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Книги издательства «Gallimard-Folio»
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- Il m'a empoisonnée? — Eh oui, madame. — Mais pourquoi? Pourquoi? — Vous le gêniez, répond la vielle dame. Il a eu votre dot. Maintenant il lui faut celle de votre sœur. Eve joint les mains dans un geste d'impuissance et murmure, accablée: — Et Lucette est amoureuse de lui! La vieille dame prend alors une mine de circonstance: — Toutes mes condoléances... Mais voulez-vous me donner une signature? Machinalement, Eve se lève, se penche sur le registre et signe. — Parfait, conclut la vieille dame. Vous voilà morte officiellement. Eve hésite, puis s'informe: — Mais où il faut que j'aille? — Où vous voudrez. Les morts sont libres. |
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Lorsque Machenka parut en anglais en 1970, les lecteurs y apprécièrent surtout les échos du premier amour de Nabokov, la «Tamara» de son autobiographie récemment révisée, Autres rivages. Mais pour le public, ce n'était pas tant un récit autobiographique qu'un portrait de l'exil. Nabokov est ici l'observateur scrupuleux de la vie d'émigré. Situé en avril 1924, quand les Russes fuyaient Berlin en masse, le récit montre Ganine en train de se préparer vaguement à partir de la France. Alfiorov, qui vient d'emménager dans la chambre voisine de celle de Ganine, se prépare à accueillir sa femme, bloquée depuis des années en Russie soviétique, qui doit le retrouver dans six jours, et compte bien l'installer dans la chambre de Ganine. Ganine découvre alors que la femme d'Alfiorov n'est autre que Machenka, son premier amour, avec qui il avait goûté en 1915 tous les délices d'une radieuse passion de jeunesse, jusqu'à ce qu'un an après ils se perdent de vue. En entendant de nouveau son nom, Ganine est brutalement sorti de son engourdissement et revit dans sa mémoire toute la félicité du passé, avec une violence qui efface le présent. Ganine décide de quitter Berlin avec Machenka et, la veille de son arrivée, enivre un Alfiorov surexcité jusqu'à ce qu'il s'effondre inconscient. Il se dirige alors vers la gare pour être le premier à retrouver Machenka et l'escamoter ensuite... |
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«Quatre «scènes de la vie privée», quatre nouvelles écrites autour de 1830 qui nous montrent Balzac commençant son enquête sociale, prenant pied dans le réel, posant les premières pierres de l'édifice de La Comédie humaine. Cette comédie est d'abord celle de l'amour, et trois de ces récits nous disent des mariages ratés, l'un par incompatibilité culturelle, l'autre par arrogance sociale, le troisième par folie de vengeance familiale. Mais par-delà le romanesque de l'intrigue apparaît la variété bientôt foisonnante des types et des conditions: boutiquiers et gens de cour, vestiges de l'Ancien Régime, lions et loups de la Restauration, en même temps que Balzac découvre le Paris mystérieux et cruel qui sera l'un des personnages principaux de son œuvre.» |
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Ils devaient partir en vacances dans le Sud. La maladie subite de leur fils en décide tout autrement. Le père, médecin, veille sur l'enfant et, tandis qu'il reste à son chevet, lui reviennent en mémoire des souvenirs enfouis... Une histoire, dans sa jeunesse, d'un oncle disparu du jour au lendemain après être passé à la ferme que tenaient ses parents. La mère s'y trouvait seule. L'enfant, dans la maison, n'avait rien vu à l'époque. Il avait trouvé plus tard, sur un tas de débris utilisé par le père, loin dans la campagne, des traces du disparu. La venue des gendarmes, pour lui qui n'avait qu'un regard de gosse, s'était pourtant teintée de la couleur du non-dit. La mère avait arrangé une vérité. Cette dernière avait par la suite décidé de sa vie... |
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Cela est vrai, d'honneur! Je ne sais plus ce que je suis, mais depuis quelque temps je sens ma poitrine agitée; mon cœur palpite au seul aspect d'une femme; les mots amour et volupté le font tressaillir et le troublent. Enfin le besoin de dire à quelqu'un. Je vous aime est devenu pour moi si pressant que je le dis tout seul, en courant dans le parc, à ta maîtresse, à toi, aux arbres, aux nuages, au vent qui les emporte avec mes paroles perdues. — Hier je rencontrai Marceline... SUZANNE, riant. Ah! ah! ah! ah! |
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Charles est bouleversé lorsqu'il apprend le monstrueux secret de la fortune d'Henri, son beau-frère. Il se barricade dans le grenier pour y réfléchir et ni les appels de sa femme ni les suppliques de ses filles ne le feront le quitter. Seule la certitude de tenir son beau-frère à sa merci pourra le convaincre de sortir... |
