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Книги издательства «Gallimard-Folio»
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J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute: au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées: droites ou penchées, serrée comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allée de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait... |
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Il était là, grave, immobile, absorbé dans un regard et dans une pensée. Tout Paris était sous ses pieds, avec les mille flèches de ses édifices et son circulaire horizon de molles collines, avec son fleuve qui serpente sous ses ponts et son peuple qui ondule dans ses rues, avec le nuage de ses fumées, avec la chaîne montueuse de ses toits qui presse Notre-Dame de ses mailles redoublées. Mais dans toute cette ville, l'archidiacre ne regardait qu'un point du pavé: la place du Parvis; clans toute cette foule, qu'une figure: la bohémienne. Il eût été difficile de dire de quelle nature était ce regard, et d'où venait la flamme qui en jaillissait. C'était un regard fixe, et pourtant plein de trouble et de tumulte. Et à l'immobilité profonde de tout son corps, à peine agité par intervalles d'un frisson machinal, connue un arbre air vent, à la roideur de ses coudes plus marbre que la rampe où ils s'appuyaient, à voir le sourire pétrifié qui contractait son visage, on eût dit qu'il n'y avait plus dans Claude Frollo que les yeux de vivant. |
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J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence — ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi: tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie. |
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«Le désordre somptueux d'une passion exotique, éclat d'un météore, selon Mallarmé; un ange en exil aux yeux d'un bleu pâle inquiétant, pour Verlaine. Un «éveil génial», et c'est Le Bateau ivre, une «puberté perverse et superbe», puis un jeune homme brièvement «ravagé par la littérature», le maître d'une «expression intense» aux sujets inouïs — tout cela dans un mince volume, dû au poète touché, puis déserté, par le génie, «aventure unique dans l'histoire de l'art «.» |
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Un soir d'orage, un homme blessé par une voiture est ramassé sur la route et porté dans la ferme la lus proche. Là habitent Etienne Roy, un paysan un peu sauvage, un peu demeuré, sa femme Joséphine et leur fille. Au cours de l'enquête, Joséphine dissimule un petit papier échappé de la poche du blessé. Sur ce papier on déchiffre mal une adresse: celle justement de la ferme Roy. Le geste de Joséphine a suffi pour créer le doute. La police rôde sans repos. Un enchaînement subtil permettra au gendarme d'établir un rapport inflexible. La colère d'Étienne éclate dans le meurtre... |
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Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire. |
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Il était une fois la ville de Paris. Il était une fois un café kabyle. Il était une fois un monsieur Pierre. Il était une fois un petit garçon nommé Bachir. Il était une fois une petite fille, une sorcière du placard aux balais, un géant aux chaussettes rouges, une paire de chaussures amoureuses, une poupée voyageuse, une fée du robinet... La rue Broca n'est assurément pas une rue comme les autres. Avec insolence et humour, Pierre Gripari revisite l'univers des contes de fées et enchante les rues de Paris. Un régal pour tous ceux qui aiment qu'on leur raconte des histoires! |
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«Се celebre roman de la litterature russe, qui a produit un chef-d'oeuvre de l'opera, etait d'abord un poeme, en strophes rimees. L'auteur у a mis sa vie — et sa mort. L'heroine, Tatiana, tombe amoureuse d'un heros byronien, qui tue en duel le fiance de la sceur de celle-ci. Les annees passent. Oneguine revient, decouvre qu'il aime passionnement Tatiana, maintenant mariee; elle 1'aime aussi; que choisira-t-elle? «Et le bonheur etait si proche, si possible», chante Pouchkine. Un jeune homme qui s'ennuie, la plus touchante des jeunes filles, un poete de dix-sept ans, un vieux mari, des creatures de reve. C'est le roman des rencontres manquees, des amours perdues, des remords sanglants. C'est aussi, comme dit Nabokov, «une des ceuvres les plus brillantes jamais composees, un classique international aussi grand que Hamlet ou Moby Dick». Cette traduction, entierement nouvelle et remarquable d'aisance, reste fidele au rythme de l'original, a sa «langue de diamant», a sa miraculeuse limpidite.» |
