Qu'est-ce qui peut attirer la belle et sage Therese vers Bernard, ce rebelle un peu voyou, qui s'engage a dix-huit ans des que la guerre eclate ? A son retour, en 1918, avide de vivre cette jeunesse qui lui a echappe, il prend gout a l'argent facile. De cette passion ne peuvent naitre que deceptions et souffrances. Mais ils s'aiment et, lorsque Bernard, prisonnier pendant la Seconde Guerre, est libere, Therese est la, qui l'attend. Parue en 1948, six ans apres la disparition d'Irene Nemirovsky — couronnee a titre posthume par le prix Renaudot 2004 pour Suite francaise -, cette fresque romanesque, habitee par le climat fievreux et deletere de l'entre-deux-guerres, est tout autant une peinture cruelle de la bourgeoisie conventionnelle et hypocrite que le portrait plus intime d'etres en quete d'une impossible liberte.