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Actes Sud
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«La cuisine russe se veut à la fois «ethnologie» d'une nourriture, livre de souvenirs, recueil de recettes. Custine, dumas, gautier et d'autres se sont penchés, en leur temps, avec perplexité ou enthousiasme, sur cet art culinaire qui leur a paru souvent très exotique, alors qu'aujourd'hui le mot blini est entré dans le vocabulaire courant. «On ne naît pas russe, on le devient», ai-je envie de dire. durant l'été 1944, la croix-rouge russe avait organisé à gif-sur-yvette, près de paris, un camp de vacances pour les enfants de l'immigration. Tout le monde ici était russe, tout le monde parlait russe, et le dimanche les parents venaient en visite et organisaient des fêtes russes. Le matin, on nous servait de la bouillie d'avoine, de l'ovsianka, qu'on appelait kacha, il fallait la manger et on la mangeait, nous étions des enfants rachitiques à qui on avait inculqué qu' «on ne doit pas gâcher la nourriture». Dans ma jeunesse, en france, je savais que je n'étais pas tout à fait français parce qu'à la maison nous mangions une autre cuisine et que j'allais dans de drôles d'épiceries comme celles décrites par nina berberova, oú, «outre les conserves de caviar d'aubergine et de poivrons farcis, on trouvait toutes les variétés de vodka et de liqueurs, de caramels moskva, des pirojki, et dans un coin, sur une étagère, des icônes et des cuillères en bois peintes». De la vodka au kvas, des blini à la kacha, du koulibiac aux goloubtsy, de la paskha à la koutia, du caviar aux cornichons, aux champignons marinés. Bref, les mets simples constitutifs de la cuisine russe. Tout est passé en revue dans ce livre, expliqué, décortiqué, quasiment prêt à être dégusté.» |
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En dépit d'un climat peu propice au jardinage, certains des plus grands parcs du monde ont été créés en Russie. Peter Hayden, spécialiste de l'histoire des jardins, nous offre une étude complète des parcs de Russie, couvrant une période d'un millénaire, depuis les premiers jardins d'inspiration byzantine, au Xe siècle, jusqu'à nos jours. Pierre le Grand importa des idées et des plantes de Hollande, de France et d'Allemagne et y recruta des créateurs de jardins, pour réaliser le jardin d'Eté de Saint-Pétersbourg et les grands parcs classiques de Peterhof et Strelna. L'introduction du style paysager anglais est due principalement à la Grande Catherine. Des jardiniers anglais furent alors recrutés et créèrent des parcs pour l'impératrice et les membres fortunés de la noblesse. De nombreux jardins, aménagés à grands frais par des familles opulentes et entretenus par des milliers de serfs, sont moins connus mais tout aussi ambitieux. Le domaine du baron vos Nicolay, Mon Repos, près de Viborg, par exemple, offre un paysage théâtral inspiré par la littérature romantique. Au XXe siècle, la révolution et la guerre causèrent de terribles dégâts aux parcs et jardins de Russie. Beaucoup n'ont recouvré que récemment leur grandeur passée. Illustrée par des photographies de l'auteur et de nombreux plans, dessins, gravures et tableaux, provenant en grande partie d'archives peu exploitées, cette étude détaillée de certains des plus beaux parcs et jardins du monde, qui présentent en même temps un grand intérêt historique, deviendra très vite un ouvrage de référence. |
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Dans la maison perdue en haut de la montagne habitent le Pere, la Mere, Marc et Simone. Et puis Manue, I'inattendue tombee du ciel une nuit, belle et forte comme une etoile. Derriere le village des Cimes il у a une foret, pleine d'arbres majestueux et effrayants, et il у a des loups. Le Pere travaille un peu, boit beaucoup, et cogne facilement; les enfants poussent telle I'herbe folle. Marc dit que, quand il sera grand, il partira loin, et il emmenera Manue avec lui. Dans un decor intemporel de nature sauvage et fascinante, de misere affective et de violence, I'amour fou d'un grand frere pour sa demi-sceur transcende un quotidien sordide par I'irruption du tragique le plus dechirant. Des ce premier roman, Claudie Gal-lay etonne grace a son style apre et compassionnel et a un univers tres personnel, sombre mais traverse par la recherche de I'espoir, du salut, de la beaute. |
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Dan est le dernier rejeton des Pazzati, une vieille famille du cirque echouee sur un terrain vague en bordure du peripherique. La bache du chapiteau est trouee, il у a longtemps qu'on ne donne plus de spectacles. Le soir, autour du feu de camp, on se rappelle le temps de la splendeur en mangeant des sardines a l'huile ou des saucisses grillees. Dan voudrait qu'on l'aime, surtout sa mere qui est si belle. Seul entre cinq adultes, tourmente par les incertitudes d'un age qui le bannit peu a peu de l'enfance, il se refugie aupres de sa guenon avec laquelle il partage tout: les caresses, l'odeur, les maladies et l'espoir de voir un jour la mer. De cette famille en perdition, refugiee en marge d'un monde urbain auquel el le n'appartient pas, Claudie Gallay voudrait sauver le fils. Apre et lucide pour dire la violence des destins perdus, son ecriture celebre avec une grace depouillee la beaute pure des reves. |
