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Книги Boris Vian
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Se réveiller tout nu dans une chambre de clinique, où l’on veut vous forcer à faire l’amour avec une très belle fille… L’aventure n’est pas banale. Surtout quand on s’appelle Rocky, que l’on est la coqueluche des demoiselles et qu’on voudrait se garder vierge jusqu’à vingt ans. Un homme assassiné dans une cabine téléphonique, des photos d’opérations chirurgicales abominables, des courses poursuites, des coups de poing, et, au désespoir de Rocky, des filles partout: tel est le cocktail mis au point par Boris Vian (alias Vernon Sullivan) dans ce polar mené à un train d’enfer, tour à tour angoissant et hilarant. A la clef, la clinique où le diabolique Dr Schutz sélectionne des reproducteurs humains et bricole des embryons, prototypes quelquefois ratés d’une race «supérieure». Cinquante ans après la première publication, on est conduit à penser que l’anticipation n’était pas si fantaisiste… |
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La vie s’égrène mollement dans la rédaction du magazine Coeur Maître, jusqu’au jour où le responsable du courrier du coeur lance une idée géniale: trouver une demoiselle capable d’aller endormir les célibataires… la belle est trouvée, et très vite toute l’équipe tombe sous son charme ainsi que tous ceux qu’elle approche, dont un tueur en série insomniaque… Ballets, choeurs, chorégraphies de clochards, danse des robots… Mademoiselle Bonsoir est une comédie à la fois tendre et virevoltante, digne de Broadway! overlord Mauser mène une vie de star jusqu’au mariage de sa fille qui, pour une raison fort cocasse et inattendue, décide de se venger de son père en devenant… la Reine des garces! Qu’elles soient «reine de coeur» ou «dame de pique», les héroïnes de ces deux comédies musicales inédites font revivre le génie fantaisiste, satirique et visionnaire de Boris vian. |
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«Poète, Boris Vian le fut dans bien des domaines, roman, chanson, théâtre... Mais s'il aima par-dessus tout confronter son génie propre à toutes les formes d'expression — comme le révèlent les Cent Sonnets composés durant ses études, il livra parfois le plus intime de lui-même dans des poèmes parfaitement libres, écrits au hasard des jours plus son propre plaisir. En témoignent ces deux recueils publiés de son vivant — Cantilènes en gelée et Barnum's Digest — auxquels s'ajoutent une vingtaine de textes dits «posthumes». L'humour noir, la provocation, la tendresse, la fantaisie verbale, la mélancolie aussi: l'auteur de L'Ecume des jours se retrouve ici tel qu'en lui-même, drôle et secrètement tragique, formidablement attachant, éternellement jeune.» |
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Durant l' apres-guerre, la modernite est americaine. Du jazz au roman a suspense, du cinema a la science-fiction, c'est d'outre-Atlantique que surgissent les nouveautes qui bousculent nos reflexes et nos habitudes. Le trompettiste de Saint-Germain-des-Pres, romancier de Les morts ont tous la meme peau, se revele ici a l' affut de ces modes nouveaux de la creation et de la sensibilite. Son regard sur le cinema est celui du professionnel qu'il reva de devenir. L' esthetique des salles, l' utilisation du jazz, la vogue de la comedie musicale, l'avenir du cinema d'amateur: tout l' interesse au long de ces articles et chroniques qui s' echelonnent durant sa vie d'ecrivain. Pour ce qui est de la science-fiction, il n' est sans doute pas exagere de dire que Boris Vian fut le premier en France a s' y interesser, a la connaitre a fond et a la faire connaitre. Les textes relatifs a ce genre plein d' avenir sont parmi les plus passionnants du present recueil. Mais c' est aussi la chronique d' une epoque que l'on trouvera dans ces pages: celle de Bardot et du Voleur de bicyclette, du technicolor et de la «pin up», de Saint Tropez et des debuts du festival de Cannes... Tout cela depeint avec l'humour, la vivacite, l' inlassable generosite intellectuelle de Boris Vian. |