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Christophe Colomb trouva son nouveau monde à cinquante ans. Rabelais avait à peu près le même âge, ou un peu plus, quand il trouva le sien. La nouveauté du fond fut signalée par celle de la forme. La langue française apparut dans une grandeur qu'elle n'a jamais eue, ni avant ni après. On l'a dit justement: ce que Dante avait fait pour l'italien, Rabelais l'a fait pour notre langue... Mais pour le fond, à qui le comparer? A l'Arioste? A Cervantès? Non, tous deux rient sur un tombeau, sur la patrie défunte, et la chevalerie inhumée. Tous deux regardent au couchant. Rabelais regarde l'aurore... Il cingle à l'Est, vers les terres inconnues. |
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- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe... et regardez cette Peau de Chagrin... Puisque vous êtes un orientaliste... peut-être lirez-vous cette sentence... Ce qui voulait dire en français, si tu me possèdes. Tu posséderas tout, mais ta vie. M'appartiendra, Dieu l'a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle: tes souhaits sur ta vie. Elle est là. A chaque vouloir Comme tes jours. Me veux-tu? |
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A la dernière pointe de la Terre de Feu, là où entrent en collision les deux océans, l'Atlantique et le Pacifique, existe une île où un phare empêche les voiliers de se briser sur les récifs. Dans cette région inhabitée sévit une bande de naufrageurs, un ramassis de déchets humains qui attirent les navires sur les côtes pour les piller après avoir massacré les survivants. Les gardiens du phare tentent de contrecarrer leurs plans dans ce combat contre les forces du Mal représentées par les bandits et leur chef, le diabolique Kongre... |
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«Un couple de commerçants parisiens, les Roland, retirés au Havre. Deux fils: Pierre et son cadet Jean, «aussi blond que son frère était noir, aussi calme que son frère était emporté, aussi doux que son frère était rancunier». Pierre et Jean ne s'aiment pas, mais la famille vit en paix jusqu'au jour où l'on apprend qu'un vieil ami des Roland a laissé en mourant toute sa fortune à Jean. Pourquoi à Jean seul? De ce qui aurait pu être un banal drame de boulevard, Maupassant a fait une tragédie concise et cruelle, où affleure le thème du Double qui va bientôt hanter sa folie. Et le livre contient, sur la mer, les bateaux, la lumière, la campagne normande, quelques-unes des plus belles pages de la littérature impressionniste.» |
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«Ce qui est médiocre, dit un personnage dans Ionytch, ce n'est pas de ne pas savoir écrire des nouvelles, mais d'en écrire et de ne pas savoir le cacher». Petit clin d'œil ironique d'Anton Tchékhov, qui a publié des centaines de nouvelles... et ne l'a pas caché. Celles qui composent le présent recueil ont été écrites entre 1891 et 1898. Tchékhov est au sommet de son art, mais on peut trouver que son inspiration devient de plus en plus noire. Ses héros ne vivent pas des tragédies. Ils s'enlisent dans l'ennui, la monotonie des jours, la banalité. Le romanesque repose d'habitude sur la singularité d'un individu. Tchékhov réussit le tour de force de le créer avec des gens ordinaires. Seule exception, la longue nouvelle Récit d'un inconnu comporte des péripéties, des voyages, des coups de théâtre. Un socialiste s'introduit comme domestique chez le fils d'un grand personnage, afin de surprendre les secrets du père, voire saisir une occasion de l'assassiner. Mais une femme survient...» |
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«Des «noces vermeilles» de Marguerite de Valois et Henri de Navarre, prélude au massacre des protestants, à la mort de Charles IX baignant dans une rosée de sang, les deux années qui s'écoulent comptent parmi les plus cruelles de l'histoire de France. Guerres civiles de religion, luttes d'influence au sein de la famille royale, complots et assassinats politiques forment la trame sombre sur laquelle se détache la figure de Margot. Beauté incomparable, dame galante, cette fille de France est aussi une femme de lettres doublée d'une redoutable politique; Marguerite est avant tout une Valois, fille de roi, soeur de roi, femme de roi. Et le brave La Mole, ce jeune gentilhomme protestant réfugié dans l'alcôve royale pour échapper à ses assassins la nuit de la Saint-Barthélemy, sait que l'amour qu'il voue à cette perle le précipitera au coeur d'intrigues de pouvoir où la vie d'un homme n'a guère de poids.» |
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Après trente ans de travail acharné, Stendhal est digne d'improviser; il sait peindre d'un premier trait, d'un seul trait. Il a lentement créé cet instrument de prose rapide, qui est lui-même: son style le plus parfait est devenu sa voix naturelle. L'originalité n'est plus un but qu'il se propose: elle est en lui... La revanche imaginaire, ce rêve de compensation qui succède à la douleur de l'échec et en marque la convalescence, est un des excitants les plus forts de l'imagination créatrice. C'est sous cet aspect de revanche imaginaire qu'il faut voir la transposition de Stendhal en Julien, la beauté de Julien, sa minceur. Les souvenirs directs gardent leur accent secret et déchirant parce qu'ils sont placés parmi les enthousiasmes de la revanche imaginaire. |
