«C’est un destin exceptionnel que celui de la Palestine: elle est à la fois le centre du monde et le pays impossible, perdu, recouvert par un autre, qui perd son nom, est occupé, dont l’existence même reste incertaine. Centre du monde, la Palestine l’est à double titre: berceau des trois monothéismes universels, elle est sous les feux de son actualité violente, depuis plus de soixante ans, depuis que la création de l’État d’Israël en 1948 l’a vue comme «une terre sans peuple pour un peuple sans terre». L’histoire de la Palestine contemporaine se souvient de celle des «gens de Terre sainte» mais commence avec «son problème». Et chacun peut sentir plus ou moins confusément que l’équilibre du monde joue là, sur ces quelques milliers de kilomètres carrés à l’Orient de la Méditerranée. À ceux qui disent ne rien y comprendre, à ceux qui trouvent trop compliqué le «conflit israélo- palestinien», Elias Sanbar voudrait répondre en restituant la continuité d’une histoire, depuis le mandat britannique à partir de 1917 jusqu’à aujourd’hui, que tant de commentaires ont souvent faussée ou étouffée. La Palestine, c’est l’histoire d’un pays absent que les Palestiniens ont emporté dans leur exil. C’est aussi le long combat qu’il leur a fallu mener pour retrouver un nom, une visibilité, une existence enfin. La Palestine d’Elias Sanbar est polychrome, terre de pluralité, des origines et des croyances. À ses yeux, la vouloir monochrome, c’est-à-dire exclusivement juive ou exclusivement musulmane, serait l’anéantir définitivement.»