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De 1953 à 1959, comme journaliste de jazz ou dans le cadre de ses fonctions artistiques dans l'industrie du disque, Boris Vian a écrit ou traduit — de l'américain ou de langues imaginaires — près de 150 textes qui ont été publiés au dos de pochettes de disques de pointures telles que Louis Armstrong, Duke Ellington, Miles Davis, Screamin Jay Hawkins, mais aussi Raymond Devos, Edith Piaf, Zizi Jeanmaire et ses amis et complices Henri Salvador et Magali Noël. Si certains de ces textes sont relativement conventionnels, ils ont au moins du style et ils reflètent à merveille la passion joyeuse de leur auteur pour la musique et les variétés, et son respect pour le public. Mais il y a surtout ses textes où il est en totale rupture avec les normes du genre et ses impératifs commerciaux. Ironiques, burlesques, insolents, fous d'imagination, ils se lisent comme de courts chapitres d'un roman, qu'entre Vercoquin et le plancton et L'Ecume des jours, Boris Vian n'aurait pas eu le temps d'écrire, des passages oubliés d'En avant la zizique ou des Chroniques du Menteur qu'il aurait omis de donner aux Temps Modernes. Leur plus grand attrait est peut-être, avec la jubilation dans laquelle ils nous entraînent, de nous montrer une fois, encore que pour Boris Vian, qu'il soit romanesque, poétique, journalistique, épistolaire ou rétro-discographique, le travail de l'écrivain ne se partage pas. Et que dans la diversité de sa création, Jack K. Netty, l'un des vrais faux-auteurs qu'il s'amuse à soi-disant traduire, est juste le frère de Jean-Sol Partre. |
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«On est arrivés ce matin et on n'a pas été bien reçus, car il n'y avait personne sur la plage que des tas de types morts ou des tas de morceaux de types»... Cette première phrase des Fourmis donne le ton de ce livre. Si l'on y rencontre à chaque page l'humour en coup de poing, la fantaisie verbale, l'imagination drolatique, le goût du canular qui ont fait la célébrité de Boris Vian, on dirait qu'ils visent surtout à conjurer les menaces d'un monde hostile. Personne n'aimerait monter dans le train du «Voyage à Khonostrov», surtout s'il n'a pas envie de faire la conversation. Personne n'aimerait résider trop près de l'école des «fliques», où l'on voit comment la bêtise ordinaire conduit tout droit à un totalitarisme barbare. Ces onze nouvelles de jeunesse ont été rassemblées et publiées par Boris Vian lui-même, en 1949. Elles disent déjà les obsessions et les révoltes qu'exprimeront les chefs-d'œuvre de l'écrivain, L'Ecume des jours ou J'irai cracher sur vos tombes.» |
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Cette nuit-là, Denis, le paisible loup du bois de Fausses-Reposes, s'aperçoit avec Stupeur qu'il s'est transformé en homme. C'est une nuit de pleine lune, et il va vivre dans Paris des aventures singulières... Tout l'art de Boris Vian consiste à retourner ou subvertir toutes les conventions — celles de la société, celles de la littérature -, que ce soit par l'humour, la farce ou le fantastique. Ainsi, il suffit qu'un mystérieux brouillard s'abatte sur une ville (L'amour est aveugle) et ses habitants, dans l'impossibilité de se voir ou de se reconnaître, vont libérer leurs instincts sexuels au point de ne plus vouloir jamais recouvrer la vue... Mais le jeu avec l'imaginaire et le réel peut aussi déboucher sur des pulsions morbides ou homicides, ainsi qu'on le voit dans Les Chiens, le désir et la mort, signé de Vernon Sullivan. De la gouaille à l'absurde, de la féerie à la noirceur, le romancier de L'Écume des jours joue ici sur toute la gamme, en treize récits brefs dédiés à l'imprévisible. |
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C'est ainsi: alors que la chanson, le roman ou le théâtre valurent à l'auteur de L'Ecume des jours de spectaculaires réussites, le cinéma ne voulut pas de lui. Il nous reste à lire ces scénarios comme des œuvres de Boris Vian. Fantastique avec Notre Faust, histoire d'une âme vendue au diable dans le Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre, l'inspiration de l'écrivain se tourne vers l'espionnage avec Le Baron Annibal, la satire sociale avec L'Auto-stoppeur, et la chronique très parisienne avec Rue des Ravissantes... Mais quelle que soit la direction prise, Vian dépense des trésors de fantaisie, d'inventivité, de liberté d'esprit. |