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Fils d'un forestier géorgien, Vladimir Maïakovski avait une allure de bûcheron, et c'est avec une énergie de cette nature qu'il va s'attaquer à la poésie de son temps. Né en 1894, il publie ses premiers textes en 1912. Il adhère alors au futurisme qui lui paraît seul capable de remplacer le symbolisme et l'acméisme dont les raffinements aristocratiques l'ennuient, et peut-être même, l'écœurent. Après la révolution d'Octobre, il s'engage à corps littéralement perdu, avec la volonté de créer un nouvel art révolutionnaire et, plus précisméent pour ce qui le concerne, de forger un langage accessible aux masses. Désormais, ses écrits vont suivre le cours politique des choses, avec petits et grands événements, difficultés et triomphes. Le poète et le citoyen militant deviennent en lui inséparables. La poésie de Maïakovski rompt avec les règles rigides de la prosodie, son vers prend les intonations du langage courant, mais en inventant une scansion qui porte les mots de la rue jusqu'à une sorte d'incandescence ou de frénésie. «Un poète, affirme-t-il, doit développer son propre rythme, abandonnant iambes et mesures canonisées, qui ne lui appartiennent pas en propre. Le rythme magnétise et électrise la poésie; chaque poète doit trouver le sien ou les siens». Cette nouvelle poétique, Maïakovski la voit comme un grand travail, et même une «industrie». Cet effort prométhéen, il va le tenir des années durant, les poèmes-fleuves succédant aux poèmes-fleuves, les récitals enfiévrés succédant aux voyages à travers l'URSS et le monde. Jusqu'au suicide soudain du 14 avril 1930, jour où l'élan révolutionnaire n'est plus assez fort pour sauver du naufrage un impossible amour. |
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Que de gens assemblés! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh! de quoi est-ce qu'on parle là? De celui qui m'a dérobé? Quel bruit fait-on là-haut? Est-ce mon voleur qui y est? De grâce, si l'on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l'on m'en dise. N'est-il point caché là parmi vous? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu'ils ont part sans doute au vol que l'on m'a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde, et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après. |
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«Quand j'ai connu Blanche, elle portait un petit chapeau de feutre, cloche, très enfoncé, d'un feutre extraordinairement tendre, léger, mou, comme si ça lui avait fait quelque chose de coiffer Blanche. Elle aimait s'habiller en noir, elle s'asseyait d'une façon que n'avait personne, se penchait pour m'écouter, la joue sur sa main, le coude sur le genou. Je lui avais dit: «Vous fumez?», et elle avait éteint sa cigarette, non, c'était pure nervosité. C'est très drôle, cette petite fille, dès la première fois, dans un lieu avec de hautes lumières, un café tout en longueur, j'avais une idée tracassante, je ne pensais qu'à une chose, et Dieu sait ce que je pouvais dire! Les mains m'en tremblaient, j'avais envie d'enlever son manteau, d'ouvrir sa robe... Pourquoi?» |
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«Maître de philosophie... tout ce qui n'est point prose est vers; et tout ce qui n'est point vers est prose. Monsieur Jourdain : Et comme l'on parle qu'est-ce que c'est donc que cela? Maître de philosophie: De la prose. Monsieur Jourdain: Quoi? quand je dis: «Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit», c'est de la prose? Maître de philosophie: Oui, Monsieur. Monsieur Jourdain: Par ma foi! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela». |
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Elle me dit: — T'aimer encore, c'est impossible. Vivre avec toi, je ne le veux pas. La fureur me possédait. Je tirai mon couteau. J'aurais voulu qu'elle eût peur et me demandât grâce, mais, cette femme était un démon. — Pour la dernière fois, m'écriais-je, veux-tu rester avec moi? — Non! non! non! dit-elle en frappant du pied. Et elle tira de son doigt une bague que je lui avais donnée, et la jeta dans les broussailles. Je la frappais deux fois... |