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Le Joueur est la confession directe d'un possédé à la voix haletante et familière. Le destin d'Alexis Ivanovitch, consumé par deux passions égales, le jeu et l'amour d'une femme, révèle l'image d'une humanité pleine de désirs fous et d'aspirations incontrôlées, condamnée à l'éternelle nostalgie du bonheur ou à l'espérance du salut. Dicté en vingt-sept jours à une sténographe, publié en 1866, la même année que Crime et Châtiment, ce roman tourmenté, qui reprend l'héritage du romantisme russe et ouvre sur les achèvements majeurs de Dostoïevski, offre un accès saisissant à l'univers du grand écrivain. |
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Recluses dans leur maison familiale, Olga, Macha et Irina n'ont qu'un rêve: retourner à Moscou. La présence d'une batterie et de ses officiers dans leur petite ville de province change, pour un temps, le cours de leur vie: Macha, victime d'un mariage précoce, s'amourache du commandant, Olga trouve un regain d'énergie et Irina se fiance à un lieutenant. Mais bientôt, avec le départ des troupes et la mort en duel du fiancé d'Irina, la solitude revient, d'autant plus pesante qu'elle est dépouillée d'illusions. Et, de surcroît, la maison a été hypothéquée, à l'insu des trois sœurs. Le drame de Tchekhov apparaît comme l'emblème d'une Russie au bord du gouffre dans une fin de siècle en proie à une immense détresse. |
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Homme de science, Londe applique les acquis de la chronophotographie à la photo amateur et est ainsi l’un des inventeurs de l’instantané comme genre. |
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Après trois ans d'absence, un jeune homme révolté revient dans le Moscou patriarcal et corrompu de 1820. II y retrouve Sofia Pavlovna, son premier amour, qui a beaucoup changé. II a sans doute eu tort de revenir... L'œuvre unique d'Alexandre Griboïédov (1790-1829) est une pièce exceptionnelle: une peinture sans pitié non seulement de la société de son époque, mais aussi de l'aveuglement des jeunes gens généreux, épris de liberté, qui rêvaient de la changer. Cette comédie qui finit mal est une des œuvres les plus fortes et les plus noires du romantisme russe. Interdite du vivant de l'auteur, Du malheur d'avoir de l'esprit a été copiée des centaines de fois sitôt achevée, et a circulé en Russie bien avant sa première mise en scène, en 1861. Depuis, cette pièce n'a cessé d'être jouée, et on ne compte plus ses répliques passées en proverbe dans la langue courante. |
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Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millenium sur un thème brûlant pour des gens haut placés: une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l’Est. Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu: un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée. Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n’est pas ce qu’on souhaite à de jeunes journalistes amoureux de la vie. Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour Millenium. Pire que tout, la police et les médias traquent bientôt Lisbeth, coupable toute désignée et qu’on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé. Mais qui était cette gamine attachée sur un lit, exposée aux caprices d’un maniaque et qui survivait en rêvant d’un bidon d’essence et d’une allumette? S’agissait-il d’une des filles des pays de l’Est, y a-t-il une hypothèse plus compliquée encore? Voici enfin au format de poche le deuxième volet de la série culte publiée dans le monde entier avec un succès phénoménal. |
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Published to accompany the exhibition showing in Avignon this summer, this book presents an ensemble of recent works by acclaimed Spanish artist Miquel Barceló. Jean Clottes, anthropologist and pre-history specialist, explores the instinctive and technical dimension in Barcelós work; Alberto Manguel contributes an essay on ten years of artistic creation, from solitary studio paintings, monumental commissions and the Palma Cathedral to the massive domed ceiling at the United Nations in Geneva. Finally, Eric Mézil interviews the artist, the fruit of long conversations held in Paris, Majorca and Avignon. |
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Après avoir perdu un procès en diffamation, Mikael Blomkvist, brillant journaliste d'investigation, démissionne de la revue Millénium et ressasse son dépit. Il est contacté par un magnat de l'industrie qui lui confie une enquête vieille de quarante ans: sur l'île abritant l'imposante propriété familiale, sa nièce, Harriet Vanger, a naguère disparu, et il reste persuadé qu'elle a été assassinée. Si ce n'est pas exactement le hasard qui réunit Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander, réchappée des services sociaux et génie de l'informatique, c'est une vraie chance, car la jeune femme va bien vite s'imposer comme le meilleur atour du journaliste pour élucider l'affaire. L'intolérance, l'hypocrisie, la violence et le cynisme de notre monde contemporain — aux niveaux politique, économique, social, familial — sont les ressorts de ce polar addictif, au suspense insoutenable, qui a enthousiasmé des millions de lecteurs. |