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«Il va de soi que tout ceci ne peut finir que par la mort, et la beauté des romans vient aussi de ce que cette mort n'apparaît qu'au terme d'une très longue vie d'amour». Ainsi Boris Vian, deux ans avant sa propre disparition, commente-t-il l'histoire des amours de Lancelot et de la reine Guenièvre, que nous conte cet étonnant Chevalier de neige. C'est en 1952 que les organisateurs du Festival dramatique de Normandie lui proposent d'écrire cette oeuvre, représentée l'année suivante devant dix mille spectateurs, pendant sept soirées consécutives. Une expérience que l'auteur de L'Écume des jours tente avec enthousiasme. Dans le respect de la légende arthurienne, qui voit le jeune Lancelot toucher à la sainteté après avoir traversé toutes les épreuves de la vie chevaleresque et de la passion amoureuse, il crée une forme théâtrale moderne, au rythme proche de celui du cinéma. En 1957 à Nancy, Vian eut l'occasion de transformer son texte en livret d'opéra: un genre nouveau pour lui, dont il va entreprendre d'explorer les possibilités à travers cinq autres livrets, d'inspiration très différente, réunis dans ce volume. |
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Pour égayer Les Temps modernes, où parurent à cinq reprises ces «Chroniques du menteur», Vian proposait en particulier d’illustrer la très sérieuse revue avec des photos de pin-up. C’est sans doute pourquoi, malgré l’appui de Jean-Paul Sartre qui appréciait l’humour et l’irrévérence du jeune écrivain, sa collaboration fut de courte durée. On apprendra dans ces chroniques comment le pape se proposait de canoniser Édith Piaf; comment rallonger un film sans dépenser d’argent grâce à des séquences dans le noir; comment l’homme politique Édouard Herriot détourna neuf mineurs et leurs enfants «pour les manger»; comment se débarrasser des militaires, du maréchal au sergent… Après deux chroniques refusées, Vian n’insista pas. On le jugerait aujourd’hui «politiquement incorrect». En général, c’est une preuve de sens de l’humour. |
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Voilà un coin de campagne où l'on a de drôles de façons...La foire aux vieux, par exemple. Curieuse institution! On sait bien aussi que tous les enfants peuvent voler comme des oiseaux dès qu'ils étendent leurs bras — mais est-ce une raison suffisante pour les enfermer derrière des murs de plus en plus hauts, de plus en plus clos? Le psychiatre Jacquemort se le demande — puis ne se le demande plus, car il a trop à faire avec la honte des autres, qui s'écoule dans un bien sale ruisseau. Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles. Avant-propos de Raymond Queneau Présentation de Gilbert Pestureau. |
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Romancier, poète, parolier, dramaturge, Boris Vian fut aussi chroniqueur de presse. C'est cette dernière facette, sans doute la plus méconnue, d'un écrivain prodigieusement fécond et divers, que l'on découvrira dans ce recueil. Automobile, beaux-arts, littérature, variétés, mais aussi économie, sciences ou loisirs: les passions d'un homme curieux de tout sont représentées dans ces pages. Comme toujours, Vian joue ici avec brio des diverses dimensions du rire, de la satire, de la fantaisie, de l'absurde. Mais qu'on ne s'y trompe pas: si l'auteur de L'Ecume des jours n'accepta jamais de se draper dans le sérieux, cette apparente légèreté va de pair avec un regard aigu et lucide sur son temps. Et ses jugements esthétiques — en particulier sur la chanson, où il salue à leurs débuts Brassens, Brel, Devos ou Gainsbourg — témoignent d'un goût aussi perspicace que rebelle à tous les conformismes. |
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«Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l'orée d'un bois, dans un château aux murs gris et au toit mauve...» C'est pour sa femme Michelle, convalescente, que Boris Vian rédigea en 1943 ce conte de fées où abondent les sorcières, les cavernes, les îles fantastiques, comme dans les romans de chevalerie médiévaux. Mais n'attendons pas, bien sûr, du futur romancier de L'Ecume des jours qu'il prenne au sérieux les mille et une péripéties qui jaillissent sous sa plume. Dès cette œuvre de jeunesse, son jeu consiste à piéger le récit à coups de calembours, de clins d'œil, de dérision et de burlesque. Il y excelle, et nous amuse autant qu'il s'amuse.» |