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«Il n'est rien de tel que l'admiration... Celui qui n'est pas capable d'admiration est un misérable. Aucune amitié n'est possible avec lui, car il n'y a d'amitié que dans le partage d'admirations communes. Qu'est-ce qu'une caresse? C'est un effleurement qui prend possession de la matière profonde. Le rite bien français des vacances au bord de la mer constitue un voyage initiatique dont nous portons tous la marque. On peut dire que l'océan — son mystère, son infini, sa grande vie solitaire sous le ciel changeant, c'est la métaphysique à la portée d'un enfant de sept ans. Le genou, bielle à la fois simple et complexe, dure et fragile, offensive et vulnérable est l'articulation clef d'où partent l'effort, l'essor, l'élan... Et il ne faut pas oublier l'envers du genou, sa face postérieure, le jarret exactement, cette gorge tendre, pâle et moite où s'inscrit un H majuscule. Au commencement, il y a la fadeur. Chaque civilisation se définit par une nourriture de base substantielle et fade désignée par un mot de trois lettres. Ce sont : le blé pour l'Occident, le mil pour l'Afrique et le riz pour l'Orient. Elles sont toutes les trois dépassées par un quatrième élément — également de trois lettres et d'une fadeur absolue: l'eau».» |
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Deux astronomes amateurs se livrent un combat sans merci pour s'approprier une sphère d'or apparue dans l'espace. Une chasse cosmique et comique, l'occasion pour Jules Verne de stigmatiser l'auri sacra fames — cette maudite soif de l'or. La cupidité, mais aussi l'institution du mariage et celle du divorce, la liberté des mœurs en Amérique sont également les cibles de son humour massacrant, avec une telle liberté de ton que son éditeur, après la mort de l'écrivain, ajoutera au texte des personnages et en atténuera la portée polémique et philosophique. Par bonheur, un éminent collectionneur retrouvera le texte de Jules Verne. C'est cette version de La Chasse au météore, la seule authentique, qui est aujourd'hui accessible au lecteur: l'un des derniers voyages de Verne et sans doute l'un des plus extraordinaires. |
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«Ce volume rassemble, autour du Chef d œuvre inconnu, six autres nouvelles. Elles ont été choisies parce qu'elles traitent de la peinture, où qu'elles ont une valeur picturale particulière, qu'elles sont «colorées». Dans Le Chef-d'œuvre inconnu, le vieux maître Frenhofer met dix ans à terminer son tableau; lorsqu'il le montre enfin, ses amis n'y voient que chaos. Pierre Grassou est, au contraire, un peintre sans talent, humble et touchant, dont s'engoue une famille bourgeoise. Facino Cane met en scène un clarinettiste aveugle, qui entraîne le héros à Venise. L'Elixir de longue vie, L'Auberge rouge, Maître Cornélius, Un drame au bord de la mer suggèrent l'influence de Delacroix. On trouvera donc ici à la fois une esthétique et des aventures romanesques. C'est l'œil de Balzac visionnaire qui brille dans ces sept beaux récits: le premier est célèbre, les autres méritent de le devenir.» |
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Vladimir, Russe blanc au service d'une richissime et extravagante veuve française dont il est l'amant, ne supporte plus l'amour naïf et puissant unissant son ami de toujours à la jeune fille de sa patronne. Il envie la beauté de ce qui les lie, la simplicité si puissante du temps qu'ils se donnent, la sincérité de leurs joies. Vladimir est ensorcelé. Que valent l'amitié et la raison devant une telle folie? Vladimir ira bien au-delà de ce dont il se serait cru capable... |
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- Monsieur, lui dit Boucard, voulez-vous avoir la complaisance de nous donner votre nom, afin que le patron sache si... — Chabert. — Est-ce le colonel mort à Eylau? — demanda Huré qui n'ayant encore rien dit était jaloux d'ajouter une raillerie à toutes les autres. — Lui-même, monsieur, répondit le bonhomme avec une simplicité antique. Et il se retira. |
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