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«Je suis une mouette. Non, ce n'est pas ça... Vous vous souvenez, vous avez tiré une mouette? Survient un homme, il la voit, et, pour passer le temps, il la détruit... Un sujet de petite nouvelle... Ce n'est pas ça... (Elle se passe la main sur le front). De quoi est-ce que je?... Je parle de la scène. Maintenant, je ne suis déjà plus... Je suis déjà une véritable actrice, je joue avec bonheur, avec exaltation, la scène m'enivre et je me sens éblouissante. Et maintenant, depuis que je suis ici, je sors tout le temps marcher, je marche et je réfléchis, je réfléchis et je sens que, de jour en jour, mes forces spirituelles grandissent»... Le motif de la pièce tout entière est contenu dans cette réplique de Nina: comme le soulignent les traducteurs, ce qui domine là, c'est «l'illusion, la déception, l'essor, la désillusion, le fait d'être tourné vers le futur et d'attendre l'irréel, ou de regarder vers le passé et d'attendre que ce passé découvre un espoir d'y voir ce qui n'y était pas, une réconciliation possible». C'est la version originale de la pièce, plus longue, écrite en 1895, qui est donnée ici. En annexe, la version académique, stanislavskienne, toujours jouée depuis 1896. La Mouette s'inscrit dans le travail de retraduction de Tchekhov entrepris par André Markowicz et Françoise Morvan. Déjà au catalogue Babel: La Cerisaie (n° 51), Les Trois Sœurs (n° 69), Oncle Vania (n° 104), L'Homme des bois (n° 189) et Ivanov (n° 436).» |
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«De même que Tchekhov est l'auteur de nouvelles qui sont devenues les modèles du genre, il a composé des «petites» pièces qui, étudiées par tous les élèves des conservatoires et écoles de théâtre, sont parmi les plus grandes du répertoire mondial. Il les a écrites pour la plupart en 1888 et 1889, soit entre la première et la deuxième version d'lvanov, au moment où il s'interrogeait avec le plus d'acuité sur le théâtre. Exemples de finesse et de légèreté, ces courtes pièces sont souvent des transpositions de nouvelles d'une densité particulière, comme dans le cas de Sur la grand-route (1884), «étude dramatique» qui est un véritable chef-d'œuvre.» |
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This book explores the artistic nature of tattooing and celebrates its living, creative, changing essence. Alongside the omniscience of tattoing throughout the world for thousands of years, presented through rare artifacts, the book pays tribute to the pioneers of the modern era, those responsible for its great transformation into the mainstream. Tattooing has become one of the most dynamic artistic currents of our era and is ever-evolving, despite the great revolutions the art has undergone. This book looks to its foremost representatives, the tattoo artists themselves, the guardians of the temple. With this in mind, two types of contemporary workshop creations have been produced. The first one presents thirteen silicone models, thirteen extracts of the body, prints modelled from actual people, used by tattoo artists in the exercise of their art, machine worked or using traditional tools, depending on their daily practice. In search of a mise en abyme, blank canvases were offered to other artists, in the classic application known as body suit. The artists featuring in the book are world recognized. All active continents are represented: Europe, America, Asia and Oceania. All practitioners are respected by their peers for their contribution to the art. Finally there is a series of photos presenting the two most recent currents in modern tattooing, a locker room of aesthetic graphics that firmly root tattooing in the third millennium. |
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«L'acte fondateur du roman est le meurtre de la vieille usurière, dans un immeuble de Saint-Pétersbourg, par l'étudiant Raskolnikov: sa réflexion sur le mobile du crime, l'influence de Sonia ou une mystérieuse puissance intérieure, poussent le héros à se dénoncer et à devenir l'objet d'un châtiment librement consenti. C'est pendant les années de bagne que se révèle à lui son amour pour Sonia, et le chemin de la rédemption. Crime et Châtiment est le deuxième «grand roman» de Dostoïevski, qu'il écrivit en même temps que Le joueur, en 1866, alors qu'il était revenu de sa déportation en Sibérie et qu'il entrait dans les années les plus productives de sa carrière: L'Idiot, L'Eternel Mari et Les Démons allaient paraître de 1866 à 1871.» |
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