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«Il était amoureux du jazz, ne vivait que pour le jazz, n'entendait, ne s'exprimait qu'en jazz...» Ainsi Henri Salvador évoque-t-il son ami Boris Vian. Dans ce recueil de plus de trois cents chroniques, parues dans Jazz Hot, Combat, Art, Jazz News, l'auteur de L'Ecume des jours témoigne de cette passion née dès l'adolescence, alors qu'il allait applaudir Benny Carter ou Duke Ellington, et qui le conduisit à devenir lui-même trompettiste dans l'orchestre de Claude Abadie, puis au «Tabou». Il explore au fil de ces écrits tous les univers du jazz, inconditionnel des grands classiques en même temps qu'attentif à l'innovation, pourfendant plagiaires ou suiveurs avec une verve inégalable. Aucune dimension ne lui est étrangère: technique musicale, coulisses du spectacle et de la production, signification d'une musique qui, après avoir été l'expression majeure des Noirs américains, porte les aspirations et la révolte de la jeunesse française. En même temps qu'une clef essentielle de sa personnalité et de son oeuvre, ce livre demeure une somme irremplaçable pour tous les amateurs de jazz.» |
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«Longtemps la chanson n'a retenti qu'aux carrefours des rues ou dans les cabarets. En moins d'un siècle, le micro, la radio, le disque en ont fait une industrie internationale. Auteur de chansons devenues classiques — Le déserteur, J'suis snob, On n'est pas là pour se faire engueuler...-, Boris Vian a été le témoin de cette mutation, dans une époque qui vit briller les noms de Montand? Brassens, Gréco, cependant qu'après le jazz, le rock se préparait à franchir l'Atlantique...Il conte ici avec passion, avec aussi la verve irrésistible et la fantaisie qui sont sa marque, ce monde de la chanson dont il connaît toutes les coulisses et tous les refrains, s'interrogeant à chaque page sur ce miracle imprévisible: la naissance d'une «grande» chanson. Féroce contre le conformisme marchand, réfractaire à toute forme de censure comme d'élitisme ou de parti pris, cette radioscopie de ce qu'on n'appelait pas encore le showbiz n'a rien perdu de son actualité.» |
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Faire connaître aux Américains le jazz de Paris: c'est le défi que releva Boris Vian en 1948, à la demande d'une radio new-yorkaise. En deux ans et quarante-cinq émissions, dont malheureusement aucun enregistrement n'a été conservé, il allait populariser outre-Atlantique Alix Combelle, Claude Luter, Claude Bolling, Aimé Barelli, Django Reinhardt et bien d'autres....Ainsi que des morceaux enregistrés avec des musiciens français par des stars comme Bill Coleman ou Sidney Bechet...Dans un anglais personnel et souvent fantaisiste (la traduction juxtaposée ne doit pas détourner de se plonger dans l'original), il s'amuse et nous amuse, avec les connaissances et l'esprit critique d'un véritable militant du jazz. Témoignage d'une des rares expériences de Vian dans le domaine radiophonique, ces causeries forment le complément indispensable de ses Chroniques de jazz. |
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Je voudrais pas crever, poème d’un homme jeune qui se sait bientôt condamné, donne son titre à un recueil de vingt-trois poèmes publiés après la mort de Boris Vian (1920-1959), et dont l’édition de 1962 a marqué, avec quelques romans et nouvelles, le début de sa gloire posthume. N’était-ce point d’ailleurs une sorte de «chanson du néant»? Lorsque Noël Arnaud offrit à son tour l’édition de 1972, il y joignit quelques lettres de Vian au Collège de ’Pataphysique, l’institution pour laquelle celui-ci s’enthousiasma, passion qui venait après tant d’autres et qui avaient brûlé sa vie, telles que l’amour et l’amitié, le jazz, l’écriture, la liberté… |
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Videur dans une boîte de nuit, Dan ne vit que pour Sheila, sa femme, et l'enfant qu'il a eu avec elle. Un enfant que la société acceptera parce que sa peau est blanche. Dan, lui, est noir, d'origine, sinon de peau... Toute son existence repose sur ce secret. L'irruption de Richard, son frère, qui menace de tout révéler, en même temps que sa subite attirance pour une prostituée noire, vont bouleverser la vie de Dan. Lui qui, non sans remords, a tant voulu être un Blanc, ne serait-il au fond de lui-même qu'un «nègre»? Boris Vian — alias Vernon Sullivan — nous donne ici, à la manière de Chandler ou Hadley Chase, bien plus qu'une dénonciation du racisme. Ces pages qui firent scandale, où la violence et l'érotisme se donnent libre cours, nous conduisent au plus profond de la folie d'un être qui ne se reconnaît plus, que la pression sociale a irrémédiablement dissocié de lui-même. Une sorte d'explosion intérieure qui le poussera au meurtre... |
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