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Il faisait un clair de lune si magnifique qu'on aurait pu tout lire, même un journal du soir. Par le silence des bois, et, à cette lueur pure, le baron vit une femme seule qui, tout en montant dans une voiture de louage, regarda le singulier spectacle de cette calèche endormie. A la vue de cet ange, le baron de Nucingen fut comme illuminé par une lumière intérieure... Il se dressa sur ses pieds. — Hau crrante callot! fichi pédate ki tord! cria-t-il. — Sante frante si di haddrappe cedde foidire. |
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«Quel drôle de pays, pas moins, que cette Suisse», s'écria Tartarin. Bompard se mit à rire. Ah! vaï, la Suisse... d'abord, il n'y en a pas, de Suisse! La Suisse, à l'heure qu'il est, vé, monsieur Tartarin, n'est plus qu'un vaste Kursaal, ouvert de juin en septembre, un casino panoramique, où l'on vient se distraire des quatre parties du monde et qu'exploite une Compagnie richissime à centaines de millions de milliasses, qui a son siège à Genève et à Londres. Il en fallait, de l'argent, figurez-vous bien, pour affermer, peigner et pomponner tout ce territoire, lacs, forêts, montagnes et cascades, entretenir un peuple d'employés, de comparses, et sur les plus hautes cimes installer des hôtels mirobolants, avec gaz, télégraphes, téléphones»...» |
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Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie toute crue. Alors le cœur se serre. On se tient à des morceaux de bois pour voir encore un peu le spectacle qui saigne d'un bout à l'autre du monde et pour ne pas y tomber. |
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«Je ne me doutais de rien et mes amis étaient des assassins! Je ne me doutais de rien quelques années plus tard quand je commençais à écrire des romans policiers, c'est-à-dire des récits de faux crimes, tandis que ceux avec qui j'avais vécu jadis, qui avaient respiré la même atmosphère que moi, partagé les mêmes joies, les mêmes distractions, discuté les mêmes sujets, se mettaient à tuer pour de bon».» |
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«Croyez-vous aux revenants? dit Zélie au curé. -Croyez-vous aux revenus? répondit le prêtre en souriant». Ursule Mirouët est en effet une histoire de revenants et de revenus. Une histoire de revenus ou comment, dans la petite province vipérine de Balzac, des «héritiers alarmés» parviennent à voler le testament d'un vieux médecin et tentent de ruiner la jeune fille qu'il a adoptée. Une histoire de revenants et c'est tout le Balzac spirite et mesmérien qui, dans ce singulier roman, dit sa croyance aux rêves messagers du destin et vengeurs du crime. Les revenants l'emportent sur les revenus, le surnaturel sur la méchante nature, et l'innocente Ursule finira marquise et mère.» |
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«Je me trouvais ce matin, 16 octobre 1832, à San Pietro in Montorio, sur le mont Janicule, à Rome, il faisait un soleil magnifique. Une chaleur délicieuse régnait dans l'air, j'étais heureux de vivre... Quelle vue magnifique! C'est donc ici que la Transfiguration de Raphaël a été admirée pendant deux siècles et demi. Ainsi pendant deux cent cinquante ans ce chef-d'œuvre a été ici, deux cent cinquante ans! Ah! Dans trois mois j'aurai cinquante ans, est-il bien possible! 1783, 93, 1803, je suis tout le compte sur mes doigts... et 1833 cinquante. Est-il possible! Cinquante!... Je me suis assis sur les marches de San Pietro et là j'ai rêvé une heure ou deux à cette idée: Je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps de me connaître». |
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«Gargantua depuis les troys jusques à cinq ans feut nourry et institué en toute discipline convenente par le commandement de son pere, et celluy temps passa comme les petitz enfans du pays, c'est assavoir à boyre, manger et dormir: à manger, dormir et boyre: à dormir, boyre et manger. Tousjours se vaultroit par les fanges, se mascaroyt le nez, se chauffourroit le visaige. Aculoyt ses souliers, baisloit souvent aux mouches, et couroit voulentiers aprés les parpaillons, desquelz son pere tenoit l'empire. Il pissoit sur ses souliers, il chyoit en sa chemise, il se mouschoyt à ses manches, il mourvoit dedans sa soupe. Et patroilloit par tout lieux, et beuvoit en sa pantoufle, et se frottoit ordinairement le ventre d'un panier». |
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